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Panthère a dit...De fait, je distingue écouter (cela passe par un oreille) d'entendre (tenir compte de ce que l'on nous dit).C'est drôle, j'ai l'impression que votre hiérarchie entre les deux repose sur une l'ambigüité sémantique du verbe entendre, qui peut renvoyer tout autant à la fonction auditive qu'à l'entendement au sens de compréhension.De fait, si j'entends une voiture passer dans la rue, ou si j'entends une chanson passer à la radio, c'est quelque chose en quoi je suis totalement passif. Peut-être même n'y prête-je pas la moindre attention et n'en ai-je même pas conscience.En revanche, si j'écoute une voiture passer dans la rue ou si j'écoute une chanson passer à la radio, je mobilise mon attention, je deviens actif en choisissant d'écouter et en donnant du sens à ce que j'écoute. Peut-être que j'écoute cette voiture parce que j'attends quelqu'un, ou parce que je suis passionné de moteurs automobiles, peu importe... Si je choisis d'écouter le moteur, je vais couper la chanson qui me gêne, et si je veux écouter la chanson je vais fermer la fenêtre pour ne pas subir la voiture...Sur le plan de la stricte hiérarchie auditive, écouter, c'est choisir, tandis qu'entendre, c'est subir. Vous noterez au passage que je m'abstiens de laisser la déformation professionnelle m'envahir, puisque chez les musiciens, "entendre" désigne la capacité à se faire une représentation auditive intériorisée, par exemple à la lecture d'une partition, ou bien à entendre intérieurement quelle note va sonner avant de l'avoir jouée. Cela ne mérite de figurer ici que parce que cela rejoint par ailleurs l'acception assez autiste d'une Jeanne d'Arc entendant des voix... On voit bien qu'entendre n'est pas un verbe qui s'entend très simplement.Reste donc la confusion de l'entendement. Dire à votre voisin de pallier "je vous ai entendu" peut tout autant signifier que vous accusez réception de ses doléances lorsqu'il vous dit qu'il n'en peut plus d'entendre chaque nuit votre soumis geindre sous le fouet, que signifier que vous ne dormiez pas tout à fait lorsqu'il a mis une fessée à sa compagne hier soir...Alors, vous m'entendez ou bien vous m'entendez?Bonne journée à vous.
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.Posté dans La vérité sur l'intelligence
Bonsoir Paprika,Vous lancez la ligne, mais un tel post va nous faire monter au filet… Il ne vous faudra alors pas moins d'un chalutier pour drainer les gros poissons qui ne vont pas tarder à mordre (oups, c'est moi le premier on dirait : menu fretin pour l'instant) .Amicalement
Quel exemplaire dialogue de sourds, Panthère!Nous ne sommes vraiment pas fait pour nous entendre. Vous m'écoutez trop (dans votre acception de ce terme), quand je ne fais que vous entendre (dans la mienne). Ou vous ne m'écoutez pas plus (dans la mienne) que je ne vous entends (dans la votre).Panthère a dit...Donc oui, la différence entre écouter et entendre m'importe vraiment.La sémantique, si vous en décidez ainsi...Je ne décide de rien. Je ne tente rien d'autre que de partager avec vous ce qui pour moi différencie ces deux termes. Et les exemples que j'ai choisis (la voiture et la chanson) sont suffisamment anodins pour que vous n'ayez pas manqué de relever à quel point j'ai adapté mon discours à notre conversation. Panthère a dit...Quoique la vulgarisation existe...Celui qui m'écoute, n'en fera qu'à sa tête et n'ira pas forcément dans le bon sens, qui est le mien forcément.Celui qui m'entend, mettra le temps qu'il faudra, et, ira qui sait dans la direction du bien être.C'est ce que je soutenais plus haut: vous utilisez ces deux termes à des niveaux d'abstractions différents. Vous cantonnez écouter à la perception auditive tandis que vous placez entendre sur le plan de l'intégration d'un message. Vous opérez ici une sorte de zeugme conceptuel qui rend (à mes yeux, bien sûr) votre communication confuse.C'est un peu comme si vous faisiez le glissement suivant:1 -Nous avons pris un café (la boisson) au café (le commerce).Par le truchement des synonymes, vous pourriez aussi dire:2 -Nous avons pris un café (qui était peut-être finalement une limonade) au bar (le commerce).Dès lors, vous pourriez tout aussi bien vous sentir autorisée à dire:3 -Nous avons pris un bar (le poisson) au café (l'heure qui succède au déjeuner).Pourtant, la phrase 3 ne veut plus du tout dire la même chose que la 2 ou la 1.Entre les trois propositions, c'est le niveau d'abstraction du mot café qui a changé quatre fois: successivement boisson déterminée, débit de boisson, boisson indéterminée, moment de la journée...Parce que vous n'avez sans doute pas l'habitude de mélanger les torchons et les serviettes, il ne vous viendrait sans doute pas à l'idée de dire: "j'ai bu un jus d'orange et un bar-restaurant".C'est pourtant (un peu) ce que vous faites avec écouter et entendre.Vous me recevez?Panthère a dit...Le vouloir au delà du pouvoir...Et c'est la pratique ici qui prend le dessus sur la théorie.Les livres, c'est bien.Le vivre en réel, c'est mieux.Vous m'avez déjà dit cela. Mais vous n'avez pas plus le monopole de la pratique que je n'ai celui de la théorie. Je vous promets que je suis bien vivant et que je n'agis pas moins que vous sur le réel.Panthère a dit...Analogique, si je ne m'abuse, vous êtes musicien.Vous êtes aussi amené à "gérer" un groupe de musiciens afin d'arriver à une harmonie pour le grand plaisir de "l'ouïe".Ce qui diverge de ce que je suis : coach, conseiller, formateur et j'en passe.Quel soulagement que nos parcours professionnels nous mettent à l'abri de toute rencontre, hein! Je ne sais qui de nous deux vivrait le pire calvaire si vous deviez me coacher...Panthère a dit...Pour conclure, nous n'avons pas les mêmes objectifs et encore moins le "même temps" d'actions.Je vise la durée et vous le moment.Je dois anticiper, prévoir et maîtriser les risques pour être une faiseuse ou un briseuse de rêve.D'où notre différence d'aborder la communication en son sens "intelligible".Je ne suis pas d'accord avec cela. Nos professions respectives intègrent tout autant l'inscription dans la durée avec des moments-clés qu'il faut en effet anticiper.Panthère a dit...Cela étant, hormis les virtuoses...Combien de temps faut il pour arriver à un "bon" niveau ?Sans viser aucunement l'excellence.Car pour ma part, je commence à être bien rodée du fait de deux décennies à œuvrer...Même les plus grands virtuoses sont condamnés à travailler beaucoup et longtemps pour cultiver leur virtuosité. De la même manière qu'il faut longtemps pour apprendre à écouter (l'autre, les propositions extérieures) ET à entendre (en soi-même). Pour le musicien, écouter et entendre ne s'opposent pas mais se complètent.Si je marque une telle obstination à vous contredire sur ce terrain de l'écoute que vous dévaluez tant, ce n'est pas cette fois par pur plaisir de la contradiction, mais c'est parce qu'à mes yeux cette notion est absolument capitale en bdsm. On ne peut pas dominer sans être à l'écoute de l'autre, toutes antennes tendues vers les signaux que la personne soumise émet.Qu'on parvienne plus ou moins à décoder ces signaux en fonction des rencontres est un autre débat, mais il me semble qu'aucun autre verbe qu'écouter n'est plus approprié pour qualifier la nécessaire attention à l'autre qui incombe à la personne dominante. Parce que je veux bien vous créditer d'une capacité d'attention à votre soumis, il en résulte que je me demande comment ça se nomme chez vous si "ça" ne se nomme pas "écouter"...Bonne nuit à vous. Et n'oubliez pas vos boules Quies, si vous voulez m'entendre moins.
paprika a dit...J'ai accroché la mouche à l'hameçon, la ligne est fixée, je ne dors que d'un œil en surveillant le bouchon.Ça y est, Panthère! Nous avons enfin appâté un pêcheur! Pas trop tôt...
paprika a dit...Il me semble que, sans doute par ses activités professionnelles, Panthère joue dans un registre que les psy appellent comportementaliste, alors qu'analogique lui, pour les mêmes, serait plutôt analytique. Sachant que deux philosophies s'opposent derrière ces pratiques, il leur sera difficile de trouver un terrain d'entente.Cher Paprika,Etant totalement inculte en sciences humaines et non moins ignare en tout ce qui comporte le préfixe "psy", vos lumières me seraient d'un grand secours pour m'éclairer sur ce qui distingue à vos yeux l'approche comportementaliste de l'approche analytiques et leurs socles philosophiques respectifs...Je m'accroche donc patiemment à votre ligne en attendant que vous retrouviez l'énergie de m'en dire un peu plus à ce sujet.