Hector
#0
Vous (oui vous derrière l'écran) vous sentez-vous parfaitement normal, neurotypique, ou présentez-vous (diagnostic médical ou auto-diagnostic) des traits psychologiques pathologiques (borderline, histrioniques, schizoïdes, etc.) ?

Pas taper, je pose la question juste par curiosité intellectuelle !
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#1
Nous petons la forme, sommes équilibrés et totalement sains d'esprit
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Imperatrice
#2
Pour savoir si nous sommes normaux, il convient de définir la norme avant de nous positionner dedans ou à l'extérieur. Sachant que l'idée de norme en matière de personnalité est souvent une définition très subjective, je vais esquiver ce débat en disant simplement que bien que je ne sois probablement pas dans la norme du mode de relation unique du couple amoureux de notre société, peu de gens semblent trouver mes relations "choquantes", certains les trouvent seulement "différentes" ou "étranges".

Peu importe qu'elles soient "normales" si elles sont saines.

Cette transition conduit directement à la deuxième question, celle de l'état de santé psychique. C'est vérifié sur la durée par un psychiatre (suivi obligatoire pour un traitement médicale) et tout va bien pour moi.

Maintenant que j'ai répondu, je passe a mon opinion sur ce débat. Je ne pense pas utile de chercher à nous situer dans une norme, pas même dans une norme BDSM car le but est justement que nous soyons tous différents. La question de la pathologie mentale est une question très personnelle mais importante. En effet, certaines pathologies peuvent s'avérer dangereuses dans nos modes de vies et/ou relations car elles ont des conséquences destructrices. Il ne faut pas généraliser, certaines pathologies sont sans conséquences, voir positives. Par exemple une personne avec un trouble obsessionnel compulsif pour le ménage fera un très bon domestique si on aime ce jeu de rôle.

Il me vient une question à mon tour: pourquoi avoir poser ces questions? Il existe forcément une raison et il me parait intéressant que vous la partagiez.
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Hector
#3
Imperatrice a dit...
Il me vient une question à mon tour: pourquoi avoir poser ces questions? Il existe forcément une raison et il me parait intéressant que vous la partagiez.


Merci pour votre réponse développée.

Poussé donc par la curiosité intellectuelle, je m'interroge à la fois pour moi-même et sur les autres pratiquants. Je m'inclu dans la question. En première approximation, je peux moi aussi me revendiquer normal : j'ai un appart, un travail, etc. Certaines ici m'ont rencontré et pourront vraisemblablement confirmer ma "normalité". ^^ Partant de là, conformément au relativisme philosophique qui règne de facto dans notre société, je pourrais d'emblée clore le débat en disant que de toute façon il n'y a pas de normalité, que chacun fait ce qu'il veut tant qu'on ne nuit pas à autrui, etc. etc. La vulgate habituelle, consensuelle, dominante sur à peu près tous les sujets... Mais on en reste alors à la surface et on a toujours rien compris de nos vérités intérieures, de nos raisons profondes.

Mais suffit-il donc de paraître normal aux autres, ou d'être convenablement adapté socialement, pour être "normal" ? Si je suis lucide envers moi-même, je présente quelques traits disons du spectre autistique. Pas de quoi m'empêcher d'évoluer dans la société mais perceptibles sur la durée pour quelqu'un de mon entourage proche. Or, les personnalités de ce type, selon la littérature médicale, sont volontiers portées vers des pratiques comme le BDSM...

Je reprendrais la définition de la normalité proposé par Buss reposant sur les trois critères d'inconfort, de bizarrerie et d'inefficacité.
L'inconfort, c'est ce qu'exprime la personne verbalement, l'état de souffrance qu'elle vit et sa détresse personnelle.
La bizarrerie est décrite par l'entourage. C'est la déviation par rapport aux standard acceptés de comportements. Il y a donc une notion de déviance sociale, de comportement exceptionnel, extrême, inhabituel, et persistant dans le temps.
L'inefficacité, ce sont les conséquences des troubles mentionnés par la personne elle-même et par les personnes qui l'entourent. C'est le "handicap psychique", c'est-à-dire l'incapacité d'une personne à faire certaines choses qu'à priori ses compétences et ses capacités rendraient possible.
Cette approche a le mérite de combiner la perception que la personne a d'elle-même, et la perception que les autres ont d'elle.

Loin de moi l'idée de "pathologiser" le BDSM. Il existe certes des pratiquants "neurotypiques" bien dans leurs baskets. Je pense cependant, au vu de ce que j'ai pu voir en soirée BDSM, qu'il y a une forte surreprésentation de personnalités répondant aux critères de Buss dans notre micro-milieu...
Dernière modification le 07/06/2015 11:51:03 par Hector.
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#4
Intéressant sujet évoqué plusieurs fois déjà sur le forum. Deux choses : est-ce une pathologie réelle, reconnue médicalement, le cas échéant traitée en psychiatrie ? Sinon, il existe de nombreuses personnes socialement "normales", intégrées mais qui présentent dans le cercle privé des bizarreries d'ordre émotionnel/affectif. Certains peuvent être tenté par le bdsm, d'autres pas du tout.
Les seules personnalités "dangereuses" pour elle ou l'autre sont celles souffrant de vraies pathologies. Et encore, si elles sont suivies, traitées et gèrent leur pathologie, elles peuvent peut-être vivre un bdsm dans certaines conditions, comme houdur par exemple.
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Hector
#5
Lullaby a dit...

est-ce une pathologie réelle, reconnue médicalement, le cas échéant traitée en psychiatrie ?


Si la question porte sur moi, il s'agit seulement d'un auto-diagnostic. Il existe par ex des tests de personnalités relativement sérieux sur le net qui permettent de voir à peu près où l'on se situe sur ce plan. J'ai évoqué mon cas en passant juste pour montrer que je pose la question sérieusement et que je ne cherche pas à me moquer ou à stigmatiser les pratiquants en général. Mais je ne voudrai pas a contrario passer maintenant pour ce que je ne suis pas : en première approximation, je suis "normal", en tout cas j'ai l'impression de l'être plus que nombre d'autres adeptes du BDSM que j'ai croisé. ^^

J'aimerai par ex savoir si certaines personnes ici sont (ou ont été) suivies par des psy.

En fait, ce qui me frappe le plus c'est le contraste entre la façade publique de certain(e)s et ce qu'ils ou qu'elles font en privé. Personnellement, je me comporte toujours à peu près pareil, que ce soit dans la vie quotidienne ou dans un donjon, mais certaines personnes apparaissent comme des Jekill et Hyde en comparaison !
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#6
Houndur est suivi. Pour les autres, je ne peux pas dire.
Mes considérations étaient génériques, sans prendre partie, j'avais moi même soulevé ce sujet : http://www.bdsm.fr/forum/thread/1833/troubles-psy-et-bdsm-borderline-et-bdsm/
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Hector
#7


Oui, effectivement, j'avais lu ce fil de discussion en son temps mais il m'était sorti de l'esprit sinon je n'aurais pas crée un autre topic sur le même sujet.

Vous y parliez alors de personnalité borderline. Personnellement, j'ai connu au moins une domina que je qualifierais volontiers (diagnostic sauvage par un non expert) de borderline. Et une autre certainement psychopathe (la psychopathie est sous-diagnostiquée chez les femmes car elle s'exprime de façon moins visible que chez un homme). Mais aussi, heureusement, quelques autres raisonnablement normales... et pourtant délicieusement "méchantes". ^^ Non, clairement, pas besoin d'avoir une personnalité pathologique pour apprécier le SM. La question n'est pas là.

Je m'interroge plutôt dans quelle mesure nous sommes conditionnés dans nos actions par notre patrimoine génétique. Par exemple, je lisais l'autre jour une description d'un certain type de personnalité, une sorte de portrait-robot détaillé dressé par un spécialiste, qui me semblait coller si parfaitement à moi que j'ai pensé : si l'on a telle ou telle prédisposition génétique, que l'on subit par ailleurs telle influence de l'environnement, alors selon toutes probabilités on deviendra ainsi. Où est ce fameux libre arbitre si souvent invoqué ?

Dans mon cas, il était même précisé que ce type de personnalité a un penchant pour les paraphilies type BDSM. Bref, si l'on avait été matériellement capable à l'époque de décoder mon génome et d'analyser mon environnement familial, les événements survenus durant la grossesse de ma mère, etc., on aurait pu déjà prédire que 30 ans après j'avais de fortes chances de me retrouver à 4 pattes aux pieds d'une femme en cuissardes que j'idéaliserai Happy
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#8
Et a contrario, il y a eu cette étude récente qui "montrait" que les pratiquants bdsm avait une meilleure santé mentale. Alors...
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