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Panthère a dit...Je ne m'énerve pas.Mais, il est indéniable que le terme "communication" n'a pas le même sens pour vous que pour moi.Le débat, oui.Mais qu'il soit constructif et qu'il arrête de tourner dans le bocal de communiquant.Nous n'en avons pas la même définition.Ne vous semble-t-il pas précisément constructif que de creuser ce en quoi le sens d'un même mot est différent pour deux personnes?Panthère a dit...Je vous parle de compréhension et d'échange.Pas de propagande ou autre dérivation verbiage ou que sais je encore...Le relationnel, le vrai, celui qui amène au partage...La compréhension, l'échange, le partage... Ok, c'est très exactement ce que comme vous je trouve souhaitable d'attendre d'une relation.Il se trouve que bien souvent la langue est un écran qui empêche paradoxalement cette compréhension, ou —et c'était le sens de mon premier post sur ce fil— que des modalités de reconnaissances lexicales et sociales déterminent la distance à laquelle on se tient d'autrui.Ce fil tente depuis le début de parler de ces mécanismes, qui la plupart du temps nous dépassent ou agissent à notre insu. Le fait de ne pas donner le même sens à un mot est un des ressorts les plus courants de ce qui nous éloigne d'autrui.Libre à vous de ramener ça à du verbiage. Ça me semble mériter un peu d'attention puisqu'il s'agit d'une clé qui peut ouvrir ou fermer les portes de la compréhension.Panthère a dit...Et sans vouloir vous vexer, vous n'êtes pas accessible à tout le monde.Et là, cela ne tient qu'à mon côté synthèse, vous développez de trop.Il faut vous suivre.D'où (et cela ne tien qu'à moi) le peu d'interventions ici de membres.Combien sommes nous ?Cela ne me vexe pas.Oui, il faut me suivre.Oui, je développe.Je ne suis pas là pour asséner des slogans, pas plus que je ne suis là pour faire du chiffre.Tout cela est écrit sans obligation de résultat.
Panthère a dit...fatiguée, je suis.Et c'est ce que je tente de vous faire entendre depuis le début de mes quelques interventions.Il suffisait de commencer par là!Trois mots, et je vous laissais à votre salvateur repos.Ce que c'est que la communication, hein...Panthère a dit...Mais une chose est sûre, je sais me faire comprendre peu importe le niveau de la personne qui est en face de moi.Je m'adapte à elle et non pas l'inverse.Que vous croyez!Je vous assure que vous suivre me demande un effort d'adaptation (que je fais avec plaisir, mais qui est bien réel).Panthère a dit...Et j'en remets une couche sur l'"intelligence" émotionnelle Il me vient un exemple un peu balourd, pour lequel je chausse mes gros sabots.Imaginez un type et une fille sur laquelle il a des vues... Une perspective de conquête (toujours le lexique de la guerre qui nous guette, oui)...Il l'invite au restau, lui offre le champagne, et pousse même le vice jusqu'à lui offrir des fleur en lui susurrant des mots doux...Belle opération de communication, vous ne trouvez pas?Ou peut-être est-ce une forme d'intelligence émotionnelle...Sommes-nous assurés qu'il y aura échange et partage?Nous en reparlerons au prochain épisode. Reposez vous bien.
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.Posté dans La vérité sur l'intelligence
Bonsoir à tous !Difficile de suivre la réactivité de ce fil ce soir ! Panthère a dit...Je me rappelle d'un pro de l'informatique : je l'ai entendu des dizaines de fois expliquer ce qu'il faisait.Jamais rien compris Il y a des personnes qui prennent plaisir à ce qu'on ne comprenne rien à ce qu'ils "veulent" expliquer. Une manière de fermer le savoir… de verrouiller un pouvoir aussi (mais je plagie sans doute, car il me semble avoir vu ça quelque part ). Pour d'autres c'est involontaire. Mais sans doute la plupart d'entre nous arrivent-ils à se faire comprendre de certains mais pas de tous. Il suffit d'enseigner pour se rendre compte de la diversité des tournures d'esprit. Je rajouterais qu'à mon avis, comme la bonne intelligence intervient dans une "relation", elle nécessite une parfaite disposition de l'émetteur et du récepteur. Il faut de la bonne volonté de part et d'autre, un effort mutuel… mais cela ne suffit pas toujours. Les expériences des interlocuteurs doivent aussi être compatibles. Car on peut expliquer tout ce que l'on veut autant de temps que l'on veut, si les mots n'évoquent pas un vécu (directement ou par analogie) ils sont comme autant d'enveloppes ne contenant aucune correspondance. Difficile de communiquer lorsque le décalage sur un domaine devient trop important… mais des domaines annexes peuvent servir de pont.Or, l'émetteur ne peut pas se mettre à portée de la même manière dans une discussion intime que dans une discussion publique… au risque de ne parler qu'à certaines personnes et que d'autres (qui ont peut-être tout autant de bonne volonté) se sentent laissées de côté.La façon de voir d'Analogique m'a interpellée sur le moment et me semblait contradictoire avec la bonne intelligence qu'il énonçait au départ. Mais j'en conclus après réflexion qu'il n'en est rien. Préserver une objectivité, une universalité, une neutralité du discours est peut-être le compromis nécessaire pour n'exclure personne a priori de l'intelligence d'une relation de groupe. Dans ce cadre, l'effort à fournir par les destinataires d'un message est d'autant plus grand… et c'est à eux qu'incombe l'effort de construire les ponts à partir de leur vécu particulier. Mais on ne peut pas tout avoir : n'exclure personne, c'est aussi ne privilégier personne. Un problème de barycentre si on conserve l'image des distances ? Voilà pour ce qui était de l'intelligence mutuelle. Revenons maintenant à la vérité qui revient par effet de miroir (une fausse symétrie en l'occurence d'après moi) en parlant de "mensonge".analogique a dit...On en revient donc encore et toujours à l'adaptation...Je trouve cela très contestable, car cela conduit à imaginer que le locuteur façonne son discours en fonction de ce qu'il suppose que son auditoire peut ou veut entendre. C'est aussi ce qui me gêne. Et cela me semble plus ou moins découler d'un caractère plus ou moins absolu de certaines vérités (je mets de l'eau dans mon vin ).Je m'explique : après tout, si les vérités de chacun dans l'auditoire leur sont relatives, où est le "mal" ? Chacun repart content d'avoir entendu un discours qui les confirme à leurs yeux… Le "mal" apparaît lorsque les "vérités de chacun" rencontrent la réalité des faits. Celles qui ne la contredisent pas survivent à cette rencontre. Tandis que celles qui la contredisent sont pulvérisées : elles ne se rattachent à rien qui "soit", leur non-être devient manifeste et alors elles disparaîssent, s'évanouissent avec fracas. Elles "n'étaient" en fait que mensonges, illusions, néant.analogique a dit...Cela produit des ramassis de lieux communs, sans surprise et sans saveur. Cela part du principe très discutable que c'est ce fameux "communiquant" qui sait ce que l'auditoire est à même d'entendre ou pas. On dirait un programme de télévision. Beurk.À mon avis, le lieu commun, qu'il soit vérité, mensonge (ou mélange aigre-doux de ces deux saveurs) est bien fade, en effet. Mais avec le mensonge, par définition, on camoufle le réel… avec le risque de le recevoir violemment en pleine figure plus tard. Naturellement, le mensonge, qui "masque" la réalité, est un anesthésiant bien commode et bien utile dans la vie… mais comme tout médicament, il est dangereux. Servirait-il en particulier à nous confectionner nos œuillères ? La vérité est au contraire un excitant, mais elle aussi est dangereuse… et j'en déduis donc nous ne sommes pas sortis de l'auberge. ^^ Ce que je voulais "simplement" dire, c'est que lorsque le drogué au mensonge est sevré de force par un retour au réel, le choc peut le détruire. Le risque de donner à entendre systématiquement ce que l'auditeur attend me semble élevé et son enjeu plus important qu'un manque de goût.analogique a dit...Il y a quelques années, une étude dans un service de cancérologie a justement été menée sur ce sujet, et mettait en évidence que les médecins, lors de l'annonce d'un diagnostic grave, adaptaient leur discours sur la base de ce que le patient donnait à voir de son niveau socio-culturel, en contournant précisément le mot "cancer" pour lui préférer "polypes", par exemple. En l'occurrence donc, de nombreux médecins éludent le verdict qu'ils doivent à leur patients, et se réfugient dans leur jargon pour lui épargner une vérité qu'ils estiment que le patient est inapte à recevoir.En l'espèce, être bon communicant, c'est donc maîtriser l'art du mensonge édulcoré...C'est là toute la difficulté de juger par avance les effets du mensonge et de la vérité… alors qu'objectivement on n'en sait rien sur le moment. La circonstance médicale est particulièrement cruelle à cet égard, car nul ne peut se prononcer avec certitude sur l'attitude la plus pertinente…La bonne communication et la bonne intelligence pourraient sans doute avoir besoin d'un subtil mélange de vérité et de mensonge… tout est ensuite dans les effets de la réaction de ces deux composants. La bonne intention ne fait pas tout, mais à défaut d'être suffisante, elle est sans doute presque nécessaire. Et dans le cas de la publicité ou de la "politique" au sens galvaudé actuel du terme, elle est rarement présente me semble-t-il.Bonne nuit à vous tous !
Goepin a dit...Difficile de suivre la réactivité de ce fil ce soir ! Bravo pour la vôtre! Vous êtes toujours là...Goepin a dit...La façon de voir d'Analogique m'a interpellée sur le moment et me semblait contradictoire avec la bonne intelligence qu'il énonçait au départ. Mais j'en conclus après réflexion qu'il n'en est rien. Préserver une objectivité, une universalité, une neutralité du discours est peut-être le compromis nécessaire pour n'exclure personne a priori de l'intelligence d'une relation de groupe. Dans ce cadre, l'effort à fournir par les destinataires d'un message est d'autant plus grand… et c'est à eux qu'incombe l'effort de construire les ponts à partir de leur vécu particulier. Mais on ne peut pas tout avoir : n'exclure personne, c'est aussi ne privilégier personne. Un problème de barycentre si on conserve l'image des distances ? Loin de moi la prétention d'atteindre à une objectivité et à une universalité, et je suis bien conscient d'être cantonné aux limites très étroites de ma subjectivité.Mais en lisant vos mots, je reconnais en effet mon projet: placer la discussion à cet endroit qui n'exclurait personne en ne privilégiant personne, et inviter chacun à construire le pont qui le mènera au barycentre des échanges. J'adore votre image.Merci pour vos autres rebondissements, et les nouvelles portes que vous proposez d'ouvrir.Je suis trop fatigué pour les saisir au vol ce soir, et je pense m'en aller loin de toute connexion internet au cours des jours qui viennent. Ce sera peut-être l'occasion de laisser s'exprimer d'autres points de vue sur l'intelligence, la vérité et la communication sans que je ne surgisse à chaque instant pour dire combien je me méfie de l'intelligence, je me méfie de la vérité et je me méfie de la communication!Mais, même à distance, je n'en penserai pas moins. Et je reviendrai...
paprika a dit...Il m'apparaît de plus en plus que ce qui différencie ( oppose ?) Panthère à Analogique se situe au niveau de l'altérité, de la prise en considération de l' Autre. Je suppose Paprika que vous avez eu suffisamment d'occasion de nous lire ici pour avoir une idée de nos capacité respectives de prise en considération de l'autre, et si je ne disputerai pas cette qualité à Panthère, je ne pense pas en être moins pourvu qu'elle.Du coup, je me demande ce qu'il reste fondamentalement de ce qui à vos yeux nous différencie ou nous oppose.Pour moi c'est très simple: là où elle prétend que je développe trop, j'estime au contraire qu'elle simplifie trop. Mais au delà du format, je ne suis pas certain que les intentions initiales soient si éloignées.paprika a dit...Et que ce qui manque le plus à ce fil est la richesse dialectique des échanges. Nous discutons plus sur la circulation d'informations, même duelles , que de véritables échanges qui enrichissent ( font évoluer) l'ensemble des participants. Pourtant, à moins de camper sur ses positions sans prendre en compte ce qu'apportent les " contradicteurs", c'est bien ce qui se passe ici, non ?Hmmm... Pas si sûr.J'admets volontiers me mettre par principe en position de contrepoids par rapport à ce qui se dit, et en position critique. Il me semble constructif de cerner les limites d'un raisonnement ou d'un point de vue, et cela vaut pour le mien également. Mais je ne crois pas être si figé dans l'immobilisme de mes positions. D'ailleurs, si je n'avais pas cette sensation de m'enrichir au contact des autres (et le modeste espoir que ce soit un peu réciproque), je ne vois pas ce qui justifierait de passer tout ce temps à discutailler ici.Bonne journée.