LaDame
#0
Un sujet dont je n'ai vu que peu de détails, en tant que Dominante, et je ne suis pas la seule aux vues d'écrits anglophones parlant du "Dom drop".
Je me pose la question depuis quelques jours, de la moralité, de l'éthique voire des croyances (dans le sens des religions) dans le BDSM et la D/s en particulier, vu que c'est ce que je pratique principalement.
Me concernant, étant assez initiatrice et n'hésitant pas à punir mon soumis si nécessaire, j'ai parfois du mal avec l'aspect moral, me voyant plutôt en de succube qu'en sainte, avec le côté tentatrice, sensuelle, qui peut faire du mal et même y prendre plaisir...
Donc, je me demandais, surtout les Dom, comment voyez-vous l'aspect moral dans le BDSM ? Avez-vous une morale propre qui découle d'autres morales ? Pensez-vous être dans le juste par rapport à ce que vous pouvez infliger ? Comment construit-on son image de soi en intégrant cette partie pas vraiment appréciée de la société (surtout pour les Femmes) ?
1 personne aime(nt) ça.
MarquisDeJade
#1
Bonsoir,
La morale et la D/s sont, il me semble, très liées, mais je vais commencer par un aspect du BDSM.
Le BDSM est classé d'un point de vue psychologique dans les perversions à l'opposé des névroses.
Les névroses sont une forme d'intériorisation de la morale, à savoir que les envies, en particulier sexuelles sont intériorisées, interdites et peuvent ressortir de façon névrotique, angoisse, eczéma, jusqu'a même de paralysies lorsque les symptômes sont physiques.
A l'inverse les perversions sont une extériorisation des envies, donc en particulier sexuelles, dans lesquelles peuvent s'opérer des glissements sur d'autres objets de désirs, par exemple, le fétichisme des pieds.
Rien n'interdit non plus d'avoir un peu les deux, sur certaines envies des perversions et sur presque les mêmes des névroses.
Bref, tout cela s'agit (de agir) avec la morale, la morale qui vient de notre éducation, mais surtout que nous avons intégrée, donc notre morale personnelle, la ou on classe ce qu'il y a de bien et de mal.
Je sais, je ne vous aide pas, mais c'était juste pour poser un peu le tableau...
Dernière modification le 26/03/2018 21:06:04 par MarquisDeJade.
Soyez la première personne à aimer.
LaDame
#2
L'aspect psychologique ne me pose pas vraiment de problème, je suis assez au clair avec ça, surtout que je sais que nous sommes plus épanouis comme ça.
Soyez la première personne à aimer.
MarquisDeJade
#3
Je suis aussi ici parce que je trouve que le BDSM peut être épanouissant, si votre soumis est plutôt heureux, je ne vois pas ou est le problème moral réel.
Soyez la première personne à aimer.
LaDame
#4
Cela ne vous est jamais venu à l'esprit, que ce genre de désir puisse être amoral ? Pas le désir de soumission, mais le désir de Domination, de pouvoir prendre plaisir à faire mal ?
Qu'il soit épanoui et même comblé, là n'est pas le problème, je sais ce qu'il ressent par rapport à ça.
Mais...
C'est moi qui l'ai poussé dans ce sens, et en allant plus loin je me demande si c'est "bien", la notion du bien et du mal dans ce genre de cas me semble assez floue et mon problème est que je ne vois pas vraiment à quelle sorte de notion de morale me rattacher. J'ai toujours eu certains codes de conduite, j'en applique également dans la D/s, mais la morale plus globale, j'ai du mal à l'intégrer, dans mon esprit, par rapport à cela.
1 personne aime(nt) ça.
#5
On dit souvent " a chacun sa moral" maintenant il n'y a que des opinions qui toutes se valent. Il n'y a pas de commandement moral s'imposant à tous, il n'y a que des règles propres à chacun.
L'essentiel est de nous entendre : seule est intolérable l'intolérance, c'est-à-dire la dictature de celui qui veut contraindre autrui à adopter « ses » règles ou « sa » vérité.
L'essentiel, pour moi , est que les personnes s'epanouissent dans leur pratique.
Soyez la première personne à aimer.
MarquisDeJade
#6
Amoral ou immoral, la distinction là est importante, car amoral c'est sortir le la morale, alors qu'immoral est aller à l'inverse de la morale.
Je disais "la morale qui vient de notre éducation, mais surtout que nous avons intégrée, donc notre morale personnelle, la ou on classe ce qu'il y a de bien et de mal."
Vous dites, pendre plaisir à faire mal, on est exactement dans ce que je disais.
C'est à dire que vous jugez et vous vous jugez d'abord vous même comme faisant mal et le pire est que vous y prenez plaisir et répétez les actes ce qui décuple le sentiment de culpabilité.
Cela est à la fois probablement libérateur et culpabilisant, sourire, quelque part c'est un peu masochiste, mais c'est une autre question.
L'origine comme je le disais est notre éducation et en définitive on passe son temps à reproduire ce qui nous a blessé, à savoir probablement des contraintes morales imposés que nous levons, dans le BDSM en rejouant les contraintes mais sans l'interdit moral imposé.
Nul n'est parfait et nous vivons dans une société ou ces règles nous ont imprégnées, alors tant que l'on n'en fait pas souffrir, que cela est demandé par l'autre, je ne vois pas ou est le problème.
En apparence, la position de soumise ou soumis est très différente, car ils n'auraient pas cette question morale, en effet ce n'est pas leurs fautes, ils ou elles font cela par amour ou toutes autres raisons, qui évacue la question morale.
Mais, ne pas se tromper non plus, on peut en apparence se mentir, mais dans le fond, dans l'inconscient ce n'est pas si simple, d'ou même le ou la soumise sait que c'est immoral et qu'il ou elle ne fait que transférer sur son ou sa dominante.
C'est en quelque sorte un jeu de dupe et si la réflexion ou l'amour est là, un jeu sans dupe, voulu par les deux, liée à l'histoire des deux dans une relation qui se vie.
Dans ce sens, je trouve même cela plutôt beau.
Soyez la première personne à aimer.