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  Merci de cette invitation à me renseigner. Elle illustre parfaitement cette manie contemporaine de croire que le désaccord vient toujours d’un déficit d’information chez l’autre, jamais d’un excès d’idéologie chez soi. J’ose espérer que tu appliques ce principe avec autant de rigueur à tes propres opinions.   Quant à l’histoire du BDSM (que j’ai parcourue sans besoin de ton aimable permission) elle montre précisément ce que je souligne. Ce sont les régimes qui ont brouillé la frontière entre vie publique et vie privée qui se sont autorisés à intervenir dans les pratiques intimes. Le conservatisme classique, lui, opère selon le principe fondamental de non-ingérence à savoir "ce qui ne se montre pas, ne se juge pas". Dire que le conservatisme est un retour en arrière relève davantage du slogan que de l’argument. C’est une pétition de principe car on suppose que l’histoire est une flèche vers un progrès continu et que tout ce qui n’y souscrit est rétrograde. Mais c’est précisément ce type de raisonnement linéaire et dogmatique qui fait le lit des intolérances masquées sous les habits du progrès.Ce n’est pas tant l’histoire du BDSM qui devrait inquiéter, mais l’oubli de cette évidence : c’est souvent au nom du bien, du progrès, et de la visibilité, que les libertés privées ont été les plus pernicieusement grignotées.   Le retour du conservatisme ne menace pas les marges discrètes. Il gêne seulement ceux qui confondent vie privée et spectacle. Ce qui n’est pas exactement la même chose. Je crois qu’il y a ici une confusion assez embarrassante(mais malheureusement courante). On confond conservatisme et autoritarisme liberticide. C’est un peu comme confondre un moine et un policier sous prétexte qu’ils n’aiment ni l’un ni l’autre voir des gens nus en public. Le conservatisme d'un point de vue philosophique valorise la retenue, la discrétion, la liberté de ne pas exhiber. Il ne cherche pas à régenter la chambre à coucher, mais simplement à éviter qu’elle devienne une estrade. C’est une philosophie du retrait, pas une pulsion de contrôle. Le liberticide, lui, n’a pas d’idéologie propre. il se loge aussi bien dans les dictatures de droite que dans les puritanismes progressistes. Mais j’admets qu’il est plus facile de dénoncer une menace fasciste imaginaire que d’interroger les dérives d’un progressisme devenu intrusif. Et ça, effectivement, ça peut faire peur… même à ceux qui aiment avoir les yeux bandés ^^ Maintenant, d'un point de vue politque, la confusion entre conservatisme et autoritarisme liberticide est non seulement erronée mais historiquement malhonnête. Le conservatisme c’est la préservation de l’ordre, des coutumes, d’une certaine stabilité mais pas l’instauration d’un régime de contrôle sur les corps et les consciences. Ce sont deux registres distincts. L’un tient de la philosophie politique, l’autre de la "pathologie" étatique. Si on regarde les régimes qui ont été les plus intrusifs dans la sphère intime ne sont pas toujours ceux étiquetés "conservateurs". Par exemple, les utopies totalitaires du XXe siècle (souvent issues de la gauche radicale) ont eu une fâcheuse tendance à vouloir reprogrammer jusqu’aux désirs. Là où le conservateur classique aurait dit "fais ce que tu veux chez toi', le progressiste social t’expliquera comment tu dois jouir, avec qui, et dans quel cadre linguistique. Donc si l’on parle de politique réelle, ce n’est pas le conservatisme qui représente une menace pour le BDSM ou toute autre pratique privée. C’est toute idéologie, de droite , du centre ou de gauche, qui prétend faire du citoyen un projet à normaliser. Et dans ce cas, oui, la vraie inquiétude devrait porter sur ceux qui veulent transformer l’intimité en programme universel, pas sur ceux qui veulent simplement qu’on garde le rideau fermé. Finalement, ce n’est pas une querelle entre progressistes et conservateurs mais entre ceux qui respectent la frontière entre sphère publique et sphère privée, et ceux qui veulent la faire sauter au nom de la morale, de la vertu ou de la visibilité. 
melyara
.Posté dans Coup de gueule d’une femme lucide
Merci beaucoup, c’est un vœu que je vous retourne sincèrement. Puissiez-vous, vous aussi, croiser celui qui saura voir la valeur d’une vraie soumise, et en prendre soin comme elle le mérite. Très belle soirée à vous
jea
.Posté dans Coup de gueule d’une femme lucide
En tout cas je vous souhaite réellement de trouver votre Maître, celui qui vous rendra la plus heureuse du monde ...Bonne soirée.
melyara
.Posté dans Coup de gueule d’une femme lucide
Oui, vous avez tout à fait raison. Un vrai Maître ne joue pas, il s’engage, pleinement et avec conscience. Ce que vous décrivez, ce mélange de bienveillance et d’incohérence, c’est souvent le plus destructeur, parce qu’il trouble le discernement. Mais vous avez su voir la différence, et c’est là toute la force d’une vraie soumise : savoir dire non quand le lien ne respecte plus ce qu’elle est.
jea
.Posté dans Coup de gueule d’une femme lucide
Oui exactement j'ai 20 ans de soumission je sais ce que c'est d'être une vraie soumise...c'est dommage car au fond de lui je suis sûre que c'est un gentil et une belle personne , il m'a quand même aidé sur certains points, mais finalement il jouait au dom et être un vrai Maître qui s'engage réellement c'est complètement différent.Jouer au dom sur une vraie soumise ça blesse profondément et ils ne s'en rendent même pas compte , enfin c'est mon avis .ce n'étais pas des mensonges, il faisait parfois n'importe quoi ...