Je me retrouve très souvent en accord avec les principes d'elle.a, de Salima aussi, cela doit tenir à ma condition de fesseur, pour laquelle le dialogue, au moins au départ, revêt une importance primordiale.
Entièrement d'accord. De plus, ce temps où entre adeptes les désirs se dévoilent et s'accordent peut être un plaisir fabuleux en soi, sans encore se toucher ni se croquer.
Et un prétexte à une longue montée du désir, que j'aime toujours amener au paroxysme
avant la rencontre.
De même que le
débriefing peut contribuer à augmenter l'intimité : un
after parfois excitant, nostalgique ou émerveillé, un prolongement du partage.
C'est bien que ça existe, oui.
Néanmoins...
Lorsqu'un dom me demande en première approche de remplir ce genre d'énumération interminable et, disons le mot, rébarbative de questions fermées (ou, pour les moutures les plus élaborées, avec une échelle de Likert à trois points), dans sa version pour sub s'entend, surtout de la remplir
alone (poussons l'horreur jusqu'au bout), ...c'est pour moi totalement rédhibitoire et généralement la fin de l'échange (en vérité systématiquement jusqu'ici). Je vis le recours à ce type de support comme la marque d'un manque d'intelligence (à tort je sais), d'imagination, de poésie ; l'antithèse de la communication, ou la communication réduite à sa plus sèche expression ("oui"/"non"/"y'aura moyen un jour").
J'ai conscience d'être injuste et je ne dis surtout pas que j'ai raison : c'est une réaction vraiment viscérale en fait.
Me proposer ce genre de liste de pratiques standards, hors contexte, hors relation (bon sang, ce dont j'ai envie dépend de mon état intérieur, du contexte extérieur et surtout surtout du partenaire), c'est me priver du plaisir essentiel de l'échange, de livrer ma propre complexité et d'entrevoir celle de l'autre, de la possibilité d'une approche timide, louvoyante, audacieuse, manipulatrice (oh oui !), du repli effarouché ou calculé dans le mystère, d'assister à la collision et/ou à l'harmonisation
en live de deux imaginaires fantasmatiques, bref de la délicate alchimie de deux
personnes, de deux univers. Or c'est cela qui m'intéresse : lire ses mots, imprimer les miens dans ses pensées, tisser, en entrecroisant nos rêves, un songe commun et unique.
Certes, ces questionnaires d'apparence si fade peuvent être utilisés comme un medium favorisant l'échange, et non le limitant. Mais bon...
Je suis pas scénario ! Du feeling et l'envie du moment ! Mais va falloir que j'essaye !
Une de mes approches préférées : co-écrire des scenarii, co-écrire des récits fantasmatiques : dire ce qui fait palpiter, imaginer la façon dont ce serait vécu. Rien ne sera suivi à la lettre, bien sûr (à nouveau, ce serait pour moi insupportable).