Bien le bonsoir,
J'ai longtemps considéré la D/s comme quelque chose d'exécrable, à propos de quoi je me demandais si c'était un mal nécessaire pour aller plus loin dans le sm. Avec le temps, j'ai appris à m'en approprier quelques ressorts et à admettre que l'autorité pouvait parfois être érotisable sous certaines conditions (elle n'est en l'occurrence pour moi recevable que si elle procède d'une mise à nu de la personne qui se livre à l'autre à travers sa dominance).
J'ai aussi croisé pas mal de gens, dont certains s'épanouissent en séparant totalement les genres. Ce qui me chatouille dans les questions telles qu'elles sont ici posées, ce sont les directions (trop) déterminées qu'elles donnent et les ébauches de réponses qu'elles contiennent en filigranes. Il n'en faut pas tant pour réveiller mon esprit de contradiction.
Une relation sado-masochiste est-elle nécessairement accompagnée de domination-soumission ? Et sinon n'est-elle pas juste un ensemble d'actes creux, la douleur pour la douleur, sans justification, même fictive ?
Du sm sans D/s, c'est tout sauf creux si ça excite et si ça réjouit les partenaires, parce que ce n'est précisément pas de la douleur pour la douleur, mais de la douleur pour le plaisir, de la douleur pour l'intensité. C'est donc très justifié.
Ce qui sonnerait faux et creux, ce serait au contraire la D/s plaquée artificiellement sur une relation sm qui n'en a nul besoin quand elle s'épanouit en dehors de toute irruption de l'autorité (si, si, ça existe, je l'ai vécu dans une relation au long cours, il y a très longtemps).
Une relation DS est-elle nécessairement accompagnée de SM (par punitions, discipline, etc) ? Sinon ne semblerait-elle pas sonner un peu faux, un peu trop "jeu de rôle" ?
De la D/s sans sm, c'est tout sauf un jeu de rôle si ça excite et si ça réjouit les partenaires, parce que ce n'est pas de l'autorité pour l'autorité, mais de l'autorité désirable, désirée, désirante... ce qui suffit pour la légitimer en dehors de toute pratique sm.
Ce qui sonne faux pour moi, et est par essence un jeu de rôle, c'est précisément le folklore punitif et infantilisant: la posture éducative du dominant pédagogue qui prétend apporter un enseignement possiblement coercitif à la partie soumise, si ce n'est pas justement le jeu de rôle le plus caricatural qui soit, c'est quoi?
Des maso qui ne veulent pas être dominés, par exemple, ou des soumis qui refusent une punition physique, y en-t-il dans le coin ?
Il y en a à tous les coins de rues. Je crois savoir que les anglophones ont même développé le concept de "masochister (ou masochistress)" pour désigner les dominants masochistes qui gouvernent les soumis sadiques susceptibles de leur apporter satisfaction. C'est le versant sm (mais beaucoup plus valorisé parce que leur dominance est assumée et revendiquée) des "souminateurs"...
Premier élément très complexe : ce que veulent dire les mots pour chacun. Qu entendons nous par D/s et SM, par punition et discipline également .
Dans une discussion privée en cours, j ai eu l impression que ce que mon interlocutrice appelle SM , du côté de la relation,est proche de ce que j appelle D/s.
De nombreux gestes bdsm peuvent être lus sous les différentes perspectives de l'acronyme, selon celles qui résonnent le mieux en nous au moment où nous le vivons: tirer les cheveux ou gifler peut tour à tour renvoyer à la D/s (c'est une manifestation d'autorité) ou encore au sm (ça fait mal).
Ce qui fait qu'une personne décode le fait de se faire gifler ou tirer les cheveux comme un acte sm ou une manifestation D/s ou un mélange des deux (voire comme une agression pure et simple), c'est uniquement l'état dans lequel elle se trouve, et le sens qu'elle a elle-même envie de donner à ce geste dans le cadre de sa relation.
Mais je suis fort intéressée par lire des avis divergents.
Ah ben c'est raté avec moi, je sens qu'on va encore avoir des avis convergents, désolé!
Et je me retrouve aussi beaucoup dans ce que dit Lady Spencer à votre suite. Et sans surprise, je suis d'accord avec son ange qui soutient qu'on peut vivre intensément sans D/s ni sm...
Quel ennui que tout ce conglomérat consensuel, vivement que reviennent un peu des vrais BDSMeurs pur jus sur le forum, qu'on se réveille!