J'ai connu pour ma part une "soumise" qui se complaisait avec son Dom précédent dans le BDSM le plus rigoriste : les 12 règles, dormir systématiquement au pied du lit (même hors cadre punitif), être en cage, être exhibée ou "vendue" sur des parkings glauques, subir honte et humiliations, et bien sûr les pratiques SM les plus extrêmes...
Dans le cadre de notre dialogue, il s'est avéré qu'elle avait des traumatismes très anciens, non pas de nature sexuelle ou corporelle, mais plutôt psychiques de type dévalorisation et manque cruel d'estime de soi, dus en particulier à l'éducation sexiste et machiste reçue de ses parents vs son frère (c'est plus complexe que cela, je simplifie...).
Notre dialogue et notre relation ont été en quelque sorte une longue psychanalyse de plusieurs années, après quoi elle a repris confiance en elle, goût à la vie et aux relations sociales... et s'est avéré ne plus être soumise ! (du moins, pas dans le sens BDSM strict, là encore, je simplifie)
Et aujourd'hui, elle vit un amour heureux et épanoui avec un amant non BDSM (ce qui ne les empêche pas de "pimenter" leurs jeux à l'occasion sourire...)
Donc oui, dans ce cas précis, je puis affirmer :
- que le BDSM extrême a joué chez elle un rôle de catharsis, au sens grec originel du terme (« ???????? » signifie « séparation du bon d’avec le mauvais ») ;
- que son attirance vers la soumission était plutôt le résultat de névroses d'enfance que d'un véritable penchant naturel.
Voilà, je ne sais pas si cela répond à votre question, et je ne sais pas quel est le but que vous poursuivez en soulevant cette question qui me paraît essentielle, mais si je puis faire un commentaire personnel, je suis en tout cas persuadé qu'il existe fondamentalement deux types de BDSM :
- celui, sain, qui relève de penchants naturels pour le pouvoir, ou pour la douleur, ou pour des expériences sensorielles extrêmes, etc...
- et celui, potentiellement malsain (mais peut-être justement salutaire dans le cadre d'une démarche de catharsis résiliente), qui relève de névroses et traumas et peut être considéré comme une pathologie d'ordre psychanalytique...
Bon, après, on peut discuter longuement : des philosophes comme Michel Onfray et certaines études psychanalytiques ont tendance à considérer toutes les pratiques BDSM comme relevant de désordres psychanalytiques ! sourire...
D'autre part, j'ai aussi plusieurs fois croisé la route de couples D/S où clairement le "dominant" exploitait la situation de détresse (psychique, sociale, affective, etc...) de sa "soumise", ce qui constitue sans conteste de mon point de vue un "abus de faiblesse" caractérisé...
Merci à vous donc d'avoir soulevé cette question : elle me tenait à cœur depuis longtemps, et je n'avais pas eu l'occasion de m'exprimer à ce sujet, et je vous sais donc gré de m'en avoir donné l'occasion !