eneidem
#0
Messieurs les doms et Mesdames les dominas, que pourriez-vous dire de votre sensibilité de dominants ?
J'ai noté qu'il était plus facile de connaître les motivations des soumis(es), à travers leurs interventions sur le site. Je trouve leur psychologie plus exposée, à travers certains témoignages et posts on arrive à cerner certains mécanismes (que je connais bien), mais rares sont les fois où les doms et dominas livrent la leur. Ils semblent avoir une certaine retenue sur ce point. C'est vraiment un truc que j'aimerais comprendre, n'ayant aucun attrait pour la domination.
Merci.
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Abyme
#1
Personnellement, j'ai toujours aimé contrôler les choses, et en faisant l'amour prendre les choses en main.
Je me suis demandé vaguement si ce n'était pas un peu égoïste, mais je me suis aperçu que dans la plupart des cas mes amantes appréciaient énormément, donc j'ai approfondi cela.
Mais c'est toujours au service du plaisir de mes partenaires.
Je pense être "naturellement" dominant. Même lorsque je switche, il m'est difficile de perdre le contrôle et j'arrive souvent à le garder un minimum malgré tout, et parfois même à le reprendre mine de rien.
Bref je ne pense pas que ce soit un choix d'être dominant ; on l'est ou on ne l'est pas.
Après il est possible de jouer un rôle, par exemple pour faire plaisir à quelqu'un qui a envie d'être soumis, ou pour se donner une importance, que sais-je, mais je suppose que ça doit se sentir tôt ou tard et que ce genre de masque ne peut pas tenir.
J'en ai déjà vu pas mal qui se prétendent dominateurs(trices) mais qui ne l'exercent que sur des personnes dont la soumission est déjà acquise, pré-existante, voire déjà carpettes, et donc le rôle est facile à tenir. En revanche, il est plus dur d'imposer sa volonté et son autorité sur quelqu'un de (potentiellement) égal et conquérir/imposer sa soumission. Je pense donc qu'il y a ces deux tendances chez les personnes dominantes.
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eneidem
#2
Hello Filo, merci pour ta réponse. Lorsque tu dis "Bref je ne pense pas que ce soit un choix d'être dominant ; on l'est ou on ne l'est pas.", je te suis tout à fait. Même avec toute la volonté possible, une nature profonde, c'est têtu... D'où les fiascos de certains qui endossent la cuirasse de maître comme crachoir à frustrations. Pas plus que dans la vie ils ne deviennent ce qu'ils ne sont pas.
Alors, comme c'est un peu le cas pour toi si j'ai bien compris, il y a parfois les concours de circonstances, les hasards persistants qui conduisent au constat d'évidence. Mais si tes amantes n'avaient pas envoyé ce message (tu me diras, le + et le - s'attirent), mais plutôt le message inverse, aurais-tu pour autant poursuivi dans ce sens ? Je ne sais pas pourquoi mais je pense que oui... :wink:
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tendre_coeur
#3
J'aime beaucoup ce qu'écris Abyme. Je suis assez d'accord sur le fait qu'on ressente ou non cette envie. On ne peut pas le faire longtemps pour faire plaisir.
Pour ma part les pulsions qui me pousse vers la Domination c'est le besoin de protéger l'autre et de le faire grandir.
J'aime sentir le contrôle qu'elles acceptent de m’offrir sur leurs esprits
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Olivier
#4
Par nature je suis un dominant qui organise, analyse et structure. Mais par sentiment et éthique, je respecte les autres et leurs limites.
Donc je prends plaisir à dicter et organiser là où le champs est libre.
En ce qui concerne la soumission, j'aime attacher, ç'est-à-dire prendre en possession. Cela me provoque de réels effets sous la ceinture.
J'aime mener une séance sm sur soumis(e), surtout s'il (elle) est maso, encore plus en public qu'en privé.
J'aime aussi emmener en laisse en club et donner des ordres dans les limites convenues.
Excitant !
Olivier
Dernière modification le 11/10/2017 20:32:13 par Olivier.
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legeretedeletre
#5
Hum.... on reste à la surface des choses finalement...
j'aime contrôler les choses, bon d'accord.
j'aime offrir un plaisir à celle ou celui que je domine, bon d'accord.
La domination est innée, heu pas d'accord ... elle est culturelle et pas naturelle.. 99% de ce qui nous constitue est culturel et pas inné... croire le contraire équivaudrait à croire que le monde est divisé en deux de manière claire et irrémédiable entre les dominants et les soumis, et ce dès la naissance. Si on le croit pour soi, très bien si cela peut aider à trouver une justification à sa position, mais pour moi cela tient plus de la méthode Coué que d'une véritable introspection de ses vraies motivations à faire ramper l'autre à ses pieds.
Qu'est ce qui me motive réellement à dominer quelqu'un d'autre ?
Qu'est ce qui fait que je trouve plaisir à malmener l'autre, pour son plaisir et le mien?
En ce qui me concerne, il y a un facteur principal: Le pouvoir.... l'Ivresse du pouvoir... Détenir (toutes proportions gardées) le pouvoir absolu sur l'autre m’enivre réellement. Ce n’était pas inné, petit je n'était pas forcément chef de bande dans la cour de récréation et le jeux de pouvoir entre adolescent m'ennuyaient au plus haut point.
Ce pouvoir acquis et consenti dans le cadre de la relation est décliné à travers toutes les activités DS ou SM qui deviennent des instruments au service de la relation et de ce sentiment de pouvoir. Le pouvoir d’édicter des règles et de contrôler, le pouvoir de punir, le pouvoir de me servir de l'autre à ma convenance, le pouvoir d'explorer des pratiques hors normes. Ce pouvoir qui finalement, oriente la relation vers un état proche de l'animalité, d'une certaine pureté des sensations et des ressentis, débarrassés d'un carcan sociétal et culturel qui freine mes pulsions.
Il y a une notion qui est souvent véhiculé c'est celle de plaisir de partagé. Pour moi cela n'a jamais existé, n'existe pas et n'existera jamais. le plaisir ne peut être partagé car il n'est absolument pas vécu de la même façon. On ne vit définitivement pas les choses de la même façon que l'on soit du coté du manche du fouet ou du coté du cracker. L'instant est partagé mais pas le plaisir.
Nous avons avec Julie une relation particulière aux règles et à la punition, les règles sont d'ailleurs assez peu nombreuses, afin de pas entrer dans un mode de micro contrôle de sa vie, et c'est un choix commun de ne pas y aller. Julie est toujours d'une grande honnêteté et ne fait jamais exprès d'en violer une, mais lorsque je la prends en faute, C'est un véritable orgasme cérébral qui se traduit par une bandaison sexuelle immédiate, car la sévère punition va suivre. Elle en mouille et moi j'en bande, pourtant elle est peu provocatrice et nous laissons le hasard de ses oublis guider cette partie de notre relation.
Est ce que j'ai besoin de relation sexuelles systématiquement dans le cadre de ma relation BDSM ?
en d'autres termes est ce que le jeu BDSM n'est finalement qu'un conducteur excitant menant à l'acte sexuel ?
Bien que sexuellement actif, cela ne m'est absolument pas indispensable, en tout cas pas au sens où mon sexe doive être à tout prix utilisé, par contre je peux utiliser tout un tas d'instruments donnant du plaisir sexuel à ma partenaire si je décide de ne pas la laisser en frustration.
Ma conception de la possession et de la domination ne se finalise pas par la possession sexuelle au sens conventionnel du terme. Je pense qu'elle est au delà et elle est avant tout affaire de cérébralité et de pouvoir consenti comme exprimé plus haut.
je ne suis pas arrivé à ces conclusions qui me concernent directement en trois coup de cuillère à pot, j'ai mis plus de 20 ans à comprendre mon fonctionnement et à conjuguer cela avec un grand respect que j'ai des personnes et particulièrement de celle qui ont confié m'ont transféré leur pouvoir.
J'ai commis aussi beaucoup d'erreur quand j'était beaucoup plus jeune, quand je suis "rentré en BDSM", et j'en commet certainement encore dans ma vie de dominant.
C'est tout le paradoxe du Dominant, être pris et se prendre pour un Dieu au pouvoir absolu par un(e) Soumis(e), qui a souvent besoin d'adorer pour avancer dans sa soumission et en même temps, le Dominant doit pouvoir jouir de ce pouvoir transmis.... en restant responsable et critique .... avec lui même et avec l'autre..
Evidemment ce que je dis ici, concerne des relations suivies DS, profonde et intenses entre deux personnes. je ne parle pas des relations d'un soir dans une soirée ou ailleurs qui n'ont absolument aucun intérêt en dehors du divertissement éventuel. dans ce cas effectivement on ne peut que rester à la surface des choses....
Luis
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eneidem
#7
Bonjour Splendorsolis, j'ai choisi à dessein "se livrer", dans le sens justement où il m'a paru que s'exprimer sur ce point n'allait pas de soi pour les dominant(e)s.
Mais naturellement, votre témoignage est le bienvenu, précisément parce qu'il n'engage que vous :satisfied:
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eneidem
#8
Merci JohnRock
Soyez la première personne à aimer.
Merci à tous(toutes) pour vos contributions.
Il est rare (trop) que les dom s’expriment quant à leur motivations profondes, leur moi intime et ce qui les a conduits à être ce qu’ils sont.
C’est beaucoup plus fréquents de la part des soumises.
En même temps, ce n’est pas anormal, même si ce peut être frustrant pour ceux(celles) qui vous servent de pas comprendre vos ressorts intimes.
A l’inverse, en tant que soumise (esclave dans mon cas), je considère que ceux qui nous possèdent doivent tout savoir de nous.
C’est le prix à payer pour qu’ils puissent tirer le maximum de plaisir de nous (et nous donner en retour ce que nous attendons d’eux).
Mais celui(celle) qui détient ce pouvoir n’a pas à en justifier. Il/elle impose, décide et nous sommes à son service, pour subir et nous soumettre.
N’ayant jamais été « dominatrice » dans mes relations intimes, difficile de me prononcer sur ce qui motive les doms.
Cela étant, même si je ne prétends pas, après bientôt deux ans que je lui appartiens, tout savoir de Maxime quant à ses ressorts intimes, ce que j’ai pu en appréhender correspond assez bien à l’analyse de legeretedeletre, quant au pouvoir comme facteur déterminant de la dominance.
Ce pouvoir que je lui reconnais de disposer de moi à sa guise, de me contraindre, de me punir, d’abuser de moi, sans avoir à en justifier.
S’y rajoute à mon sens, chez lui au moins, le besoin de me posséder, de me savoir sa chose, dont il peut (ab)user à sa guise.
De même, je trouve la notion de « plaisir partagé » totalement incongrue dans une relation bdsm.
Le plaisir, la jouissance du Maitre n’a rien à voir avec le plaisir de l’esclave. Les deux sont évidemment liés, mais fonctionnent de manière indépendante.
Merci Messieurs d’avoir accepté de jouer le jeu.
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Parce que je suis l'homme de la situtuation, au bon moment, au bon endroit, que j'en mesure les tenants et aboutissants et me sens suffisement à l'aise pour exercer cette dominance sans faillir... et surtout que tout celà est reconnu et consenti par la personne qui sera dominée.
Donc... rarement.
Soyez la première personne à aimer.
eneidem
#11
Voici un certain temps que je n'avais pas suivi ce fil. Honte à moi ! Qui l'ai initié... Bref ! Je remercie chaleureusement tous les contributeurs /trices de ce fil. Voici quelle est ma position (personnelle, n'engage donc que moi!). Pour moi c'est simple : soit tu me domines parce que tu en as les moyens , soit.... je te bouffe tout cru (ce qui peut s'avérer plutôt divertissant, dans la limite du respect de l'autre). Pour dominer quelqu'un.e, il faut savoir à qui tu as affaire. Et encore faut-il avoir les outils pour discerner cela. 'L'homme de la situation" SAIT qu'il n'est pas infaillible (clin d'oeil à Exit mankind). Il sait surtout qu'il a tout à apprendre de l'Autre, la soumise (sans majuscile). Se sentir "à l'aise" n'est pas un gage de vérité, c'est juste (tellement) humain et donc faillible.
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Bonsoir Eneiden;
merci de votre retour, ça me permet de mieux comprendre comment je suis lu et compris... je ne désespère pas d'arriver à un niveau de communication plus "efficace".
je suis tout de même amusé qu'on puisse (pré)supposer que j'eus été imbus de moi même au point de me penser infaillible... ici il est question de résolution, de détermination... pas d'essentialisation; car là on bascule dans un mode de pensée qui reste pour moi source d'émerveillement... ou de consternation... en fait les deux.
Pour mieux m'expliquer; je reprends mon propos:
Dans telle situation j'ai une perception claire (est ce que je dois vraiment préciser que tout est relatif?) des causes et effets probables, suis vigilant quant au variations de ce contexte, en ai la force et la motivation nécessaire pour tenir la distance...
:sweat_smile::v:
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eneidem
#13
" je suis tout de même amusé qu'on puisse (pré)supposer que j'eus été imbus de moi même au point de me penser infaillible." Non, ce n'était pas un jugement d'intentions, juste l'évocation d'une probabilité... générale que votre propos m'a inspirée. L'efficacité dans la communication ? Un métier ! sourire...
Soyez la première personne à aimer.
Lilas
#14
Déjà merci à tou.te.s pour vos contributions. En ce qui me concerne je suis plutôt d'une nature timide et réservée et il n'y a rien que j’exècre autant que les rapport d'autorités. Par plein d'aspects dans ma vie intime et personelle j'ai été dominée par plein de gens. Sexuellement, économiquement,socialement, affectivement, creativement, financiérement... Ça m'oriente surement par conséquent vers des rapports ou je suis soumise ou en tout cas c'est ce que j'ai cru pendant longtemps.
Alors quand j'ai commencé le bdsm j'ai été cherché les pire. J'avais du mal à me l'avouer à l'époque mais j'ai vraiment fait tout ce qu'il fallait pour tomber sur des sales. C'étais paradoxal en fait dans le même temps je cherchais des gens trés empathique mais en même temps des sales, des cruels, des tarés. Et c'est ce que j'ai eu. Parce que j'avais des envies de noyades et d'oublis et que j'avais surement besoin de briser des choses en moi. J'ai eu donc des gens très doux dans leurs rapports sociaux et très dur en bdsm. Pendant deux ans j'ai été principalement soumise et j'ai versé des rivières de larmes. Incontestablement ça influence la personne que je suis aujourd'hui.
Avec le recul je ne crois plus à toute ces choses. Je pense aujourd'hui que je ne suis pas plus dominatrice, que soumise, switch ou peu importe le terme que vous adopterez pour me nommer. Un jour, une personne m'a dit "Toi tu es attirée par le chaos, moi j'aime le créer". C'est tellement vrai. Je pense que j'aime quand on brise toutes les barriére sociales et qu'on est confronté.e à notre chaos interne. Je veux dire la les gens sont vraiment nu.e.s, une nudité profonde, réelle, dérangeante.
Pourquoi j'aime soumettre des gens ? Pourquoi j'aime les conquérir ? Ou au contraire les poussez à la rébellion lorsque leur soumission m'est acquise d'avance ? Car j'aime voir les gens se débattre, être en guerre contre eux même et se dévoiler. Et je m'estime très privilégié de pouvoir assister à ça. Mais les soumettre effectivement ça prend du temps car je rejoins tout le monde pour dire que faut connaitre les gens sur le bout des doigts pour arriver à un tel degré d'échange. Avant les échanges sont souvent superficiel. Étrange, perturbant, intense peut être oui mais souvent superficiel.
Pourquoi j'aime dominer ? Car quand on arrive à être en osmose (et c'est un cas rare) mes partenaires de jeux/mes amours/mes choses sont juste d'une beauté éblouissante. Et que j'ai le cœur en feu de les voir s'oublier à ce point dans mes bras.
Dernière modification le 08/02/2020 22:15:24 par Lilas.
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