Merci Thutale ! Je trouve ce sujet très intéressant, car je suppose qu'il y a autant de façons de ressentir la jouissance que d'individus, et j'aimerais que cette question suscite un maximum de réponses, que je lirai avec attention.
Pour ma part, la montée se fait longtemps à l'avance, et je peux complètement décider si je laisse venir l'orgasme ou si je le repousse encore et encore, et ça peut durer des heures, à force d'entraînement. En fait l'idéal pour moi, comme DormeurDuVal, c'est de le garder pour la fin, et là m'y abandonne totalement, ce qui me vide littéralement en énergie, et me provoque, moi aussi, la phase de vide post-orgasmique.
Au moment même où je décide de lâcher la jouissance, c'est un peu comme si je tenais un chien en laisse, qui tire de plus en plus fort pour se libérer, et que soudain je disais "allez, on y va", et là ça monte, ça monte, et ça atteint un palier plus ou moins haut et long, selon deux ensembles de critères :
1) situationnel : selon le contexte, le côté cérébral peut prendre le dessus sur le côté physique ; par exemple un lieu, un risque, un acte inhabituel (pour moi ou pour elle, par exemple si elle n'a pas l'habitude de se faire sodomiser et que je le lui fais), une partenaire inhabituelle, un acte extrême (surtout fait avec quelqu'un avec qui on ne s'y attendait pas), ou une émotion particulière (en cas d'amour par exemple, ou d'une osmose exceptionnelle), ou ses gémissements, qui sont chez moi peut-être la chose la plus érogène.
2) purement physique : le fist par exemple, ça peut décupler l'intensité et la durée du palier de mes orgasmes qui, au lieu de durer les quelques secondes prévues par la nature, peuvent dépasser la minute ; ou autre exemple, le fait de dominer totalement ma partenaire, qu'elle soit complètement à ma merci et qu'elle aime ça, même si je suis assez rude et animal ; et si c'est moi qui fiste aussi, ou encore si ma bouche est enfoui dans sa chatte, toutes ces choses sont pour moi des boosters idéaux d'orgasme.
Quant à la sensation même, difficile de la décrire. Ce pourrait être comparé à un écoulement, comme des vannes qu'on ouvre, mais en même temps un embrasement, qui consume de l'intérieur. Là je m'oublie moi-même, même si mon corps continue à assurer un minimum du mouvement déclencheur, mon esprit monte, explose une limite au dessus, et j'ai une sorte de trou noir, la fameuse "petite mort", durant laquelle je hurle en général, et si on ne me dit pas ce que j'ai pu faire ou dire pendant ce laps de temps, je ne m'en souviens plus ensuite. Bref une transcendance fulgurante et incandescente, autant qu'éphémère, qui a tendance à contracter mes muscles probablement, puisque après j'ai tout le trapèze contracté jusqu'à des douleurs au cou.
La comparaison avec l'écoulement n'est pas innocente puisque l'apogée de l'orgasme correspond à l'éjaculation elle-même. Cependant la jouissance peut continuer alors qu'il n'y a plus de sperme à éjecter.
Il m'arrive aussi de jouir sans éjaculation, mais c'est difficile de qualifier cela de vrai orgasme, puisque nous les hommes l'associons instinctivement à l'émission de sperme. Mais je peux affirmer avoir plusieurs fois joui sans que rien ne sorte. Dans ces cas-là je mets ça sur le compte d'une excitation dont le côté cérébral est très puissant. Cela se produit plus volontiers en cas d'osmose avec l'orgasme de ma partenaire, que j'accompagne dans une sorte de super-empathie.
Comme DormeurDuVal, en cas de masturbation, je peux mieux maîtriser la rétention et faire durer, durer... jusqu'à 5 heures au moins, sans débander. Après quoi la jouissance est plus forte et produit une éjaculation abondante. Alors qu'avec une partenaire, cela devient quantique : on ne peut pas prévoir exactement et donc maîtriser toutes les conditions du processus, et le fait même d'y penser ou de l'observer peut le bouleverser, jusqu'à la débandade.
Mais pour moi, mon orgasme n'est vraiment pas une fin en soi ; je préfère donner le plus de plaisir possible à ma partenaire, et alors ma satisfaction est à son comble, même si je ne jouis pas du tout.
Quant aux douleurs aux testicules, je ne connais pas ça du tout.
Par ailleurs, à propos de la jouissance des femmes :
j'ai certaines amies qui jouissent principalement avec leur clitoris, ce qui n'est pas mon cas. Ce qu'elles ressentent semble très différent de ce que moi j'éprouve.
Je pense que toutes les femmes jouissent physiquement du clitoris. Le reste est un complément — ou non — totalement cérébral, qui certes peut prendre le dessus.
L'orgasme de pénétration par exemple en est l'exemple type : lors de la pénétration vaginale, le clitoris est sollicité, notamment sa partie immergée qui s'appuie sur le plafond du vagin (ce qu'on appelle le point G). Si la partie émergée est également sollicitée, selon l'angle de pénétration, c'est encore plus fort, d'où la préférence de la plupart des femmes pour certaines positions stratégiques, comme la levrette ou le chevauchement.
En cas de sodomie, si l'angle ne sollicite peu ou pas le clitoris, ou bien la femme aura besoin de se le caresser pour jouir, ou bien le côté cérébral prendra le dessus. Il faut dire aussi que les femmes ont un potentiel érogène sur pratiquement tout le corps pour faciliter cela. J'ai connu des femmes qui ne jouissaient que par la sodomie, et de préférence tout en étant stimulées par la douleur (par exemple fessée ou flagellation) : donc là : plus de cérébral que de stimulation clitoridienne.
D'autres uniquement par le clitoris : leur côté cérébral est moins indispensable (ou moins réactif) pour jouir.
Oups, pardon, je me suis encore étalé...
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