@DomStock : la culpabilité provient de la transgression (réelle ou imaginaire) d'un interdit intériorisé, de l'entrée en conflit d'un mouvement intérieur (désir, agressivité, etc.) avec un tel interdit. Ces interdits peuvent procéder de croyances religieuses ou être de tout autre nature. À mon avis, c'est d'ailleurs dans un second temps qu'elles se rattachent à des croyances religieuses, le cas échéant.
J'ai également été élevée par des anarchistes, et cela ne prémunit en rien contre la culpabilité, et tant mieux d'ailleurs, celle-ci ayant ses effets positifs et civilisateurs (pour ma part je culpabilise grandement si je nuis à autrui, par exemple, ce qui m'en préserve la plupart du temps). Par contre, comme vous, j'ai peu de culpabilité/de hontes liées à la sexualité ou au corps, mon milieu d'origine n'étant pas spécialement perturbé par ces questions. Il m'a été autrement difficile de transgresser (de remettre en question, d'assouplir) les lourds idéaux dont j'ai hérités...
@WheelChairFatSub : le DSM, même s'il est infiniment critiquable (et également à ce titre), n'a pas vocation à être un manuel "moral". Son projet n'est pas de juger du bien et du mal, ni même de la santé mentale de telle ou telle personne qui présenterait un TOC, une paraphilie ou n'importe quelle autre tendance qui y est décrite (chacun se retrouvant quelque part et souvent à plusieurs endroits), mais de répertorier, décrire et classifier des troubles, des traits de personnalité particuliers, afin de pouvoir échanger (notamment faire de la recherche) en ayant un langage commun.
Les paraphilies, les fantasmes en général (les désirs, les rêveries, les peurs, les idéaux, les interdits, les conflits, etc., etc.), disent quelque chose de l'organisation, du fonctionnement particulier d'une personnalité. Ce n'est ni bon ni mauvais, ni fou ni "pervers" au sens commun du terme, mais c'est un indice pour l'explorer, ou s'explorer soi-même.
Des fantasmes sadomasochistes, des fantasmes homosexuels, des fantasmes fétichistes ou que sais-je, tout autant que des complexes, des tabous ou le repli vers une pseudo "normalité" sexuelle, tout cela parle profondément de nous.