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Abyme
#4
Je suis étonné de ce tabou (ou hypocrisie) à ne pas vouloir reconnaître qu'il y a forcément un rapport supérieur/inférieur dans une relation D/s.
Alors ce sont évidemment des mots recouvrant plusieurs acceptions. Je ne parle pas d'une supériorité en valeur intrinsèque humaine.
Mais même au travail, ou dans l'éducation, ou l'armée, ou le sport, il y a ceux qui mènent et ceux qui suivent. Dans une entreprise, le mot "supérieur" dans la phrase "j'en parlerai à mon supérieur" par exemple ne signifie pas "cet humain vaut mieux que moi en tant qu'humain". La phrase signifie "j'en parlerai à la personne qui est au dessus de moi, qui décide pour moi, qui a plus d'ascendant sur les autres que moi, qui mène, qui m'ordonne, qui m'initie, etc, car nos rôles ont été définis ainsi."
Pourquoi dans une relation D/s il serait mal vu de dire de même ? Lorsque je domine ma soumise, je lui suis supérieur, en terme d'ascendant, d'autorité, d'expérience, de décision, de "leadership". Cela ne signifie pas que je la considère comme inférieure en dehors des jeux, en tant que personne.
Il faut arrêter de tourner autour du pot.
Alors oui, bien sûr, par fausse modestie ou fausse humilité, la jolie formule consiste à renverser la vapeur/valeur : "la personne que je domine endure plus que moi donc a plus de force de caractère ou de résilience, elle m'est supérieure". Evidemment, dans cette veine je pourrais dire aussi : "ce bébé est plus à l'aise que moi dans l'eau, donc il m'est supérieur", ou bien "cette femme élève seule quatre enfants, quelle abnégation, quelle force de caractère : elle m'est supérieure". Ok ok, et c'est vrai. Et cet oiseau m'est supérieur car lui il vole et moi non. Mais de quoi parle-t-on ?
D'un rapport de domination, où l'un se place en dessous de l'autre (notez bien "en dessous).

Pour l'initiation, c'est pareil : un disciple a un maître. Leur rapport est la transmission d'une connaissance précise, donc le maître se place systématiquement au dessus du disciple dans le cadre de ce rapport. Et s'il ne lui était pas supérieur (dans le cadre de cette transmission), l'autre ne serait pas son disciple, mais juste un collègue à qui on passe quelques tuyaux.
En Inde j'ai remarqué l'inverse de la fausse humilité occidentale : il est de bon ton et pas honteux d'être un gourou ( un professeur), et idem d'avoir un maître, un "baba" initiateur et supérieur, qui nous transmet ses enseignements et à qui on obéit aveuglément, avec discipline. Si le rapport de hiérarchie est bafoué, l'enseignement stoppe tout simplement.

Bref pour répondre aux questions :
1) Non, je ne me considère pas à égalité avec ma soumise lorsque nous sommes dans le jeu dom/soumise, évidemment.
Il est clair que l'un joue de la supériorité de son rôle, bref de son autorité, sur l'autre.
Même si la personne soumise a une influence et un pouvoir indéniable qu'on pourrait établir comme "supérieur", en tirant quelques cheveux, mais encore une fois, c'est jouer avec les mots par tabou ou balance égalitaire.
En dehors de nos jeux et de nos rôles incluant cette hiérarchie, oui bien sûr, je considère que nous sommes à égalité (sociale, humaine, intrinsèque, etc).
Donc pour continuer à répondre : Quelles sont nos inégalités ? Hé bien je crois que j'y ai déjà répondu : dans le rôle et sa hiérarchie évidente. Décisions, ordres, initiatives, stratégie, actes, droit de regard, etc.

2) Que ressente-je ? Un plaisir évident, tiens ! J'aime initier, j'ai toujours aimé la pédagogie et la passation. J'aime dévergonder une femme ingénue, aussi, en l'amenant vers ses limites et en les lui faisant éventuellement dépasser.
Il y a un côté pygmalion évident à initier (et donc façonner quelque part) quelqu'un qui nous est soumis et complètement réceptif et demandeur.

3) Côté sadisme, bah il paraît que j'en recèle, mais mon respect est plus fort que mes pulsions sadiques. Donc à moins de tomber sur une maso demandeuse, je n'abuserai pas sur ce chemin juste par plaisir.
Quant au pouvoir, oui il me plaît.
Dernière modification le 14/03/2015 02:15:42 par Abyme.
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