@Marina001
hummm... voila une entrée en matière qui semble sentir la poudre et l'envie d'en découdre
Ayant reçu un long entrainement de la part de copines qui militent chez LGBT et ailleurs, il y a donc peu de chance de me retrouver demain matin sur le pré l'épée à la main...
Je vais donc préciser ma pensée, en reprenant votre propos d'abord :
"Pour résumer, légèretédeletre , le féminisme est un carcan acquis dont la soumise doit se débarrasser temporairement pour laisser sa tendance innée a la soumission à l'homme lui permettre de vivre un "passage" d/s ? C'est cela ? "
Voici une version légèrement modifié, j'ai failli écrire version corrigée, mais j'ai eu peur que celà soit mal interprété
"On peut composer avec son féminisme acquis face aux inégalités pour se laisser aller a la soumission consentie et choisie à un homme. C'est cela ?"
Réponse: Oui
Est ce parce que j'ai parlé d'animalité, que vous cherchez à me faire partir sur le discours pompeux de la référence au monde animal et où le male est toujours dominant et la femelle naturellement soumise à celle ci ?
Je n'ai pas tout à fait exprimé les choses de cette manière, et on peut effectivement considérer que cela manquait de précision. D'ailleurs chez les mantes religieuses et certaines espèces d'araignées il ne fait pas bon être un male, ils finissent dévorés. Ce n'est pas un destin très enviable pour le male même s'il peut être un festin enviable pour la femelle.
En ce qui me concerne, et pour comprendre ma position et mon discours, la Soumission est totalement désolidarisée du genre, pour reprendre un mot à la mode, alors qu'elle peut être par ailleurs extrêmement sexuée. Elle représente un transfert de pouvoir temporaire choisi et consenti entre deux êtres et pas deux genres particuliers. Bon, on vient d'enfoncer une porte ouverte, mais importante pour comprendre la suite de mon développement, je le crois.
Ce qui est assez interrogeant effectivement, c'est que le problème du respect du à la femme taraude souvent les soumises féministes ou les soumises à sensibilité féministe, dans une configuration dominant/soumise. J'utilise ici le mot Soumise car c'est celui qui est communément admis et compris par tous, bien qu'il me semble être souvent au cœur de ce genre de discussions dans la mesure où ce mot est voué aux gémonies par le sérail féministe. Les mots ont leur importance car ils sont parfois diversement interprétés en fonction du cadre de révérence, du vécu de chacun, de l'apport culturel et peuvent renvoyer à des constructions qui peuvent provoquer des dissonances par rapport à une situation donnée où ils seraient employés par défaut.
Les anglo-saxons parlent parfois plus volontiers de Top et de Bottom que Dom et de Sub.
Dans une configuration homosexuelle, le soucis semble se poser avec moins d'acuité, voire ne pas se poser du tout. Et pourtant lorsque l'on est Soumise, Lesbienne et Féministe la mise en perspective de l'image de la femme respectée et respectueuse face à la Domina ne se pose quasiment guère. Et vous semblez en savoir quelque chose d'après votre profil.
Pourquoi ?
Dans les configurations Domina/Soumis, et nous en connaissons pas mal Julie et moi-même à titre personnel, le problème ne se pose pas apparemment pas non plus avec la même acuité.
Pourquoi ?
Pourtant on peut imaginer le parcours difficile et complexe de beaucoup d'hommes soumis qui avant de s'agenouiller devant un(e) Dominant(e) doivent préalablement composer avec l'image renvoyé par la société et le carcan (pour le coup on peut parler de carcan) éducatif et acquis du Male Dominant, viril, sans faille, qui doit chasser le mammouth chaque matin pour nourrir la tribu familiale. Pas simple comme parcours...
Alors que ce malaise est exacerbé, périodiquement remonté pour les femmes féministes ou ayant une sensibilité au féminisme, dès lors qu'un Homme est le Dominant.
Etrange, non?
D'autant plus étrange, que les actes dans toutes les configurations cités peuvent être complétement similaires et qu'une femme qui 'subit" ces actes de manière consentante seraient en droit de mettre en perspective le respect de son image en tant que femme au sein de toutes les configurations.
Oui, le féminisme est acquis et culturel, il n'est pas inné et naturel. Il est acquis et culturel car il trouve ses racines dans nos sociétés et dans la manière dont le mouvement s'est développé, et amplifié avec des résonnances et interférences particulières chez certaines Femmes qui dans le cadre de leur Soumission à UN homme et NON PAS à L'HOMME gène leur relation choisie et consenti. et ce n'est en aucun cas un jugement de valeur sur le bien fondé ou pas du Féminisme, entends nous bien avant de faire reparler la poudre
je finirais par quelques références sur Joumana Haddad, une figure emblématique du féminisme dans les pays arabes, et qui à mon sens, a compris quelque chose d'essentiel situé au cœur de ces débats. C'est à dire le distinguo et la revendication entre un combat féministe ambitieux et public versus une sexualité libre dans l'alcôve avec les hommes qu'elle s'est choisi.
Interview du journal libération qui dépeint assez bien qui elle est :
http://www.liberation.fr/planete/2016/07/14/joumana-haddad-levant-dans-les-voiles_1466199
Extrait ici :
"A ceux qui lui reprochent d’être obsédée par l’érotisme, elle répond que c’est en plongeant dès ses 11 ans dans l’univers de Sade et dans le bain non censuré des Mille et Une Nuits qu’elle s’est grandie. Et ajoute que tout ce qui a trait à la vie sexuelle et au corps est un pilier de la société, comme la religion et la politique. Par conviction ou habileté ou peut-être un peu des deux, elle choisit de ne pas s’inscrire dans la rupture. Appelle à ressusciter le patrimoine culturel arabe érotique à faire pâlir d’envie les Occidentaux. C’est ce qu’elle a fait via Jasad («corps»), la première revue érotique rédigée en arabe par des écrivains arabes. Sa révolution à elle qui ne conçoit pas la libération de la parole sans celle du langage."
Ses références bibliographiques les plus importantes:
http://www.actes-sud.fr/catalogue/societe/jai-tue-scheherazade
http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/superman-est-arabe
hummm... voila une entrée en matière qui semble sentir la poudre et l'envie d'en découdre
Ayant reçu un long entrainement de la part de copines qui militent chez LGBT et ailleurs, il y a donc peu de chance de me retrouver demain matin sur le pré l'épée à la main...
Je vais donc préciser ma pensée, en reprenant votre propos d'abord :
"Pour résumer, légèretédeletre , le féminisme est un carcan acquis dont la soumise doit se débarrasser temporairement pour laisser sa tendance innée a la soumission à l'homme lui permettre de vivre un "passage" d/s ? C'est cela ? "
Voici une version légèrement modifié, j'ai failli écrire version corrigée, mais j'ai eu peur que celà soit mal interprété
"On peut composer avec son féminisme acquis face aux inégalités pour se laisser aller a la soumission consentie et choisie à un homme. C'est cela ?"
Réponse: Oui
Est ce parce que j'ai parlé d'animalité, que vous cherchez à me faire partir sur le discours pompeux de la référence au monde animal et où le male est toujours dominant et la femelle naturellement soumise à celle ci ?
Je n'ai pas tout à fait exprimé les choses de cette manière, et on peut effectivement considérer que cela manquait de précision. D'ailleurs chez les mantes religieuses et certaines espèces d'araignées il ne fait pas bon être un male, ils finissent dévorés. Ce n'est pas un destin très enviable pour le male même s'il peut être un festin enviable pour la femelle.
En ce qui me concerne, et pour comprendre ma position et mon discours, la Soumission est totalement désolidarisée du genre, pour reprendre un mot à la mode, alors qu'elle peut être par ailleurs extrêmement sexuée. Elle représente un transfert de pouvoir temporaire choisi et consenti entre deux êtres et pas deux genres particuliers. Bon, on vient d'enfoncer une porte ouverte, mais importante pour comprendre la suite de mon développement, je le crois.
Ce qui est assez interrogeant effectivement, c'est que le problème du respect du à la femme taraude souvent les soumises féministes ou les soumises à sensibilité féministe, dans une configuration dominant/soumise. J'utilise ici le mot Soumise car c'est celui qui est communément admis et compris par tous, bien qu'il me semble être souvent au cœur de ce genre de discussions dans la mesure où ce mot est voué aux gémonies par le sérail féministe. Les mots ont leur importance car ils sont parfois diversement interprétés en fonction du cadre de révérence, du vécu de chacun, de l'apport culturel et peuvent renvoyer à des constructions qui peuvent provoquer des dissonances par rapport à une situation donnée où ils seraient employés par défaut.
Les anglo-saxons parlent parfois plus volontiers de Top et de Bottom que Dom et de Sub.
Dans une configuration homosexuelle, le soucis semble se poser avec moins d'acuité, voire ne pas se poser du tout. Et pourtant lorsque l'on est Soumise, Lesbienne et Féministe la mise en perspective de l'image de la femme respectée et respectueuse face à la Domina ne se pose quasiment guère. Et vous semblez en savoir quelque chose d'après votre profil.
Pourquoi ?
Dans les configurations Domina/Soumis, et nous en connaissons pas mal Julie et moi-même à titre personnel, le problème ne se pose pas apparemment pas non plus avec la même acuité.
Pourquoi ?
Pourtant on peut imaginer le parcours difficile et complexe de beaucoup d'hommes soumis qui avant de s'agenouiller devant un(e) Dominant(e) doivent préalablement composer avec l'image renvoyé par la société et le carcan (pour le coup on peut parler de carcan) éducatif et acquis du Male Dominant, viril, sans faille, qui doit chasser le mammouth chaque matin pour nourrir la tribu familiale. Pas simple comme parcours...
Alors que ce malaise est exacerbé, périodiquement remonté pour les femmes féministes ou ayant une sensibilité au féminisme, dès lors qu'un Homme est le Dominant.
Etrange, non?
D'autant plus étrange, que les actes dans toutes les configurations cités peuvent être complétement similaires et qu'une femme qui 'subit" ces actes de manière consentante seraient en droit de mettre en perspective le respect de son image en tant que femme au sein de toutes les configurations.
Oui, le féminisme est acquis et culturel, il n'est pas inné et naturel. Il est acquis et culturel car il trouve ses racines dans nos sociétés et dans la manière dont le mouvement s'est développé, et amplifié avec des résonnances et interférences particulières chez certaines Femmes qui dans le cadre de leur Soumission à UN homme et NON PAS à L'HOMME gène leur relation choisie et consenti. et ce n'est en aucun cas un jugement de valeur sur le bien fondé ou pas du Féminisme, entends nous bien avant de faire reparler la poudre
je finirais par quelques références sur Joumana Haddad, une figure emblématique du féminisme dans les pays arabes, et qui à mon sens, a compris quelque chose d'essentiel situé au cœur de ces débats. C'est à dire le distinguo et la revendication entre un combat féministe ambitieux et public versus une sexualité libre dans l'alcôve avec les hommes qu'elle s'est choisi.
Interview du journal libération qui dépeint assez bien qui elle est :
http://www.liberation.fr/planete/2016/07/14/joumana-haddad-levant-dans-les-voiles_1466199
Extrait ici :
"A ceux qui lui reprochent d’être obsédée par l’érotisme, elle répond que c’est en plongeant dès ses 11 ans dans l’univers de Sade et dans le bain non censuré des Mille et Une Nuits qu’elle s’est grandie. Et ajoute que tout ce qui a trait à la vie sexuelle et au corps est un pilier de la société, comme la religion et la politique. Par conviction ou habileté ou peut-être un peu des deux, elle choisit de ne pas s’inscrire dans la rupture. Appelle à ressusciter le patrimoine culturel arabe érotique à faire pâlir d’envie les Occidentaux. C’est ce qu’elle a fait via Jasad («corps»), la première revue érotique rédigée en arabe par des écrivains arabes. Sa révolution à elle qui ne conçoit pas la libération de la parole sans celle du langage."
Ses références bibliographiques les plus importantes:
http://www.actes-sud.fr/catalogue/societe/jai-tue-scheherazade
http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/superman-est-arabe
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