"Une féministe (puisque c'est le sujet) se soumet "corps et âme" à un homme et jouit de cette condition."
Qu'est-ce que la liberté sinon la possibilité de choisir ses chaînes?
Le post initial proposait deux heures de réflexion mais ch'uis seigneur, z'en avez quatre.
Sérieux, quoi que tu fasses, tu t'enfermes dans un cadre: signes pour un taf? Tu n'auras pas le temps de mater toutes les séries que tu voudrais. Avoir des gosses? Tu ne pourras plus baiser à cor (de chasse) et à cri. Conduire la dernière Mercedes? Tu vas sentir passer le prix de l'essence. Et on pourrait continuer comme ça longtemps, mais t'as l'idée, toi, là, derrière ton écran. Donc, tout choix confine à une prison. Mais l'alternative, le non-choix, comment le différencier du non-vivant, du coup? (J'avais prévenu: quatre heures. A minima. Comment ça je me la pète?)
En plus clair, de mon point de vue - pas très expérimenté, certes, mais la légitimité par la profession ça se discute aussi... - féminisme et BDSM-slash-soumission-slash-tu-fais-ce-que-tu-veux-avec-ton-cul ne sont pas antinomiques, ils sont sur un autre plan (non, pas de blague ici), incomparables. Cette discussion cher intéressante le montre d'ailleurs: quand l'une sort des phrases suintant la droite conservatrice (mais recelant du juste, hein, va pas croire ce que je n'ai pas dit, ou alors libre à toi), l'autre se défend d'être d'extrême-gauche. Mais ce point nécessite un autre argument (enfin, un argument, contrairement à cet exemple facile), donc minute papillon, ça arrive. Baisse les yeux, pense à l'Angleterre, et scrolle si tu ne vois que ton clavier.
Le féminisme, affaire sociétale ou politique? Z'avez toujours les mêmes quatre heures, grouillez-vous. Bah, franchement, pourquoi choisir? C'est la théorie des ensembles en fait (aussi connue en tant que "théorie des patates", pour les Belges fans de sucres lents et autres héritiers de feu Monsieur Parmentier). La politique c'est finalement l'activité humaine qu'on a inventée pour organiser toutes les autres activités entre elles. Donc tout problème sociétal peut - doit? - s'intégrer aux problèmes politiques. L'inverse n'est pas vrai, genre l'IVG c'est sociétal et ça a été porté politiquement pour "entériner" les vagues que ça faisait dans la société, mais a contrario le fait que la France balance des bombes sur les Arabes depuis 15 ans, ce n'est pas sociétal, d'ailleurs il n'y a eu aucun débat à aucun moment: dans ce pays, "on" a choisi que les affaires étrangères ne concerne pas la société, uniquement la sphère politique (et encore, fort restreinte). Bref: toutes les mouettes sont des oiseaux, mais tous les oiseaux ne sont pas des mouettes.
Au passage, les guillemets pour "entériner": on n'utilise pas ce verbe d'action pour autre chose que pour la politique, hein? Bah justement, c'est parce que c'est son domaine à elle: imposer quand une tendance semble être bonne, malgré tout. Ce n'est pas un jugement de valeur, il faudrait définir "bonne", "tendance", et "malgré tout". Ce à quoi je ne vais pas me risquer là: il est trop tard.
"Ce monde de "certitudes" a aujourd'hui explosé, au profit d'un kaléidoscope d'interactions entre des individus, avec chacun leurs aspirations, souvent contradictoires obligeant chacun, dans un couple, à se redéfinir par rapport à l'autre."
Je passe du coq à l'âne (comme dans une partouze à la ferme, disait un pseudo-rappeur), mais ça, totalement. Personnellement je l'explique par le fait que les cultures se basent sur des connaissances (j'enfonce des portes ouvertes, mais attends), lesquelles ont pour la plupart été héritées. Des "traditions", donc. Ces trucs-là, ça met des siècles à poindre. Aujourd'hui, en même pas deux siècles, on s'est tapé deux révolutions industrielles, on a entamé l'âge de l'espace alors qu'on est de plus en plus serrés sur la planète, on est entré à Bridé abattu dans l'ère nucléaire, et on n'en est même pas sorti qu'on s'enfonce dans l'ère de l'information. Si on omet les révolutions industrielles, on parle d'un demi-siècle. Si on ajoute ces extraterrestres qu'on a découverts puis exterminés à base de microbes, d'esclavage et d'alcool, avant de réaliser que les curés de Valladolid avaient tort, ça fait cinq siècles et des poussières (d'étoile). Bref: c'est peu dans l'histoire de nos sociétés. Finalement, le français a quasiment toutes ses racines dans le grec et le latin, ça date quand même d'il y a deux millénaires, donc deux cents fucking siècles. Bon ben du coup on met du temps à se réajuster, et nos cultures sont tellement égocentrées qu'on oublie que l'individu doit crever pour laisser s'exprimer la suite. Le cycle de la vie, tuer le père (avé, patriarcat), et toutes ces conneries quoi. Mais si t'as suivi les précédents paragraphes: c'est une question sociétale qui trouvera probablement une grande partie de ses solutions via la politique.
Pour finir, les derniers posts concernant la "prééminence du mâle". (Pré-quoi, va savoir, le fait est que j'émine, Hermine!) Déjà j'ai kiffé le démontage d'argument, simple mais efficace concernant la "prise", j'avais jamais pensé ma main comme un vagin, et pourtant j'aurais dû vu les circonstances de l'adolescence. Alors que cet argument de rentrer dans un autre corps, je l'avais déjà entendu et plus ou moins accepté... tout en m'étant bien rendu compte qu'il y a des muscles en face, qui contractent ou se relâchent, participant au plaisir commun au même titre que mes coups de reins.
Ladite prééminence - le galbe, tout au plus - c'est surtout dû à la base biologique de laquelle on vient - pardon: sur laquelle on est. D'ailleurs il y a une très bonne vidéo récente de DirtyBiology là-dessus. Attends, Ctrl-T, YouTube, je te trouve ça. Ah voilà, ça dure 5 minutes, et c'est fun:
https://www.youtube.com/watch?v=I4MtKmB1RZYDonc, si le mâle domine, c'est aussi/surtout/probablement/certainement/sans-aucun-doute-mon-slash-ma-cher-slash-chère parce que... t'as vu la gueule d'une meuf enceinte de huit mois? Incapable de courir donc d'attraper sa nourriture ou s'échapper des prédateurs (non, je parle pas d'Emile Louis là), et quel est le rythme sexuel aussi: 28 jours pour un cycle d'ovulation, contre une petite semaine pour que je repeigne mes draps... Voir la vidéo liée plus haut, ça explique assez le bordel - littéralement. Or, on a construit le plaisir sur la couche (Marie! Couche-toi là!) biologique, et faut avouer que quand tu produis deux-trois oeufs par mois et que tu t'apprêtes à pédaler dans la semoule pendant trois quarts d'année, t'as pas vraiment la domination physique en tête. Alors que l'autre, bah il a un peu que ça à foutre - non moins littéralement.
Et donc ce galbe abstrait (et con-créé aussi, merci maman), il rejoint le point plus haut (je n'arrête pas les "backreferences", à croire que je pense mes textes à l'avance, dis!) concernant la "décorrélation" (ça existe ce mot? Ca va, t'as compris) entre les évolutions "naturelle" et "culturelle". Maintenant on a un cerveau hypertrophié, on pourrait croire que globalement - à l'échelle du globe - on s'en servirait pour ce genre de grands écarts.
Bon, voilà pour le bestiaire de l'argumentaire, maintenant je vais prendre mes jambes à mon cou et mon courage à deux mains pour aller dormir sur mes deux oreilles, tout cela sans faire ni une ni deux. Hop!
P.S.: merci Edoné, je ne crois pas que je serais tombé sur cette discussion si tu n'avais pas commenté dessus! (Enfin, on peut le voir aussi sous la forme: si je ne dors que trois heures, c'est d'ta faute!)