Chose promise, je reviens vers vous pour développer quelques aspects du fist...
Celui-ci occupe une place à part de pratique inclassable dans le paysage bdsm.
Aux yeux de certains, c’est une pratique SM extrême puisque ça met en jeu les limites du corps. Pour d’autres, ça n’a rien de SM puisque (quand c’est réussi) ce n’est pas douloureux.
Pour d’autres encore, c’est complètement D/s puisque ça permet d’éprouver une forme d’emprise sur l’autre.
Les derniers n’y verront qu’une pratique totalement vanille qui met l’accent sur des sensations fusionnelles dans lesquelles la D/s n’a pas sa place…
Ainsi, comme toujours, c’est le ressenti et les projections de l’imaginaire érotique de chacun qui détermineront la place du fist dans une relation bdsm.
Lors de mes premières expériences dans ce registre, j'étais fasciné par cette expérience inédite qui consistait à être un homme pénétré, et —croyais-je— à explorer ainsi une facette de ma supposée féminité (sans doute ne savais-je pas encore que la prostate était un attribut viril). Aujourd'hui je suis très loin de ça: je sais très bien que je n'appartiens pas moins au genre masculin quand je suis le réceptacle de délicates attentions digitales, quand bien même celles-ci peuvent avoir pour effet physiologique secondaire une inhibition temporaire de mes capacités érectiles...
Il s'agit désormais de l'exploration des possibles du corps. Et si le fist anal reste dans l'ordre des pratiques transgressives, ce n'est pas sur un registre d'inversion des rôles que ça fonctionne pour moi; il s'agit plutôt d'une inversion entre l'intérieur et l'extérieur du corps; jouer avec le fond de mes tripes et de mes viscères me donne la sensation d'un retournement de la peau, d'un érotisme qui ne s'arrête pas aux sensations de surface... Ça rejoint sans doute une part de l'expérience de la féminité que peuvent faire les femmes quand elles sont pénétrées, mais pour moi ça ne s'énonce plus comme ça: ce contact entre l'intérieur (de mon corps) et l'extérieur (le monde en forme de main) brasse pour moi quelque chose de beaucoup plus universel. On trouve sur le net des milliards de photos et vidéos de dilatations plus extrêmes les unes que les autres qu'on ne montre pas, c'est tout ce qu'il y a avant, et ce que ça peut entrainer après…
On ne montre pas le moment du lavement et tous les préliminaires de la dilatation, on n’évoque pas le recours aux anesthésiants et aux dilatateurs chimiques (poppers et consorts), on ne s’attarde jamais sur ce que deviennent les acteurs et actrices soumis à ce régime au bout de quelques années.
Parce qu'une main qui rentre dans un cul en dix secondes sans préparation, ce n'est juste pas crédible, même chez des gens qui pratiquent souvent... ou alors il y a lieu de s'inquiéter pour eux de la fonctionnalité de leur sphincter. En l’occurrence, les médecins s’accordent à dire que si un fist vaginal peut être pratiqué sans danger dans de bonnes conditions d’hygiène sur un vagin en bonne santé, le fist anal est à manier avec les plus grandes précautions : il peut entrainer de lourdes séquelles à court et long terme. A moins d’être avec un(e) partenaire exclusif/ve et d’avoir une hygiène manuelle parfaite, il est bien sûr recommandé de toujours porter des gants. N’étant pas médecin, je me contenterai de vous livrer quelques éléments de mon expérience, et de ce qui me semble relever du plus élémentaire bon sens. Ce qui comporte des risques, c'est de faire subir au sphincter une dilatation trop brutale qu'il n'est pas à même de subir en une seule fois.
Le fist anal ne peut être que le fruit d'un long et régulier travail de dilatation qui s'étale sur des mois ou des années en incluant des périodes de repos. A chaque séance de dilatation, il se produit des micros lésions, qui ensuite cicatriseront et permettront d'aller un peu plus loin la fois suivante...
Une chose est importante, c'est d'être très à l'écoute des sensations de la personne fistée, et de ne jamais forcer si une douleur violente apparait. Il faut sentir la limite de l'étirement et ne jamais aller au delà. Un fist qui se passe bien est intense mais pas douloureux. Et cela me parait aussi vrai du fist vaginal que du fist anal.
J'ai pratiqué des centaines de fois (comme receveur et comme donneur), et en respectant ce principe n'ai jamais eu le moindre problème.
Bien sûr, c'est plus facile quand le/la partenaire a de petites mains, mais c'est surtout une question de réceptivité globale: ça aide d'être parfaitement détendu et disponible, mais par dessus tout, ça marche quand la personne fistée a envie de l'être.
Comme dans nombre de nos pratiques, c'est le désir qui conditionne les possibilités du corps. Il ne me parait pas inutile d'attirer l'attention des apprenti(e)s fisteurs/euses sur quelques points.
En tant qu'expert auto-proclamé en fist anal, je parlerai prioritairement de celui-ci, mais rien de ce que j'énonce ne me semble en contradiction avec ma plus modeste expérience de fisteur vaginal (excepté ce qui touche aux préparatifs et aux lavements).
Pour ce qui est du travail préparatoire de dilatation (dans les jours, semaines ou mois précédents), on peut s'inspirer des mêmes préceptes: il faut éviter d'atteindre le seuil de la douleur intense (qui signerait l'apparition d'une lésion sérieuse) et savoir s'arrêter juste avant. L'usage d'un spéculum ou des baguettes chinoises permet de doser très précisément le degré d'ouverture d'une séance. Il est normal de ne pas parvenir toujours au même résultat, et il peut arriver qu'on observe une régression d'une fois sur l'autre. En aucun cas il ne faut se forcer à aller plus loin: si le corps se révolte et refuse, c'est que ce n'est tout simplement pas le moment.
Pour les préparatifs à court et long terme, on peut distinguer ce qui ressort d'un travail sur la durée (le port prolongé d'un petit plug), et l'exploration momentanée et courte de la dilatation maximale. A moins de vouloir figurer en tête de liste dans la rubrique warrior, il faut éviter de s'adonner à la seconde trop souvent. Il faut laisser à l'anus un temps de récupération et de reconstruction des micros-lésions, en général de quelques jours, voire semaines. Ainsi, il risque d'être difficile de réaliser un fist complet au lendemain d'une séance de forte dilatation. Un délai de 48 heures me semble être un minimum, mais ça varie en fonction des personnes.
Le jour venu, il y a bien évidemment quelques règles de base à respecter. La personne qui fiste doit avoir impérativement des ongles courts sans le moindre accroc et une hygiène manuelle impeccable (même si elle porte des gants), et la personne fistée pourra tirer avantage d'un petit lavement préliminaire à l'eau tiède. Le lavement pourrait faire l'objet d'un sujet à par entière, car ça peut devenir une pratique en soi, et ce n'est pas forcément évident à réaliser (si on met trop d'eau, on en accumule, et on s'expose à des retours intempestifs pas très râgoutants pour le/la partenaire). Et tout aussi évidemment, il faut s'arrêter immédiatement en cas de saignement de la personne fistée, même en l'absence de douleur immédiate: la plupart du temps, il ne s'agit que d'infimes lésions qui cicatriseront très vite, mais mieux vaut éviter de les aggraver.
Si on respecte ces règles d'élémentaire bon sens et qu'on reste toujours très à l'écoute de la personne avec qui on pratique, le fist peut être une source extraordinaire de plaisir intense. Cela offre une sensation d'intimité avec l'autre qui n'est comparable à aucune autre. Avant de happer la main de ma bien-aimée d'alors avec mon cul (cela s'est vraiment passé comme ça la première fois!), je n'imaginais même pas que ça soit possible. C'est devenu l'un de mes péchés mignons, même si je n'en joue qu'avec parcimonie et précaution. En terme de position, tout est possible (sur le dos, sur le ventre, sur le côté, cul par dessus-tête), et même de changer doucement en cours de route...
Mais effectivement, il faut privilégier une posture confortable pour les deux protagoniste (il peut être fatiguant aussi de fister), et ménager l'amplitude pour que la personne qui fiste puisse changer d'angle d'incidence: en général, ça passe mieux si on attaque un peu obliquement vers l'intérieur, avant que ne s'opère une sorte de bascule (j’y reviens plus bas). Il faut également savoir choisir son moment. Si l’homme peut être habité longuement par un appétit de dilatation anale, il semble que chez la femme le moment de la détente post-orgamisque soit particulièrement propice pour entreprendre un fist. Moralité : faites-la jouir d’abord et elle ne s’ouvrira que mieux…
Le choix du gel lubrifiant a son importance: certaines personnes tolèrent mieux certains gels que d'autres. Certains gels contiennent un anesthésiant local qui peut rendre plus tolérables les petites douleurs sans toutefois annihiler les sensations les plus fortes; c'est le cas je crois de "lubrifist" qu'on trouve dans les chaines de supermarchés du sexe. Je le trouve assez agréable, mais son conditionnement en pot est carrément discutable sur le plan de l'hygiène, à moins de penser dès le départ à ne jamais plonger les doigts dedans. L'idéal est de privilégier un conditionnement où le gel est à l'abri de tout contact jusqu'à son utilisation. De nombreux gays utilisent et plébiscitent le « Crisco », une graisse végétale utilisée en restauration (qui n’est pas compatible avec le latex des préservatifs pour une sodomie classique, et est donc à réserver au fist).
La principale erreur des débutants est comme toujours d'être trop pressés, et bien souvent la personne qui fiste est trop active. La patience, la lenteur, et l'inaction apparente produisent souvent des résultats autrement plus intéressants. Et la personne fistée participe pleinement à la progression de son empalement sur la main qui la comble.
Si une forme de brutalité peut parfois fonctionner avec un sujet très réceptif et avide d’être rempli, on a généralement plus de chances de parvenir à ses fins en se livrant à une dilatation très progressive. On peut éventuellement se fixer des paliers dans la progression de l'ouverture, disons de l'ordre de 10 minutes par doigt supplémentaire, ce qui implique qu’on mette parfois presque une heure pour réaliser un fist anal complet. Evidemment, ce n'est qu'un ordre d'idée, et il peut arriver qu'on y parvienne beaucoup plus vite, ou plus lentement, ou pas du tout... Il ne faut pas être trop lent non plus, sinon les micros-lésions du moment peuvent devenir douloureuses et compromettre le succès de l’entreprise.
Bien souvent, la personne qui fiste est tentée de jouer avec l'orifice qu'elle ouvre, de se livrer à des petits massages, ou de procurer du plaisir à son/sa partenaire au moyens de va-et-vient intempestifs. Si un toucher de type massage très doux peut aider la personne fistée à se détendre, il convient d'utiliser avec la plus grande parcimonie toute forme de pistonnage qui consisterait à entrer et sortir: ces aller-retours fatiguent et irritent prématurément la muqueuse, et compromettent la possibilité d'une dilatation réussie. En revanche, il peut être très bienvenu de ne pas infliger une dilatation continue : faire marche arrière, laisser l’orifice entrepris « respirer » quelques secondes avant de subir un nouvel assaut peut aider à progresser.
Des godemichés de taille progressive peuvent remplir très bien cette fonction d'ouverture préparatoire, mais l'immobilité avec les doigts offre des sensations très troublantes dont il est dommage de se priver: il se produit souvent que les deux partenaires perçoivent un pouls mais ne savent pas à qui l'attribuer, c'est délicieux : derrière l'apparence de "il ne se passe rien", il se passe en fait plein de choses minuscules, des perceptions de flux sanguins, des sensations très fines dont on aurait tort de se priver.
Lorsqu'on arrive dans la phase finale du fist, c'est à dire lorsqu'on est sur le point d'engager la main entière, il vaut mieux laisser le contrôle des opération à la personne fistée, et lui laisser le soin de s'empaler elle-même sur la main qui la remplit; cependant la personne qui fiste doit aussi faire preuve de détermination en appliquant une pression insistante, sans pour autant forcer... et si ça ne passe pas, il faut savoir renoncer, et s'extraire tout en douceur (un retrait trop brusque peut s'avérer très douloureux). Le fist est une discipline qui ne supporte pas le concept d'obligation de résultat. Pour la personne qui fiste, il y a une bascule du poignet à effectuer pour trouver le bon angle en entrant, car les orifices qui nous accueillent ne sont pas extensibles dans tous les sens : un vagin ne peut se dilater que vers l’anus (présence de l’os du pubis sur le devant), et un anus ne peut se dilater que vers l’avant (présence des vertèbres et du coccyx derrière). Chez les hommes, c’est aussi la position de la main qui place la prostate sous les doigts, pour le plus grand bonheur du receveur.
Une fois que la main est entrée une première fois, ça veut dire que le sphincter vient de passer le cap de son ouverture maximale pour cette expérience.
Ça peut être un petit traumatisme qui justifie de ressortir assez vite pour lui laisser le temps de s'accoutumer, avant de revenir à la charge, jusqu'à ce que le cul accepte pleinement ce qui lui arrive.
A partir de ce moment là, ça va devenir de plus en plus facile, et la suite peut prendre des formes très différentes selon l'humeur des partenaires.
L'option apparemment douce, c'est le séjour prolongé de la main dans le cul, avec peu ou pas de mouvement, un truc assez calme et tendre dans lequel on partage des sensations fines pendant longtemps. On ne voit jamais ça en vidéo parce que ça n'a rien de spectaculaire. Cette durée n'est cependant pas moins éprouvante pour la personne qui la subit, et risque de passer par tous les stades entre le refus et l'acceptation de cette intrusion d'un corps étranger.
L'option plutôt forte, si la personne fistée n'a pas mal après la première entrée, c'est de remettre du lubrifiant et de multiplier et d'accélérer les aller et retour entre l'intérieur et l'extérieur: très vite la personne fistée va avoir la sensation de perdre le contrôle de son sphincter, qui va avoir tendance à rester ouvert sans rien comprendre: c'est ce qu'on voit dans les vidéos de "ass gape", quand le cul reste ouvert après la pénétration...
Et puis, il y a aussi la fin et l'après... Au terme d'un long séjour dans un cul, il faut en sortir tout doucement, laisser aux organes le temps de reprendre leur place sans faire un grand vide brutal avec un effet de pompe...
Ensuite, l'anus reste longtemps hypersensible. Ce n'est pas forcément le moment de faire couler de la cire de bougie dessus, par exemple, à moins d’aimer vraiment les sensations très fortes!
Par contre, de petites caresses, ou l'intrusion d'un doigt peuvent être de délicieux échos au moment passé.
Le monde des gays est comme souvent beaucoup plus extrême en la matière, et il n'est pas rare de rencontrer des homos qui pratiquent le fist profond (jusqu’au coude, ou plus), ou le double, voire triple fist anal (deux ou trois mains, oui!), ou même le foot-fucking (un pied en entier jusqu'à la cheville, j'ai déjà vu ça...). Quelques liens pour avoir d’autres points de vue avant de passer à l’acte : https://www.bdsm.fr/forum/thread/2464/Sexe-anal/ Mais bien évidemment, il ne suffit pas de lire et d’appliquer un mode d’emploi : l’élément premier d’un fist réussi sera toujours la communication avec votre partenaire, et votre attention la plus fine à la moindre de ses réactions. A vous de jouer… Enjoy !
Il s'agit désormais de l'exploration des possibles du corps. Et si le fist anal reste dans l'ordre des pratiques transgressives, ce n'est pas sur un registre d'inversion des rôles que ça fonctionne pour moi; il s'agit plutôt d'une inversion entre l'intérieur et l'extérieur du corps; jouer avec le fond de mes tripes et de mes viscères me donne la sensation d'un retournement de la peau, d'un érotisme qui ne s'arrête pas aux sensations de surface... Ça rejoint sans doute une part de l'expérience de la féminité que peuvent faire les femmes quand elles sont pénétrées, mais pour moi ça ne s'énonce plus comme ça: ce contact entre l'intérieur (de mon corps) et l'extérieur (le monde en forme de main) brasse pour moi quelque chose de beaucoup plus universel. On trouve sur le net des milliards de photos et vidéos de dilatations plus extrêmes les unes que les autres qu'on ne montre pas, c'est tout ce qu'il y a avant, et ce que ça peut entrainer après…
On ne montre pas le moment du lavement et tous les préliminaires de la dilatation, on n’évoque pas le recours aux anesthésiants et aux dilatateurs chimiques (poppers et consorts), on ne s’attarde jamais sur ce que deviennent les acteurs et actrices soumis à ce régime au bout de quelques années.
Parce qu'une main qui rentre dans un cul en dix secondes sans préparation, ce n'est juste pas crédible, même chez des gens qui pratiquent souvent... ou alors il y a lieu de s'inquiéter pour eux de la fonctionnalité de leur sphincter. En l’occurrence, les médecins s’accordent à dire que si un fist vaginal peut être pratiqué sans danger dans de bonnes conditions d’hygiène sur un vagin en bonne santé, le fist anal est à manier avec les plus grandes précautions : il peut entrainer de lourdes séquelles à court et long terme. A moins d’être avec un(e) partenaire exclusif/ve et d’avoir une hygiène manuelle parfaite, il est bien sûr recommandé de toujours porter des gants. N’étant pas médecin, je me contenterai de vous livrer quelques éléments de mon expérience, et de ce qui me semble relever du plus élémentaire bon sens. Ce qui comporte des risques, c'est de faire subir au sphincter une dilatation trop brutale qu'il n'est pas à même de subir en une seule fois.
Le fist anal ne peut être que le fruit d'un long et régulier travail de dilatation qui s'étale sur des mois ou des années en incluant des périodes de repos. A chaque séance de dilatation, il se produit des micros lésions, qui ensuite cicatriseront et permettront d'aller un peu plus loin la fois suivante...
Une chose est importante, c'est d'être très à l'écoute des sensations de la personne fistée, et de ne jamais forcer si une douleur violente apparait. Il faut sentir la limite de l'étirement et ne jamais aller au delà. Un fist qui se passe bien est intense mais pas douloureux. Et cela me parait aussi vrai du fist vaginal que du fist anal.
J'ai pratiqué des centaines de fois (comme receveur et comme donneur), et en respectant ce principe n'ai jamais eu le moindre problème.
Bien sûr, c'est plus facile quand le/la partenaire a de petites mains, mais c'est surtout une question de réceptivité globale: ça aide d'être parfaitement détendu et disponible, mais par dessus tout, ça marche quand la personne fistée a envie de l'être.
Comme dans nombre de nos pratiques, c'est le désir qui conditionne les possibilités du corps. Il ne me parait pas inutile d'attirer l'attention des apprenti(e)s fisteurs/euses sur quelques points.
En tant qu'expert auto-proclamé en fist anal, je parlerai prioritairement de celui-ci, mais rien de ce que j'énonce ne me semble en contradiction avec ma plus modeste expérience de fisteur vaginal (excepté ce qui touche aux préparatifs et aux lavements).
Pour ce qui est du travail préparatoire de dilatation (dans les jours, semaines ou mois précédents), on peut s'inspirer des mêmes préceptes: il faut éviter d'atteindre le seuil de la douleur intense (qui signerait l'apparition d'une lésion sérieuse) et savoir s'arrêter juste avant. L'usage d'un spéculum ou des baguettes chinoises permet de doser très précisément le degré d'ouverture d'une séance. Il est normal de ne pas parvenir toujours au même résultat, et il peut arriver qu'on observe une régression d'une fois sur l'autre. En aucun cas il ne faut se forcer à aller plus loin: si le corps se révolte et refuse, c'est que ce n'est tout simplement pas le moment.
Pour les préparatifs à court et long terme, on peut distinguer ce qui ressort d'un travail sur la durée (le port prolongé d'un petit plug), et l'exploration momentanée et courte de la dilatation maximale. A moins de vouloir figurer en tête de liste dans la rubrique warrior, il faut éviter de s'adonner à la seconde trop souvent. Il faut laisser à l'anus un temps de récupération et de reconstruction des micros-lésions, en général de quelques jours, voire semaines. Ainsi, il risque d'être difficile de réaliser un fist complet au lendemain d'une séance de forte dilatation. Un délai de 48 heures me semble être un minimum, mais ça varie en fonction des personnes.
Le jour venu, il y a bien évidemment quelques règles de base à respecter. La personne qui fiste doit avoir impérativement des ongles courts sans le moindre accroc et une hygiène manuelle impeccable (même si elle porte des gants), et la personne fistée pourra tirer avantage d'un petit lavement préliminaire à l'eau tiède. Le lavement pourrait faire l'objet d'un sujet à par entière, car ça peut devenir une pratique en soi, et ce n'est pas forcément évident à réaliser (si on met trop d'eau, on en accumule, et on s'expose à des retours intempestifs pas très râgoutants pour le/la partenaire). Et tout aussi évidemment, il faut s'arrêter immédiatement en cas de saignement de la personne fistée, même en l'absence de douleur immédiate: la plupart du temps, il ne s'agit que d'infimes lésions qui cicatriseront très vite, mais mieux vaut éviter de les aggraver.
Si on respecte ces règles d'élémentaire bon sens et qu'on reste toujours très à l'écoute de la personne avec qui on pratique, le fist peut être une source extraordinaire de plaisir intense. Cela offre une sensation d'intimité avec l'autre qui n'est comparable à aucune autre. Avant de happer la main de ma bien-aimée d'alors avec mon cul (cela s'est vraiment passé comme ça la première fois!), je n'imaginais même pas que ça soit possible. C'est devenu l'un de mes péchés mignons, même si je n'en joue qu'avec parcimonie et précaution. En terme de position, tout est possible (sur le dos, sur le ventre, sur le côté, cul par dessus-tête), et même de changer doucement en cours de route...
Mais effectivement, il faut privilégier une posture confortable pour les deux protagoniste (il peut être fatiguant aussi de fister), et ménager l'amplitude pour que la personne qui fiste puisse changer d'angle d'incidence: en général, ça passe mieux si on attaque un peu obliquement vers l'intérieur, avant que ne s'opère une sorte de bascule (j’y reviens plus bas). Il faut également savoir choisir son moment. Si l’homme peut être habité longuement par un appétit de dilatation anale, il semble que chez la femme le moment de la détente post-orgamisque soit particulièrement propice pour entreprendre un fist. Moralité : faites-la jouir d’abord et elle ne s’ouvrira que mieux…
Le choix du gel lubrifiant a son importance: certaines personnes tolèrent mieux certains gels que d'autres. Certains gels contiennent un anesthésiant local qui peut rendre plus tolérables les petites douleurs sans toutefois annihiler les sensations les plus fortes; c'est le cas je crois de "lubrifist" qu'on trouve dans les chaines de supermarchés du sexe. Je le trouve assez agréable, mais son conditionnement en pot est carrément discutable sur le plan de l'hygiène, à moins de penser dès le départ à ne jamais plonger les doigts dedans. L'idéal est de privilégier un conditionnement où le gel est à l'abri de tout contact jusqu'à son utilisation. De nombreux gays utilisent et plébiscitent le « Crisco », une graisse végétale utilisée en restauration (qui n’est pas compatible avec le latex des préservatifs pour une sodomie classique, et est donc à réserver au fist).
La principale erreur des débutants est comme toujours d'être trop pressés, et bien souvent la personne qui fiste est trop active. La patience, la lenteur, et l'inaction apparente produisent souvent des résultats autrement plus intéressants. Et la personne fistée participe pleinement à la progression de son empalement sur la main qui la comble.
Si une forme de brutalité peut parfois fonctionner avec un sujet très réceptif et avide d’être rempli, on a généralement plus de chances de parvenir à ses fins en se livrant à une dilatation très progressive. On peut éventuellement se fixer des paliers dans la progression de l'ouverture, disons de l'ordre de 10 minutes par doigt supplémentaire, ce qui implique qu’on mette parfois presque une heure pour réaliser un fist anal complet. Evidemment, ce n'est qu'un ordre d'idée, et il peut arriver qu'on y parvienne beaucoup plus vite, ou plus lentement, ou pas du tout... Il ne faut pas être trop lent non plus, sinon les micros-lésions du moment peuvent devenir douloureuses et compromettre le succès de l’entreprise.
Bien souvent, la personne qui fiste est tentée de jouer avec l'orifice qu'elle ouvre, de se livrer à des petits massages, ou de procurer du plaisir à son/sa partenaire au moyens de va-et-vient intempestifs. Si un toucher de type massage très doux peut aider la personne fistée à se détendre, il convient d'utiliser avec la plus grande parcimonie toute forme de pistonnage qui consisterait à entrer et sortir: ces aller-retours fatiguent et irritent prématurément la muqueuse, et compromettent la possibilité d'une dilatation réussie. En revanche, il peut être très bienvenu de ne pas infliger une dilatation continue : faire marche arrière, laisser l’orifice entrepris « respirer » quelques secondes avant de subir un nouvel assaut peut aider à progresser.
Des godemichés de taille progressive peuvent remplir très bien cette fonction d'ouverture préparatoire, mais l'immobilité avec les doigts offre des sensations très troublantes dont il est dommage de se priver: il se produit souvent que les deux partenaires perçoivent un pouls mais ne savent pas à qui l'attribuer, c'est délicieux : derrière l'apparence de "il ne se passe rien", il se passe en fait plein de choses minuscules, des perceptions de flux sanguins, des sensations très fines dont on aurait tort de se priver.
Lorsqu'on arrive dans la phase finale du fist, c'est à dire lorsqu'on est sur le point d'engager la main entière, il vaut mieux laisser le contrôle des opération à la personne fistée, et lui laisser le soin de s'empaler elle-même sur la main qui la remplit; cependant la personne qui fiste doit aussi faire preuve de détermination en appliquant une pression insistante, sans pour autant forcer... et si ça ne passe pas, il faut savoir renoncer, et s'extraire tout en douceur (un retrait trop brusque peut s'avérer très douloureux). Le fist est une discipline qui ne supporte pas le concept d'obligation de résultat. Pour la personne qui fiste, il y a une bascule du poignet à effectuer pour trouver le bon angle en entrant, car les orifices qui nous accueillent ne sont pas extensibles dans tous les sens : un vagin ne peut se dilater que vers l’anus (présence de l’os du pubis sur le devant), et un anus ne peut se dilater que vers l’avant (présence des vertèbres et du coccyx derrière). Chez les hommes, c’est aussi la position de la main qui place la prostate sous les doigts, pour le plus grand bonheur du receveur.
Une fois que la main est entrée une première fois, ça veut dire que le sphincter vient de passer le cap de son ouverture maximale pour cette expérience.
Ça peut être un petit traumatisme qui justifie de ressortir assez vite pour lui laisser le temps de s'accoutumer, avant de revenir à la charge, jusqu'à ce que le cul accepte pleinement ce qui lui arrive.
A partir de ce moment là, ça va devenir de plus en plus facile, et la suite peut prendre des formes très différentes selon l'humeur des partenaires.
L'option apparemment douce, c'est le séjour prolongé de la main dans le cul, avec peu ou pas de mouvement, un truc assez calme et tendre dans lequel on partage des sensations fines pendant longtemps. On ne voit jamais ça en vidéo parce que ça n'a rien de spectaculaire. Cette durée n'est cependant pas moins éprouvante pour la personne qui la subit, et risque de passer par tous les stades entre le refus et l'acceptation de cette intrusion d'un corps étranger.
L'option plutôt forte, si la personne fistée n'a pas mal après la première entrée, c'est de remettre du lubrifiant et de multiplier et d'accélérer les aller et retour entre l'intérieur et l'extérieur: très vite la personne fistée va avoir la sensation de perdre le contrôle de son sphincter, qui va avoir tendance à rester ouvert sans rien comprendre: c'est ce qu'on voit dans les vidéos de "ass gape", quand le cul reste ouvert après la pénétration...
Et puis, il y a aussi la fin et l'après... Au terme d'un long séjour dans un cul, il faut en sortir tout doucement, laisser aux organes le temps de reprendre leur place sans faire un grand vide brutal avec un effet de pompe...
Ensuite, l'anus reste longtemps hypersensible. Ce n'est pas forcément le moment de faire couler de la cire de bougie dessus, par exemple, à moins d’aimer vraiment les sensations très fortes!
Par contre, de petites caresses, ou l'intrusion d'un doigt peuvent être de délicieux échos au moment passé.
Le monde des gays est comme souvent beaucoup plus extrême en la matière, et il n'est pas rare de rencontrer des homos qui pratiquent le fist profond (jusqu’au coude, ou plus), ou le double, voire triple fist anal (deux ou trois mains, oui!), ou même le foot-fucking (un pied en entier jusqu'à la cheville, j'ai déjà vu ça...). Quelques liens pour avoir d’autres points de vue avant de passer à l’acte : https://www.bdsm.fr/forum/thread/2464/Sexe-anal/ Mais bien évidemment, il ne suffit pas de lire et d’appliquer un mode d’emploi : l’élément premier d’un fist réussi sera toujours la communication avec votre partenaire, et votre attention la plus fine à la moindre de ses réactions. A vous de jouer… Enjoy !
Dernière modification le 06/11/2023 21:38:00 par BDSM.
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