Hum.... on reste à la surface des choses finalement...
j'aime contrôler les choses, bon d'accord.
j'aime offrir un plaisir à celle ou celui que je domine, bon d'accord.
La domination est innée, heu pas d'accord ... elle est culturelle et pas naturelle.. 99% de ce qui nous constitue est culturel et pas inné... croire le contraire équivaudrait à croire que le monde est divisé en deux de manière claire et irrémédiable entre les dominants et les soumis, et ce dès la naissance. Si on le croit pour soi, très bien si cela peut aider à trouver une justification à sa position, mais pour moi cela tient plus de la méthode Coué que d'une véritable introspection de ses vraies motivations à faire ramper l'autre à ses pieds.
Qu'est ce qui me motive réellement à dominer quelqu'un d'autre ?
Qu'est ce qui fait que je trouve plaisir à malmener l'autre, pour son plaisir et le mien?
En ce qui me concerne, il y a un facteur principal: Le pouvoir.... l'Ivresse du pouvoir... Détenir (toutes proportions gardées) le pouvoir absolu sur l'autre m’enivre réellement. Ce n’était pas inné, petit je n'était pas forcément chef de bande dans la cour de récréation et le jeux de pouvoir entre adolescent m'ennuyaient au plus haut point.
Ce pouvoir acquis et consenti dans le cadre de la relation est décliné à travers toutes les activités DS ou SM qui deviennent des instruments au service de la relation et de ce sentiment de pouvoir. Le pouvoir d’édicter des règles et de contrôler, le pouvoir de punir, le pouvoir de me servir de l'autre à ma convenance, le pouvoir d'explorer des pratiques hors normes. Ce pouvoir qui finalement, oriente la relation vers un état proche de l'animalité, d'une certaine pureté des sensations et des ressentis, débarrassés d'un carcan sociétal et culturel qui freine mes pulsions.
Il y a une notion qui est souvent véhiculé c'est celle de plaisir de partagé. Pour moi cela n'a jamais existé, n'existe pas et n'existera jamais. le plaisir ne peut être partagé car il n'est absolument pas vécu de la même façon. On ne vit définitivement pas les choses de la même façon que l'on soit du coté du manche du fouet ou du coté du cracker. L'instant est partagé mais pas le plaisir.
Nous avons avec Julie une relation particulière aux règles et à la punition, les règles sont d'ailleurs assez peu nombreuses, afin de pas entrer dans un mode de micro contrôle de sa vie, et c'est un choix commun de ne pas y aller. Julie est toujours d'une grande honnêteté et ne fait jamais exprès d'en violer une, mais lorsque je la prends en faute, C'est un véritable orgasme cérébral qui se traduit par une bandaison sexuelle immédiate, car la sévère punition va suivre. Elle en mouille et moi j'en bande, pourtant elle est peu provocatrice et nous laissons le hasard de ses oublis guider cette partie de notre relation.
Est ce que j'ai besoin de relation sexuelles systématiquement dans le cadre de ma relation BDSM ?
en d'autres termes est ce que le jeu BDSM n'est finalement qu'un conducteur excitant menant à l'acte sexuel ?
Bien que sexuellement actif, cela ne m'est absolument pas indispensable, en tout cas pas au sens où mon sexe doive être à tout prix utilisé, par contre je peux utiliser tout un tas d'instruments donnant du plaisir sexuel à ma partenaire si je décide de ne pas la laisser en frustration.
Ma conception de la possession et de la domination ne se finalise pas par la possession sexuelle au sens conventionnel du terme. Je pense qu'elle est au delà et elle est avant tout affaire de cérébralité et de pouvoir consenti comme exprimé plus haut.
je ne suis pas arrivé à ces conclusions qui me concernent directement en trois coup de cuillère à pot, j'ai mis plus de 20 ans à comprendre mon fonctionnement et à conjuguer cela avec un grand respect que j'ai des personnes et particulièrement de celle qui ont confié m'ont transféré leur pouvoir.
J'ai commis aussi beaucoup d'erreur quand j'était beaucoup plus jeune, quand je suis "rentré en BDSM", et j'en commet certainement encore dans ma vie de dominant.
C'est tout le paradoxe du Dominant, être pris et se prendre pour un Dieu au pouvoir absolu par un(e) Soumis(e), qui a souvent besoin d'adorer pour avancer dans sa soumission et en même temps, le Dominant doit pouvoir jouir de ce pouvoir transmis.... en restant responsable et critique .... avec lui même et avec l'autre..
Evidemment ce que je dis ici, concerne des relations suivies DS, profonde et intenses entre deux personnes. je ne parle pas des relations d'un soir dans une soirée ou ailleurs qui n'ont absolument aucun intérêt en dehors du divertissement éventuel. dans ce cas effectivement on ne peut que rester à la surface des choses....
Luis