tendre_coeur
#0
Un certain nombre de discussions m'ont amené à me demander ce que pervers voulait dire dans la bouche d'une femme.
Pour commencer j'ai regarder le Larousse:
Qui est enclin à faire le mal et qui le tente par des moyens détournés : Un être pervers qui espère votre échec.
Dont les instincts sexuels se manifestent par un comportement anormal.

Donc si je comprend bien être pervers c'est vouloir faire du mal et/ou avoir un comportement anormal
moui ...me voila pas vraiment avancé.
C'est quoi un comportement anormal ?

Peux t on objectivement définir des critères pour définir un pervers ?
Naissons nous pervers ? le devient on ? le suis je ?

A vos claviers
Thèmes: pervers
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#1
Merci, tendre_cœur, de proposer ce sujet !

Cela fait longtemps que je me pose également la question sans jamais trouver de formulation qui me convienne pour la partager sur le forum. Eh bien, je me félicite d'avoir attendu ! XD

Hélas pour vous, je n'ai pas de réponse, mais je dois dire que j'ai moi-même été fort étonné de constater des personnes se décrire comme perverses tout en se prétendant libérées de toute référence morale réprouvant leurs pratiques.

Or, je ne pense pas que la perversion (ou la perversité) aient d'existence propre. Elles n'ont d'existence qu'en négatif d'une règle à suivre. C'est également ce que sous-entend le terme "anormal", construit par opposition au concept de norme, de règle, de référence. Ainsi, par exemple il a toujours été très mystérieux pour moi d'entendre la sodomie (ce n'est qu'un exemple sans jugement de valeur) décrite comme une pratique "perverse" par des personnes ne reconnaissant aucune règle qui puisse ne serait-ce que la déconseiller.

Ce terme persiste-t-il donc comme un vestige d'anciens (ou mythiques) interdits dont on souhaite se donner l'impression de les transgresser ? Ou bien témoigne-t-il simplement de références morales qui demeurent au plus profond de nombre de personnes qui prétendent s'en être libérées ? Là encore, je n'ai pas la réponse…

Au plaisir de suivre la discussion : je m'abonne !
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marina001
#2
Bonne question. La seule réponse valable paraphrase celle d'un juge de la Cour Suprême au sujet de la pornographie: je suis bien incapable de définir la perversité, mais quand j'en vois, je sais que c'en est.
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marina001
#3
La norme humaine ne se définit qu'a l'aune de ce qui est considéré comme inhumain par chaque individu. Cet ensemble de subjectivités compose un champs scalaire qui par définition associe une seule valeur a chacun des points de l'espace humain. Une norme n'est qu'une moyenne associée à une marge de tolérance au sens quasi mathématique de l'expression. Il y a une différence colossale entre un comportement atypique et un comportement qui se situe au delà de la "norme". Un bdsm'er responsable sera vu comme étant atypique mais dans la "norme" humaine. Un pervers non : il sera considéré soit comme a-normal (il se met volontairement en dehors de la norme) soit comme ne percevant même pas qu'il y a une norme.
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#4
La Vie est la plus fameuse des perverses...
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OhJoy
#6
Bonsoir

La normalité, c'est ce qu'on sait faire ou peut faire..?
Ce qui n'est pas normal, est ce donc ce que l'on n'ose pas faire ou ne sait faire ...?
Donc, si un jour, je tente un truc pas normal, pervers ou bizarre, que j'aime ensuite ça, que je sais le faire, il devient donc normal pour moi.

J'avance, j'avance... Wink
Dernière modification le 04/02/2017 22:50:48 par OhJoy.
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Lady Spencer
#7
Je ne sais pas définir la perversité, mais je sais aimer "jouer" à pousser l'homme qui se donne à moi, hors de son code moral habituel .
Un cadre défini par une morale judéo-chrétienne très manichéenne .

Je ne cherche aucunement à faire physiquement et psychologiquement mal, mais bien à entrainer à ne plus savoir où un homme en est sur un moment donné : et là, il n'a plus d'autre possibilités que de baisser sa garde et de me suivre .
Ou de partir bien-sûr.

Alors, oui, je suis perverse et j'aime beaucoup l'être : dans mes désirs de jeux DS et SM, et je parle bien de "jeux" ou "d'échanges", comme vous voulez .
Dans mes pratiques, dans les plaisirs interdits, dans les fantasmes libérés....

Mais lors d'une relation profonde et sincère, comme le sont mes relations DSM, je ne provoque pas le mal (le mâle, oui !) jamais je ne le ferai.
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marina001
#8
OK pour la classification pathologique Mozart, qui colle avec celle de l'A.P.A, mais tout de même, bien des gens qui SE revendiquent "pervers" ne sont pas des Ted Bundy dépourvus d'empathie non? Happy
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marina001
#9
Quod erat demonstrandum Mozart Happy
En effet, je vois mal un vrai pervers se dénommer lui-même de cette façon. N'ayant aucune perception de l'autre, il vit obligatoirement dans un système réduit à un seul élément, lui-même, et donc ne transgresse jamais les limites de l'autre, cet absent.
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#10
Bonjour à tous,

La définition médicale est en effet intéressante mais je pense qu'il demeure avantageux de garder à l'esprit que la plupart d'entre nous n'ayant pas de formation en ce domaine, met certainement derrière le terme "pervers" une signification plus commune, plus vaste… et aussi plus floue. En particulier, il n'est pas rare qu'une personne se décrive perverse, simplement du fait de ses pratiques ou de ses fantasmes, même s'ils ne nuisent à personne.

Ainsi, je persiste à croire qu'il est a priori pleinement légitime pour une personne de se qualifier de perverse, même si ce qu'elle entend par ce terme ne rentre pas dans la classification médicale. En revanche, j'aimerais découvrir le mystère et les éventuelles contradictions que ce terme recouvre pour elle…
Dernière modification le 05/02/2017 15:15:48 par Goepin.
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tendre_coeur
#11
Edoné a dit...

Bref, pervers dans la bouche d'une femme (pour reprendre ta formule TendreCoeur, mais il y a des chances que dans celle d'un homme ce soit kifkif), pervers donc, dans le contexte où nous évoluons ici, s'entend à travers le même genre de filtre que chienne ou putain. Nous jouons avec les mots comme nous jouons avec les sensations et les émotions, en les détournant de leur sens premier.


Oui Merci Edoné. Effectivement au dela de la classification médicale, c'etait le propos dans la bouche d'une femme qui m'interpellais.
"les mecs ne pensent qu'a ca" "ce sont tous des pervers" voila quelques exemples de phrases que l'on peut entendre régulièrement et qui peuvent avoir une influence néfaste selon moi
Soyez la première personne à aimer.
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#12
Mozart a dit...

Ma volonté &tait double ici, définir ce qu'est un "vrais' pervers et mettre en garde primairement.


Il me semble justement, cher Mozart, que nous divergeons vous et moi sur ce point d'une distinction entre une le "vrai" et le "faux" pervers.

Mozart a dit...

Et secondairement, donner à penser que si ON CONSIDERE l'AUTRE COMME HUMAIN, EGAL, SEMBLABLE, alors rien n'est "pervers" sensu stricto.

Avoir des DESIRS....parfois étranges ne fait pas de vous/moi/nous des pervers...ohh non!!!

Avoir une fantasmagorie riche et "amorale" ne fait pas de moi/vous/nous des pervers...!!

Avoir goût à la luxure, la licence, la perversion.....ne fait pas de nous des pervers....!!


Certes, cela ne fait pas de nous des pervers au sens de la définition médicale que vous avez citée et dont je ne conteste pas la pertinence à l'intérieur de son domaine d'application. Il me semble néanmoins que le domaine en question n'est pas suffisamment large pour que cette définition puisse s'appliquer à aux sens communs que nous exprimons par le lexique lié à la perversité.

Une personne qui me dirait par exemple "je suis une personne perverse car j'ai telle et telle pratique et fantasme, et j'aime telle et telle autre etc." ne me semble pas du tout perverse au sens médical du terme (en cela nous sommes d'accord), mais il me semble que ce qu'elle cherche à exprimer par là n'en est pas pour autant illégitime à utiliser la référence à la perversion, cette notion étant beaucoup plus riche et ancienne que la seule déclinaison de sa formalisation médicale.

Edoné a dit...

Bref, pervers dans la bouche d'une femme (pour reprendre ta formule TendreCoeur, mais il y a des chances que dans celle d'un homme ce soit kifkif), pervers donc, dans le contexte où nous évoluons ici, s'entend à travers le même genre de filtre que chienne ou putain. Nous jouons avec les mots comme nous jouons avec les sensations et les émotions, en les détournant de leur sens premier.


Bien qu'elle me soit également venue à l'esprit, je ne suis pas non plus convaincu par cette interprétation, si vous le permettez Edoné. Car justement, le contexte dans lequel j'ai été surpris de voir des personnes se qualifier de perverses ne me semblait pas être compatible avec le filtre dont vous parlez (je ne dis pas cependant que cette circonstance de jeu sur les mots ne se présente pas elle aussi, bien entendu). Les personnes dont je parle avaient l'air tout à fait franches dans la description d'elles-mêmes, étant davantage dans la définition du cadre du jeu que dans le jeu lui-même.

Bonne après-midi à tous…
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#13
tendre_coeur a dit...

Oui Merci Edoné. Effectivement au dela de la classification médicale, c'etait le propos dans la bouche d'une femme qui m'interpellais.
"les mecs ne pensent qu'a ca" "ce sont tous des pervers" voila quelques exemples de phrases que l'on peut entendre régulièrement et qui peuvent avoir une influence néfaste selon moi


Il est intéressant, cher tendre_cœur, que vous parliez "d'influence néfaste". À réfléchir sur ce qu'évoque en moi cette expression, cela me rappelle mon a priori (que je sais intellectuellement faux, mais que j'ai du mal à renier au fond de moi-même) selon lequel une femme est inaccessible au désir, l'homme seul étant l'esclave de ses passions. Et du coup, je me demande si, en effet le genre d'expressions que vous mentionnez ne pourrait pas avoir influencé (sans doute depuis très tôt), ma façon d'appréhender cette question… Est-ce à ce genre d'influence néfaste que vous pensez ?

Edoné a dit...

Ah ok ! Je n'avais pas compris que tu faisais référence à ce style de phrase !
Du coup je passe mon tour : c'est le genre de propos, et de mode de pensée, qui a le don de me faire sortir de mes gonds !


C'est dommage Edoné, car lorsqu'on sort de ses gonds c'est souvent que l'on ressent quelque chose de très profond. Et comme je suis certain, pour vous avoir lue quelques fois sur ce forum, de l'intérêt de votre position, j'espère que vous nous ferez malgré tout partager votre point de vue… dans le calme et la courtoisie, bien entendu !
Dernière modification le 05/02/2017 15:15:00 par Goepin.
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tendre_coeur
#14
Goepin a dit...


À réfléchir sur ce qu'évoque en moi cette expression, cela me rappelle mon a priori (que je sais intellectuellement faux, mais que j'ai du mal à renier au fond de moi-même) selon lequel une femme est inaccessible au désir, l'homme seul étant l'esclave de ses passions. Et du coup, je me demande si, en effet le genre d'expressions que vous mentionnez ne pourrait pas avoir influencé (sans doute depuis très tôt), ma façon d'appréhender cette question… Est-ce à ce genre d'influence néfaste que vous pensez ?



C'est exactement ca ! merci de l'exprimer ainsi. Ces mots qui touchent profondément et qui s'installe dans l'esprit petit à petit jusqu'au développement d'un complexe profond. le désire devient malsain à nos yeux et on cherche à le limiter ou le supprimer.
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