Sous couvert de lutter contre le sexisme dans le domaine des STEM, la couverture médiatique de la mise en ligne de la première photo d’un trou noir n’a fait qu’aggraver les choses. La presse a créé de toutes pièces une charmante historiette attribuant à une unique chercheuse, K. Bouman, les lauriers à décerner à un groupe ayant compté jusqu’à 600 personnes. Retour de bâton – et ledit bâton leur a vraiment été offert sur un plateau - les sites masculinistes ont hurlé au sexisme, et ont chanté les louanges d’un unique homme : A. Chael. L’une et l’autre ont demandé assez sèchement aux mass médias de cesser de raconter des âneries qui dévalorisent les centaines de collègues impliqué-e-s dans ce projet. En vain. De fait, la starification d’une jeune scientifique qui il y a trois ans a contribué (assez modestement) à ce travail collectif est une illustration de l’effet Mathilda : une femme ne peut tout simplement pas être médiatiquement bankable en tant que scientifique si elle n’est pas « en prime » photogénique, ou rigolote, ou déjantée, ou outrancière. Il faut qu’elle soit une héroïne de conte de fée. Etre simplement une scientifique, pas possible… https://pressfrom.info/fr/actualite/monde/-207244-est-ce-vraiment-a-la-chercheuse-katie-bouman-qu-on-doit-la-premiere-photo-d-un-trou-noir.html
Dernière modification le 15/04/2019 05:51:03 par marina001.
2 personnes aiment ça.