De marina001
Qu'est-ce que l'effet Matilda ? On désigne ainsi la minimisation voire la négation systématique de la contribution des femmes scientifiques à des travaux de recherche, dont le travail est souvent attribué à leurs collègues masculins.
Petite liste, pas, mais alors là pas du tout, exhaustive…
Rosalind Franklin : elle fut la première à réussir une photographie par X-Rays Diffraction de l'ADN. Crick, Watson, et Wilkins basèrent une bonne partie de leurs travaux sur la fameuse « photo 51 » et obtinrent le Nobel en 1962. On chercherait en vain dans leurs publications la moindre mention du nom de Franklin…
Marthe Gauthier : qui en 1958 découvrit que la trisomie était due à un chromosome supplémentaire. Jérôme Lejeune, triste salaud s'il en fut, et entre parenthèses opposant notoire à l'avortement, s'attribua l'entière paternité de la découverte. A noter que Turpin, chef du service où Gauthier travaillait, placardisa la jeune chercheuse lorsqu'elle porta l'affaire sur la place publique, pour la faire taire.
Marietta Blau : physicienne autrichienne, ses travaux sur la radioactivité sont fondamentaux dans l'utilisation civile de l'énergie nucléaire. Malgré l'appui de Schrodinger et de Thirring, qui soumirent trois fois sa candidature, elle n'obtint jamais le prix Nobel… trop femme, et trop autrichienne !
J'ai gardé les deux meilleures pour la fin…
Jocelyn Bell, bien entendu ! Au début des années 1970, elle est l'auteure de la découverte des premiers pulsars (pulsating stars, étoiles à neutrons si vous préférez). Un fatigué de naissance, Anthony Hewish, son directeur de thèse, plagia entièrement son projet d'article, le publia sous son seul nom, et décrocha le Nobel en 1974.
Et, dernière mais pas la moindre, Vera Rubin. Brillamment prédite par Zwicki, l'existence de la matière noire – fondamentale en physique et astrophysique - ne fut confirmée que dans les années 1970, par Vera Rubin. Jusqu’au tournant des années 1980, tous les astrophysiciens travaillant sur le problème de la « masse manquante » ne cessèrent jamais de se référer aux résultats obtenus par Rubin, mais sans jamais la citer nommément dans leurs articles.
En 1981, Vera Rubin est élue membre de l'Académie des Sciences américaine. Elle est seulement la deuxième femme astronome élue à l'Académie, après Margaret Burbidge. Elle s'engage à susciter des vocations scientifiques féminines et déclare : « Je me suis battue avec l'Académie des Sciences. Je suis choquée du faible nombre de femmes élues chaque année. C'est la partie la plus sombre de ma vie ».
http://biography.yourdictionary.com/vera-cooper-rubin(la fameuse "photo 51" , prise par R. Franklin)