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La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM.
Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices.
Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
La lourde porte s’ouvre lentement, me laissant entrevoir un homme dans la bonne trentaine, à l’air méfiant.
Son visage s’illumine soudainement.
« Bonjour Ysideulte. Quel plaisir de te revoir ! »
« … Bonjour Monsieur »
Te revoir ? Voilà qui me laisse perplexe. Je n’ai pas le souvenir de l’avoir déjà rencontré.
Il me fait entrer et me présente un grand brun viril qui se lève promptement pour me saluer.
« Christophe. Mon compagnon »
« Bonjour Ysideulte. Thierry m’a souvent parlé de vous »
« Euh… Bonjour Monsieur »
Mais qui sont ces hommes ?
« Je vais vous laisser profiter de vos retrouvailles. Tu m’appelleras quand ce sera fini ?»
« Bien sûr » répond Thierry, en l’embrassant tendrement. Ces deux-là sont en couple, pas de doute.
« Mais ne reste pas debout, Ysideulte !» me dit-il en me désignant un fauteuil. « Est-ce que je peux t’offrir un thé ou un café avant de commencer ? »
Avant de commencer quoi ? Voilà qui me laisse encore plus perplexe.
« Un café, s’il vous plait… Monsieur»
« Monsieur… » répond-il d’un air amusé. Comme si ma façon de m’exprimer était décalée.
Puis, comme s’il venait de comprendre quelque chose : « Tu ne me reconnais pas ? »
« Je suis désolée, mais je ne vois vraiment pas ».
« Nous étions ensemble au lycée. Thierry D. »
« Ah oui ! Quelle idiote ! » M’exclame-je en rougissant. « Vraiment désolée, je n’ai pas percuté »
Nous évoquons de nombreux souvenirs. Moment agréable où les images du passé resurgissent. C’est étonnant comme des moments que l’on croyait oubliés reviennent à la surface avec force détails quand quelqu’un les évoque avec nous.
Je remarque qu’il sélectionne soigneusement les moments positifs. Car je doute que cette période ait été très agréable pour lui. Timide, un peu asocial, il n’a jamais été intégré au groupe et fut victime de sous-entendus dévalorisants, parfois humiliants. La difficulté d’intégration réside dans le fait que la plupart des règles sociales sont tacites et non écrites : il faut savoir décoder ce que le groupe attend de nous. Certains ont le décodeur intégré, d’autres non, et là le stress et la souffrance commencent. Nous aurions pu nous entraider entre asociaux, moi la fille effacée, au prénom qui n’existe pas, lui le garçon timide. Mais j’ai été au dessous de tout et je n’en suis pas fière. On dirait qu’il ne m’en veut pas, heureusement.
Evoquera-t-il le jour où, n’osant pas me le dire de vive voix, il m’a donné une longue lettre dans laquelle il m’avouait son attirance pour moi ? J’aurais dû en être flattée, j’aurais dû le remercier. Mais non, j’ai montré la lettre à Sandrine, cette pouffiasse prétentieuse qui menait le groupe, et qui l’a faite circuler, suscitant de nombreuses moqueries.
Qu’espérais-je en agissant ainsi ? Être mieux intégrée ? Dans un groupe dont je ne partageais pas les idées, dont je détestais les attitudes ? A quoi bon ? Je dois bien me rendre à l’évidence qu’il n’y avait aucune logique à mon comportement.
Dois-je prendre l’initiative d’aborder le sujet avec lui ? N’est-ce pas le moment ou jamais de lui présenter mes excuses ?
Mais il continue son évocation de moments positifs et je ne sais pas comment en parler.
« Tu peux me tutoyer, tu sais, et tu n’es pas obligée de m’appeler Monsieur » me dit-il après avoir maintes fois souri quand je plaçais un « Monsieur » dans une phrase.
Voilà le moment gênant que je redoutais et que j’ai déjà rencontré à d’autres occasions. Comment lui expliquer que, non, je ne peux pas ? Mon Maître m’a dressée en femelle et je me dois d’être respectueuse devant un homme – fût-il un ancien camarade d’école.
Par chance il n’insiste pas et change de sujet.
« Tu as trouvé ton bonheur » me dit-il en désignant mon collier d’esclave et les lourds bracelets métalliques que je porte aux poignets et aux chevilles. Mon Maître adore m’obliger à sortir comme ça quand les circonstances le permettent.
« Je suis heureux pour toi »
Visiblement il a compris ce que ce collier signifie. Je suppose que je n’ai pas besoin de lui expliquer.
« Oui, j’ai eu beaucoup de chance. C’est un homme que j’admire »
« Je te comprends. Moi aussi je l’apprécie »
Alors ça ! Si je m’y attendais…
« Mais… Euh… Vous connaissez mon Maître ?? »
« Je l’ai rencontré trois fois. C’est lui qui m’a contacté »
Je me demande à quoi joue mon Maître. Comment a-t-il retrouvé ce camarade de lycée ? Pourquoi ? Dans quel but ?
Petit moment de silence… Je ne sais plus quoi dire tant les questions tourbillonnent dans ma tête.
« Vous aussi, vous avez trouvé votre bonheur à ce que je vois », lui dis-je en pensant à son compagnon qui vient de sortir.
« Oui, un coup de chance. Mais à l’époque j’imaginais ma vie avec toi, tu sais »
Nous y voilà… Oui, bien sûr, je sais qu’il avait le béguin pour moi. Je sais qu’il était également attiré par les hommes – du moins ce sont les rumeurs qui circulaient. Il se cherchait, sans doute.
« J’en ai beaucoup souffert. Mais bon, c’est la vie. On finit toujours par se reconstruire»
Ces mots me transpercent comme un poignard. Ce qui me semblait pas très glorieux, mais sans grandes conséquences, a donc été une épreuve longue et douloureuse pour lui. On ne se met jamais assez à la place des autres, on n’essaie jamais assez de comprendre comment nos actes, nos paroles, sont perçus de leur point de vue.
Je n’ai même pas le temps de lui répondre et de commencer à lui présenter mes plates excuses qu’il se lève promptement et m’invite à en faire autant.
« Bon, on y va ? »
« Euh… Oui Monsieur »
On y va où ?
Je suis de plus en plus perplexe. Mon maître ne m’a donné aucune consigne, aucune information, si ce n’est d’aller sonner à cette adresse, d’être très respectueuse et d’obéir si on me demande quelque chose. Étrangement, il m’a demandé de porter des sous-vêtements, ce qui d’habitude m’est interdit.
Mon hôte me conduit à l’extérieur, jusqu’à un grand abri de jardin dont il ouvre lentement la porte grinçante. A gauche de la porte, une signalétique sans ambiguïté annonce la couleur:
En d'autres circonstances, je me serais peut-être exclamée "Ah Ah! Très drôle!". En d'autres circonstances...
J’arrive, péniblement, à dégrafer mon soutien-gorge sans retirer mon haut, et je le suspends à un crochet visiblement disposé à cet effet près du panneau.
Je crois deviner ce qui va se passer. Mon Maître m’a donc conduite ici pour être baisée ? Ou alors c’est autre chose ? Mais quoi ?
« Est-ce que tu peux me confirmer que tu as bien tes règles en ce moment ? »
« Euh… Oui Monsieur »
Comment le sait-il ? Visiblement mon Maître l’a bien renseigné.
« Désolée, Monsieur, je ne savais pas que je venais ici pour être baisée, sinon je serais passée un autre jour »
A peine les mots sont-ils sortis de ma bouche que je me rends compte de l’absurdité de mes paroles… C’est mon Maître qui m’a ordonné de venir aujourd’hui, ce n’est pas moi qui ai choisi.
« Mais depuis que je lui appartiens, mon Maître travaille mon anus pour que je sois agréable à la sodomie, donc c’est possible de cette manière. Si cela vous convient bien sûr »
Je m’enfonce… Qu’est-ce qui me prouve qu’être pénétrée est l’objectif de cette rencontre ?
« Ne t’inquiètes pas pour ça. Tu utilises tampons ou serviettes ? »
Qu’est-ce que c’est que ces questions ? Je rougis, embarrassée par la tournure très bizarre que prennent ces retrouvailles.
« Des tampons habituellement, mais aujourd’hui une serviette – ordre de mon Maître »
« Tu peux la clouer ici, à côté de ton soutien-gorge. Garde seulement ta culotte »
J’hésite, un peu perdue, ne sachant plus si je dois rougir de honte ou sourire de ces demandes très bizarres. Mais mon Maître m’a dit d’être respectueuse et d’obéir.
Je la retire en essayant de ne pas trop baisser ma culotte, comme si la pudeur avait encore un sens, puis à l’aide des clous et du marteau qu’il me tend, j’entreprends d’aller jusqu’au bout de sa demande.
« Non, non ! Dans l’autre sens »
Visiblement je suis là pour me faire humilier. La honte…
Je me demande ce que pensera son compagnon quand il rentrera et qu’il verra mes effets personnels intimes ainsi exposés à l’entrée de l’abri de jardin. A moins que ce ne soit un signe ? Ne pas déranger, salope en cours d’utilisation…
Il me conduit jusqu’à un large établi, très propre. Tout l’intérieur de l’abri est parfaitement rangé. Nickel ! Je reconnais-là son côté maniaque, son obsession compulsive de l’ordre, qui déjà à l’époque sautait aux yeux et lui valait bien des moqueries.
« Mets ta main ici », me dit-il en me désignant un étau disposé sur le côté gauche de l’établi
« Dedans ? » dis-je sur un ton par très rassuré, pour être sûre d’avoir bien compris.
« Oui, dedans. Seulement les doigts »
Il resserre lentement l’étau, qui m’immobilise les doigts.
« Aïe aïe aïe ! »
Je me mets à hurler en partie à cause de la douleur, mais surtout à cause de la terreur d’avoir les doigts broyés s’il continue.
« Ne crie pas ! Il y a des voisins »
« L’autre ! »
Il me désigne un étau similaire, fixé à droite de l’établi. Sa voix est devenue plus dure. J’obéis sans discuter malgré la crainte.
Je me retrouve penchée sur l’établi, les mains immobilisées. Une position vraiment pas confortable.
Il relève ma jupe et baisse ma culotte d’un coup sec, la laissant au niveau de mes chevilles.
Je comprends pourquoi mon Maître m’a demandé d’en porter une. Certainement pour lui offrir le plaisir de baisser la culotte de la connasse que j’ai été. La vengeance est un plat qui se mange froid.
Au bout de quelques secondes, ma jupe redescend naturellement.
« Penche-toi davantage » me dit-il tout en relevant ma jupe à nouveau, « Cambre-toi correctement, sinon elle ne tiendra pas ».
Je l’entends s’éloigner et refermer la porte à clé. Me voilà seule, dans le silence. Un éclairage intense me fait presque mal aux yeux. J’aurais préféré qu’il éteigne.
Seule, immobilisée, … Rien à faire à part cogiter. Je prends garde à rester bien penchée, pour éviter que la jupe redescende.
Je remarque soudainement deux caméras sur trépieds. Je ne les avais pas encore remarquées car elles sont à contre-jour. Les questions tournent dans ma tête et je finis par oublier de maintenir la position. Zut ! Impossible de relever ma jupe avec les mains immobilisées.
Est-ce un enregistrement ou une transmission ? Qui est derrière l’écran ? Un cerveau humain ou électronique ?
C’est long… Je suis à moitié assoupie quand la porte s’ouvre.
« Oh mais, tu exagères Ysideulte ! Cambre-toi. Ce n’est quand même pas si compliqué » me dit-il, en constatant que la jupe couvre à nouveau mes fesses et que ma position laisse à désirer. Il doit, une fois de plus, la retrousser, et je sens un début d’agacement dans sa voix.
« Passe-moi ta culotte »
Je suppose qu’il veut que je la remonte jusqu’à son niveau, en relevant une jambe avec la culotte autour de la cheville. Je m’y emploie péniblement, avec pas mal de contorsions et frôlant la crampe.
« Avec la culotte dans la bouche, tu crieras moins fort » me dit-il, joignant immédiatement le geste à la parole. Un large ruban adhésif achève de me bâillonner.
Il resserre légèrement l’étau gauche, puis le droit, puis le gauche, puis le droit, … Seulement une fraction de tour à chaque fois. Je sais que je ne dois pas crier, mais je finis par craquer et hurler, terrifiée. Oui, bien que la douleur soit intense, je crois que c’est surtout la peur qui m’a submergée.
Malgré l’atténuation procurée par le bâillon, mes cris sont tout à fait audibles. Bien trop audibles ! Il me gifle pour que je me calme, et continue son affaire. J’ai l’impression que mes os vont céder et ça fait un mal de chien. Que font les zébralyvox ? J’espère qu’ils ne sont pas morts. Pourquoi n’interviennent-ils pas ?
Pas le temps de réfléchir. Une violente douleur aux fesses m’irradie tout le corps. Puis une autre.
Mais avec quoi est-ce qu’il me frappe ?
J’ai la sensation que chaque coup me déchire la peau.
Est-ce un fouet à clous ?
J’ai l’impression qu’un liquide coule sur mes fesses, mais je n’en suis pas sûre. Du sang ? Ne pas voir l’instrument et l’effet de ses impacts est angoissant car on imagine le pire. Je me rassure en me disant que mes fesses ne sont sans doute pas aussi entaillées que ce que j’imagine.
Seulement dix coups, mais quelle souffrance !
J’ai crié. C’était impossible de rester silencieuse.
Il me caresse la joue, comme pour me réconforter (ou me féliciter ?), puis desserre lentement, très lentement les étaux. La réduction de compression produit une sensation presque plus douloureuse que la compression elle-même.
Je finis, enfin, par pouvoir libérer mes mains. J’observe mes doigts, inquiète. Ca va, ils semblent intacts. Ouf !
« Tu peux te redresser »
A peine redressée, je sens un liquide qui se met à couler à l’intérieur de mes cuisses. Je ne devrais pas me sentir gênée – après tout c’est lui qui a voulu me recevoir pendant mes règles. Et pourtant… Je pique un fard.
Je reste debout, immobile, ne sachant pas ce que je dois faire. Il m’observe, souriant.
« J’ai si souvent rêvé de faire cela quand nous étions au lycée » ajoute-t-il, en entreprenant de me débarrasser des vêtements qui me restent.
J’ai toujours été inquiète la première fois que je me suis retrouvée nue face à un homme. Entre ce qu’il a pu imaginer et ce qu’il voit, n’y a-t-il pas un écart ? Lorsque le fantasme se réalise, la déception est parfois dure, d’autant plus dure que le fantasme m’a idéalisée. J’ai un terrible besoin d’être rassurée.
« Tu es jolie » me dit-il, retrouvant la voix hésitante d’il y a une vingtaine d’années. Est-ce qu’il a ressenti ce besoin ?
N’y résistant plus, je prend l’initiative de me retourner pour me rassurer sur l’état de mes fesses. Aïe. Elles ont morflé et pour ce que je peux voir, elles sont bien entaillées. J’aurais dû m’en douter car ça me brûle terriblement.
« Ne t’inquiètes pas – juste un mauvais moment à passer ». Il me badigeonne avec un produit qui me brûle encore plus dans un premier temps, puis m’apaise.
Il me retire le bâillon sans ménagement.
« Va clouer ta culotte de salope à l'extérieur, en veillant à ce que l'entrejambe soit bien exposée. Face intérieure, bien sûr. »
Je sors seule, nue, et la retire de ma bouche. J'essaye de la clouer du mieux possible pour respecter ses consignes.
J'étais tellement concentrée sur le respect des consignes que je n'avais pas immédiatement remarqué un agrandissement de ma carte d'identité, placardé au dessus de ma serviette hygiénique. C'est donc cela qu'il est allé faire quand il s'est absenté. Fouiller dans mon sac à main et faire une photocopie format A4. Il a écrit "salope" sous ma photo.
Je frappe timidement à la porte. « C'est fait. Est-ce que je peux entrer, Monsieur? »
C'est lui qui sort, histoire d'inspecter le travail. Il semble satisfait. Quelle humiliation !
« Viens, je vais t’aider à t’installer » me dit-il en me prenant la main, m'attirant à nouveau à l'intérieur.
M’installer où ?
J’ai très vite la réponse.
« Grimpe là-dessus » me dit-il, en me montrant un chevalet.
N’ayant pas bien compris ce qu’il attend de moi – peut-être suis-je un peu cruche, j’hésite un peu, attendant qu’il me guide et m’aide. « Comme sur un cheval, charmante cavalière !» ajoute-t-il.
Une fois en « selle » je me rends compte que de multiples pointes de clous dépassent très légèrement de la barre horizontale, visiblement destinées à me torturer la chatte. Je me tiens sur la pointe des pieds pour ne pas trop ressentir leur effet.
« Je risque de tacher votre chevalet » dis-je penaude, comme pour m’excuser d’avoir mes règles.
Cela le fait sourire.
« Tu es adorable » dit-il pendant que je rougis une fois de plus.
Mes bracelets de poignets sont fixés à une chaîne qui pend du plafond. Il a tout prévu… Sans doute que mon Maître est passé par là. Et puis, ce que je redoutais. Il remonte mes chevilles en arrière et les relie par une chaîne, passant par-dessus le chevalet. Je ne peux plus déplier les jambes. J’essaie de soulager, malgré tout, le poids portant sur ma chatte, mais très vite je tétanise, les muscles de mes cuisses étant pris de terribles crampes. Je dois me faire une raison : je suis là pour souffrir et je n’ai pas d’échappatoire.
Thierry déplace les caméras pour un meilleur angle de vue. Il s’assoit sur une chaise et observe avec délectation mon supplice, certainement heureux de savourer ainsi sa vengeance.
Le supplice est interminable. Je n’en peux plus. Mes gémissements reviennent à mes oreilles avec une tonalité étrange. On dirait les gémissements d’un animal terrassé.
« Salope ! » me dit-il. « Tu as ce que tu mérites ! »
Puis, se reprenant immédiatement :
« Excuse-moi, Ysideulte. Je ne le pensais pas ».
Et pourtant il a raison. J’ai ce que je mérite…
Les zébralyvox sont aux abonnés absents, une fois de plus. Cela m’inquiète un peu.
Est-ce qu’ils sont devenus sensibles à mon état d’esprit ? Est-ce que le fait qu’au fond de moi je sois consciente d’avoir mérité ce que je suis en train de vivre a pu jouer ?
Je vois soudain des scintillements bleu-jaunâtre qui semblent venir de la fenêtre, puis qui emplissent rapidement la totalité de mon champ visuel, gagnant en intensité. Manquait plus que cela…
Cette couleur impossible me donne le mal de mer et fermer les yeux ne change rien. Elle est dans ma tête, pas à l’extérieur.
« Excusez-moi, Monsieur, je crois que je vais vomir »
Il déniche une bassine et me la place sous la bouche juste à temps. La honte…
Les scintillements ont disparu.
« Je vais te libérer » me dit-il, un peu inquiet.
« Ca va aller maintenant. Excusez-moi Monsieur »
« Tu es sûre ? »
« Oui, ça m’arrive parfois. Je ne sais pas ce qui me fait ça, mais c’est sans rapport avec la douleur ».
Enfin, si, je sais, ou bien je crois savoir. Cela pourrait être le moyen par lequel les zébralyvox tentent de communiquer avec ma conscience. Mais que viennent-ils de chercher à me dire ? Je n’ai pas le décodeur.
Je ne tarde pas à avoir un indice. Des voix graveleuses se font entendre malgré mes gémissements de douleur. Elles viennent d'assez loin. Probablement sont-ils en train de sonner à l'entrée de la maison.
« Attends, je vais voir »
Je distingue à peine la conversation, mais je devine qu’il s’agit d’une patrouille de défenseurs de la démocratie. S’ils découvrent que je suis attachée, nue, dans l’abri de jardin, sans Fucking Pass, nous allons être arrêtés tous les deux.
« Quels connards ! » me dit-il en revenant. « Il paraît qu’un voisin a entendu des cris suspects. »
Dénoncer ses voisins est devenu un sport national depuis les campagnes incitant à dénoncer ceux qui baisent sans Fucking Pass. Maintenant le moindre prétexte est bon pour dénoncer et nul n’est à l’abri. Le summum du progressisme…
« Je leur ai dit que je me suis coupé » me dit-il, en me montrant la main sanglante, qu’il s’est lui-même entaillée. Que ne faut-il pas faire pour donner le change et éviter un contrôle…
« Je me demande qui nous débarrassera de cette vermine… » ajoute-t-il, n’y croyant visiblement plus, résigné à subir les règles de plus en plus absurdes du totalitarisme progressiste aux apparences démocratiques.
Le pangolin fou, peut-être ? me dis-je intérieurement. Mais je ne peux rien lui révéler. Je doute que mon Maître l’ait informé de nos activités illégales.
Visiblement cette interruption lui a coupé l’appétit. Il entreprend de mettre fin à mon supplice.
En sortant je jette un coup d’œil à mes effets intimes, exposés à côté de mon identité. Visiblement, il n'est pas question que je les récupère. Le soutien-gorge, je m'en fiche, mais dans mon état la culotte m'aurait été bien utile. Mais je ne dis rien. Demander la permission de la récupérer serait complètement déplacé et impoli dans le contexte. C'est une évidence.
Je le suis dans le jardin, jusqu'à la maison, complètement nue, comme une chienne docile, sans un mot. Il tient ma jupe et mon haut à la main. Je suppose qu'il me les rendra plus tard.
A peine la porte d'entrée franchie, il m'attrape par les cheveux sans ménagement et me traîne jusqu'à la salle de bain, m'accordant un instant pour me refaire une beauté. « Ne traîne pas! » précise-t-il, sur un ton qui ne donne pas envie de désobéir. Je fais aussi vite que je peux, mais je prends néanmoins le temps d'inspecter mes fesses dans le grand miroir qui donne de la profondeur à cette salle de bain magnifiquement agencée. Il n'y a pas à dire, les homos sont doués en agencement d'intérieur - ce n'est pas juste un cliché. Cela s'avère finalement pire que ce que j'avais imaginé. Je me demande avec quoi il m'a frappée pour me déchirer la peau ainsi. Il va en falloir du temps pour que les lacérations disparaissent!
Je crois entendre une conversation, puis un hurlement me fait sursauter: « Qu'est-ce que tu fabriques, femelle ! ». Je m'empresse de sortir de la pièce avec une serviette de bain autour du corps et puis je me ravise, consciente qu'il pourrait très mal prendre ce genre d'initiative, alors je laisse la serviette et me dirige nue vers le salon. Comme je le craignais, Christophe vient de rentrer. Confortablement installé dans un fauteuil, un peu dans la pénombre, je crois qu'il m'adresse un sourire bienveillant et compatissant. Paradoxalement, ce signe de soutien me fait fondre en larmes. Trop d'émotions, d'humiliation et de peur accumulées. Trop de culpabilité remontée à la surface. Je craque. Mais je me ressaisis très rapidement, les implore d'excuser ma réaction déplacée, et rassemble toutes mes forces pour subir dignement la suite de ma punition, dont j'ignore totalement la nature. Une double pénétration anale, peut être? Mon Maître me travaille le cul sans relâche depuis que je lui appartiens, mais je n'ai jamais vécu cela et je ne crois pas être capable de le supporter. Une multitude de possibles plus inquiétants les uns que les autres me traverse l'esprit en une fraction de seconde.
Thierry me tend un mouchoir pour essuyer mes larmes, prononce à voix basse quelques mots rassurants à mon oreille, puis palpe et soupèse mes mamelles, avec un sourire un peu moqueur - à moins que ce soit moi qui y vois une moquerie qui en réalité n'existe pas. « Pas mal - mais je les avais imaginées plus développées à l'époque » me dit-il, sur un ton plus gentil que moqueur. Il invite son compagnon à venir évaluer mes mamelles par lui-même. « Très agréables au toucher » me dit Christophe, comme pour me rassurer. Avant de retourner s'assoir, il jette un coup d'oeil intrigué à mon entrejambe. « Est-ce qu'elle est réglée? » demande-t-il. « Oui, j'y tenais absolument et son Maître a aimé l'idée »
J'avais presque tout envisagé, sauf que Thierry me rendrait subitement ma jupe et mon haut, sans explication, et me congédierait de manière abrupte. J’ignore pourquoi il agit ainsi. Trois gifles en guise d'au revoir. La troisième me fait presque tomber par terre.
« Merci Monsieur » dis-je, penaude, les joues en feu, avant de m'éloigner. Je ne sais pas de quoi je le remercie, mais cela m'est venu instinctivement. C'est un merci profondément sincère venant du fond du coeur - je le sens - je le sais. La lourde porte se referme brutalement, avec un bruit qui me fait sursauter, comme s'il voulait me montrer qu'il me claque la porte au nez.
Sur le chemin de halage qui mène à proximité du quartier de la gare, je me perds dans mes pensées. Beaucoup de questions restent sans réponse. Mais je crois que j’ai apprécié cette punition humiliante. Que valent des excuses ? Ce ne sont que des mots. Alors que là j’ai le sentiment que l’on m’a offert une opportunité de rédemption. Je me sens bien. Une étrange sensation de bien être similaire à celle que j’ai parfois ressentie après un effort sportif intense.
Pourtant, la manière froide et brutale dont il m'a congédiée me laisse un goût d'inachevé. Cela contraste si étrangement avec le sourire avec lequel il m'a accueillie. Peut-être est-ce une manière de prolonger ma punition en me laissant vivre avec une subsistance de doute. Le bruit de cette porte qui claque hantera mes cauchemars.
Arrivée à la gare, j’attends mon Maître, comme convenu. Nous devons prendre le train ensemble. Qu’a-t-il fait pendant ma punition ? Mystère. Il me laisse souvent dans l’incertitude. Mais c’est son choix et je n’ai pas mon mot à dire.
Je reste debout. M'assoir sur mes fesses profondément lacérées serait insupportable. Je crois que je devrai rester debout dans le train ce qui n'annonce pas un voyage très plaisant. Dans ce hall de gare sans âme, j'ai trouvé un coin tranquille dans lequel je peux m'essuyer discrètement la chatte quand je sens que cela devient nécessaire, sans trop me faire remarquer. Heureusement que j'ai une bonne réserve de mouchoirs en papier dans mon sac à main. J'ai des tampons dans mon sac, mais mon Maître m'en a interdit l'utilisation ce jour. Putain de condition de femelle ! Ca m'énerve. Mais les ordres sont les ordres...
Désœuvrée, je consulte mon historique de crédit social. Les chiffres semblent pris de folie, leurs contours ondulant bizarrement. Je me demande si c’est une migraine ophtalmique qui démarre. Mais cela semble bien réel. Peu à peu, ils se morcellent comme un kaléidoscope, et se recomposent, formant peu à peu un motif qui ressemble à un pangolin.
« Il va falloir être courageuse et ne pas perdre espoir » indique un message qui vient d’apparaître en bas de l’historique.
Qu’est-ce que c’est que ça encore ? Est-ce que l’Intelligence Artificielle joue avec moi ? Que suis-je supposée comprendre ? Est-ce que l’on cherche à me prévenir de lendemains difficiles ?
L’attente est longue et j'ai terriblement mal à la chatte - réminiscence de la torture sur le chevalet. J'aurais bien acheté un livre de poche pour m'occuper l'esprit, mais je sais que je n'arriverai pas à me concentrer sur ma lecture. Je souffre trop et les zébralyvox n'ont visiblement aucune intention d'appaiser ma souffrance cette fois.
Voilà enfin mon Maître. Je vais lui montrer mon historique de crédit social et lui demander ce qu’il en pense. Mais quand je me reconnecte le message a disparu et tout est revenu à la normale. Parfois je me demande si ce n’est pas moi qui perds la boule. N’est-ce pas l’une des ficelles du totalitarisme que de détruire tous les repères au point de rendre les gens dingos, encore plus réceptifs au narratif absurde du pouvoir ?
« Merci de m’avoir offert cette possibilité de rédemption, Maître »
« Est-ce que cela t’a fait du bien ? »
« Je me sens comme libérée d’un poids. Puis-je vous demander comment vous avez retrouvé mon camarade d’école et comment vous avez eu connaissance de ce qui s’était passé il y a une vingtaine d’années ? »
« Je n’y suis pour rien. J’ai reçu ses coordonnées sur ma boîte mail, accompagnées d’une multitude d’informations. Cela m’a incité à le contacter »
A suivre
Contexte et notes personnelles
Bien que le contexte soit ici moins important que dans mes articles précédents, il est utile de préciser que l’histoire d’Ysideulte se situe dans la seconde moitié de notre décennie, au sein d’une société qui est une extrapolation d’évolutions sociétales récentes. Si cet article a éveillé votre curiosité, vous pourrez découvrir le monde d’Ysideulte à travers mes articles précédents, dont la liste est ici https://www.bdsm.fr/sylvie35/blog/ (à lire de préférence dans l’ordre chronologique de leur publication). L’occasion de faire connaissance avec le zébralyvox gémellaire, et tout un tas de joyeusetés telles que le Fucking Pass, la Bill & Alvértos Fucking Corporation et les redoutables Brigades de Défense de la Démocratie.
Je dédie ce texte aux hommes que j’ai pu blesser par une parole maladroite, que j’ai pu décevoir en n'étant pas à la hauteur des espoirs qu’ils avaient mis en moi. Je le dédie aussi, tout particulièrement, à mon premier Maître qui m’a tant appris et que j’ai certainement beaucoup déçu. Et je n'oublie pas, bien entendu, mon Maître actuel qui mériterait une médaille pour la patience dont il fait preuve face à une esclave pas toujours à la hauteur de ce qu’il serait en droit d’attendre. Malgré les apparences, ceci n’est pas une note négative : je sais que la condition humaine est ainsi faite - on fait tous des erreurs, on commet tous des maladresses que l'on regrette amèrement, moi la première, ..., et on ne peut pas revenir dans le temps pour les corriger. Il faut faire avec, ne pas trop culpabiliser, positiver et aller de l’avant. Mais j’ai eu envie d’évoquer ce sujet. C’est en quelque sorte un chemin détourné que j’ai eu envie d’emprunter. Un chemin à l’issue duquel l’histoire reprendra son cours principal.
En conséquence, j’ai tenté d’écrire plus spécifiquement pour un public masculin… si tant est que le style d’écriture et le contenu d’un récit puisse être adapté à un genre – spéculation douteuse, je l’admets. Mais j’espère que les femmes apprécieront aussi.
J’en profite pour remercier masque_gris (https://www.bdsm.fr/blog/4733/Une-pénitenceinitatique!/) et julesverne (https://www.bdsm.fr/blog/9802/Errance-aux-cot%C3%A9s-du-Diable/), dont la lecture, un peu par hasard, de textes personnels, m’a inspirée, directement ou indirectement, pour évoquer ce sujet qui me trottait dans la tête depuis quelque temps.
Enfin, bien entendu (est-il besoin de le préciser), concernant les doigts dans l’étau : ne faites pas ça chez vous à moins de maîtriser parfaitement ce que vous faites !
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