Méridienne d'un soir
par le 04/07/24
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"De tous les animaux de la création, l'homme est le seul qui boit sans soif, qui mange sans avoir faim, et qui parle sans avoir quelque chose à dire. Si vous qui possédez les choses dont les autres manquent, si vous pouviez comprendre cela, vous pourriez peut-être échapper à votre destin". Les images les plus fortes de la grande dépression, c’est John Steinbeck qui les a le mieux saisies, sur le plan romanesque, tout en épousant la cause des milliers de migrants qui, la famine et la misère aux trousses, erraient à travers l’Amérique à l’heure du pire séisme économique et humanitaire qu’ait connu ce pays. Dès le mitan des années 1920, alors que la crise se profile avec son cortège de démunis, Steinbeck commence à prendre le parti de tous ces vagabonds brinquebalés de villes en villes. Romancier américain, John Steinbeck est né le vingt-sept février 1902 à Salinas en Californie, dans une famille d'origine allemande. Son père s'occupe de politique au niveau local, sa mère a enseigné sur la côte, à Big Sur. Encore écolier, comme beaucoup de ses condisciples, il aide aux soins du bétail et conduit les machines agricoles du voisinage. En 1919, il s'inscrit à l'université de Stanford, en précisant qu'il n'étudiera que ce qui l'intéresse et ne passera pas d'examens. Il revient d'ailleurs souvent travailler dans la vallée de Salinas. C'est aussi une période de grandes lectures, qui le décident à devenir écrivain. Il remporte le prix Nobel de littérature en 1962 "pour ses écrits réalistes et imaginatifs, alliant à la fois un humour sympathique et une perception sociale aiguë". On le considère comme "un géant des lettres américaines" et plusieurs de ses œuvres sont des classiques de la littérature occidentale. Au cours de sa carrière, il publie vingt-sept livres, dont seize romans, six livres non romanesques et deux recueils de nouvelles. Il est largement connu pour les romans comiques "Tortilla Flat" (1935) et "Rue de la sardine" (1945), la saga familiale "À l'est d'Éden" (1952), ainsi que pour les courts romans, "Des souris et des hommes" (1937) et "Le Poney rouge" (1937). "Les Raisins de la colère" (1939), lauréat du prix Pulitzer, est considéré comme son chef-d'œuvre et fait partie du modèle occidental. Au cours des soixante-quinze années qui ont suivi sa publication, il s'est vendu à plus de quatorze millions d'exemplaires. La plupart de ses œuvres se déroulent au cœur de la Californie, en particulier dans la vallée de Salinas et les chaînes côtières californiennes. Ses œuvres ont fréquemment exploré les thèmes du destin et de l'injustice, en particulier chez les travailleurs et fermiers opprimés. Il avait trois sœurs: Elizabeth (1894-1992), Esther (1892-1986) et Mary (1905-1965). Les Steinbeck étaient membres de l'Église épiscopalienne des États-Unis, bien que l'écrivain soit devenu plus tard agnostique. Il vivait dans une petite ville rurale installée dans l'une des terres les plus fertiles du monde. Le jeune John passe ses étés à travailler dans des ranchs à proximité de chez lui et, plus tard, avec des travailleurs migrants dans une exploitation de betteraves à sucre à Spreckels, non loin de Salinas. Là, il côtoie alors les aspects les plus durs de la vie de migrant et le côté sombre de la nature humaine, ce qui lui fournira du matériel pour des œuvres telles que "Des souris et des hommes". Il explore sa région bien aimée, marchant à travers les forêts, les champs et les fermes de la région. Pendant qu'il a l'emploi de la "Spreckels Sugar Company", il travaille à l'occasion dans leur laboratoire, ce qui lui laisse du temps pour écrire. Diplômé de l'école secondaire de Salinas en 1919, il étudie la littérature anglaise à l'Université Stanford, près de Palo Alto. Il abandonne l'université sans diplôme en 1925.

 

"Si vous pouviez séparer les causes des effets, si vous pouviez savoir que Paine, Marx, Jefferson, Lénine furent des effets, non des causes, vous pourriez survivre. Mais cela vous ne pouvez pas le savoir. Car le fait de posséder vous congèle pour toujours en Je et vous sépare toujours du Nous". En 1925, il part pour New York, via Panama où il séjourne quelque temps. À New York, il tente de devenir reporter, échoue, survit en exerçant divers métiers, apprenti peintre, maçon, ouvrier, chimiste et finit par rentrer en Californie. Il écrit son premier roman, "La Coupe d'or" (1929), histoire du pirate Morgan, tout en gardant une propriété dans la Sierra. Il se marie et s'installe à Pacific Grove où il compose "Les Pâturages du ciel" (1932) et "À un Dieu inconnu" (1933), qui laissent le public indifférent. Pendant la grande dépression, Steinbeck achète un petit bateau. Il affirmera plus tard qu'il avait pu vivre du poisson et du crabe qu'il avait pêchés, ainsi que des légumes de son jardin et des fermes des environs. Lorsque ces sources se tarissent, Steinbeck et son épouse acceptent l'aide sociale et, à de rares occasions, volent du bacon sur le marché des produits locaux. Quelle que soit la nourriture qu'ils avaient, ils la partageaient avec leurs amis. Carol deviendra le modèle de Mary Talbot, l'héroïne du roman "Rue de la sardine". La période de vaches maigres, où il ne sait pas d'où viendra le repas du lendemain, est celle où il passe de longues soirées avec des pêcheurs, des vagabonds, toutes sortes de personnages hauts en couleur autour d'un verre de vin, malgré la prohibition. "Tortilla Flat"(1935) en est directement issu et connaît un succès immédiat. Tout à fait différent, "En un combat douteux" (1936) traite d'une grève des ramasseurs de fruits. Le livre est reçu de façon mitigée et l'auteur traité de "rouge" qui en sait et en dit trop. En 1930, Steinbeck rencontre le biologiste marin Ed Ricketts qui devient en même temps, un ami proche et son mentor au cours de la décennie suivante, lui donnant des connaissances sur la philosophie et la biologie. Lorsque l'auteur était émotionnellement perturbé, Ricketts l'apaisait en lui jouant de la musique. En 1937, il publie "Des souris et des hommes", roman court et construit comme une pièce de théâtre, où il met en scène un géant arriéré qui tue tout ce qu'il aime. Mais c'est en 1939, après un voyage en Scandinavie, que paraît son plus célèbre roman, "Les Raisins de la colère", qui obtient le prix Pulitzer. C'est l'odyssée tragique de migrants de l'Oklahoma, petits fermiers dépossédés, partis vers l'Ouest se louer comme ouvriers agricoles, vers la fausse "Terre promise" qu'est la Californie. Groupe social en marche, la famille Joad symbolise la mutation de l'agriculture ancestrale en industrie agricole, la mainmise du grand capital sur la petite propriété, l'agonie des fermiers expropriés alors par les banques et victimes des promesses fallacieuses des grands propriétaires californiens. John Steinbeck écrit par ailleurs pour le "San Francisco News" des reportages sur les camps de transit où s'entassent les travailleurs migrants. Publié en 1939, "The Grapes of Wrath" reste le grand roman américain. Jugé trop engagé par certains, pas assez par d’autres, il a choqué de multiples manières et a connu tous les traitements allant du bannissement total de la part des écoles américaines pour obscénité à la canonisation dans les anthologies littéraires.

 

"Aucun homme ne connaît vraiment ses semblables. Le mieux qu'il puisse faire, c'est de supposer qu'ils sont comme lui. Selon moi, lorsque l’on est confronté à des choix que ce soit en actes ou en pensées, gardons à l’esprit que nous sommes mortels. Et tachons de vivre de manière à ce que personne n’ait à se réjouir de notre mort". La tendance actuelle de la critique tendrait à privilégier le point de vue des historiens et à montrer que le récit de Steinbeck pèche par manque de conformité avec la réalité. Keith Windschuttle démontre point par point que le roman de Steinbeck n’a pas la précision documentaire qu’on lui attribue souvent. il affirme que les tempêtes de poussière ont peu affecté la région de l’Oklahoma. Que s’il est vrai que beaucoup d’habitants de l’Oklahoma quittèrent l’État dans les années trente, ce n’était pas alors un phénomène nouveau. C’est la politique agricole du New Deal qui a conduit à la concentration des terres et non la banque ou le grand capital. Enfin, la famille Joad réunissant trois générations dans un camion ne serait pas représentative de la structure des familles de migrants qui comptaient une moyenne de cinq membres au maximum. Il serait sans doute assez facile de multiplier les exemples qui tendent à démontrer que ce roman n’est pas un reflet fiable de la réalité de la dépression, mais son succès pérenne et sa contribution à la construction d’une mythologie nationale ne s’éclairent pas de ces apports pourtant indispensables et passionnants des historiens. Décrivant ainsi avec une précision clinique la dégradation de ces hommes réduits à l’état de sous-hommes par manque de nourriture, l'auteur préfigure le journalisme d’investigation destiné à faire réagir les politiques. Sans être évoquée directement, l’époque de la conquête apparaît en filigrane comme un texte enfoui partagé par les migrants et qui leur permet de rester unis dans l’errance. Ici l’Indien est idéalisé, il représente le lien intime avec la terre que les migrants ont perdu. Suivant la tradition instaurée par Mark Twain, le texte de Steinbeck fourmille de moments savoureux où les mots cristallisent une image ou une idée avec élégance ou avec grossièreté, selon l’effet recherché. On pourrait sans doute lui reprocher une outrance dans la simplification à la fois du pauvre blanc plus astucieux qu’il n’en a l’air et du méchant capitaliste, mais la stylisation fait précisément partie des raisons de l’impact de ce livre. Fasciné par la biologie, Steinbeck émaille son roman de notations scientifiques et ce que ces expressions maladroites manifestent , "the anlage", "the zygote", c’est un désir de vanter l’âme humaine, et d’en montrer le caractère irréductible. De même que l’humain ne se réduit pas à des formules chimiques, les hommes ne peuvent être contraints malgré eux. Tout le mouvement du livre consiste à exalter le respect d’une humanité mise à mal par le progrès technique. Même lorsqu’ils sont réduits à se déplacer en bande comme des insectes ("like bugs"), les verbes "crawl" et "scuttle" évoquent un animal rampant, très bas dans l’échelle de l’évolution. Cette valorisation de l’humain comme valeur absolue éloigne l'écrivain d’une pensée idéologiquement marquée au profit d’une exaltation de la communauté des hommes que l’on ne peut guère comparer à un communisme, même si certains appels à la révolte ont des accents révolutionnaires. Dire que Steinbeck n’a pas de programme clair est vrai, mais son roman fait œuvre politique au sens où l'on peut affirmer à juste titre que la politique de la littérature n’est pas la politique des écrivains.

 

"Alors des hommes armés de lances d'arrosage aspergent de pétrole les tas d'oranges, et ces hommes sont furieux d'avoir à commettre ce crime et leur colère se tourne contre les gens qui sont venus pour ramasser les oranges. Un million d'affamés ont besoin de fruits, et on arrose de pétrole les montagnes dorées". La gaucherie énonciative de certaines répétitions, et plus généralement la rupture de ton introduite par les chapitres intercalaires, créent une sorte de contre-chant. L’histoire d’une famille devient une histoire universelle, une tragédie qu’il ne faut pas chercher ainsi à cantonner dans une conjoncture historique particulière. Steinbeck a "inventé" les Okies au sens de découverte et de fabrication, mais il a également inventé un paysage américain. Le succès du film de John Ford a paradoxalement figé une certaine image nostalgique d’une Amérique en noir et blanc avançant au rythme lent d’une guimbarde, mais si l’on lit bien le roman, on sent la présence de l’autoroute où des voitures roulent à grande vitesse. Par sa méthode même,"The Grapes of Wrath" emprunte à la tradition américaine du XIXème siècle, évoquant le monde mythique des premiers pionniers. Rhapsodie de la perte d’une certaine Amérique pastorale, ce texte aux accents parfois prophétiques affirme par son souffle, que le temps n’a pas affaibli, une volonté de réenchanter le monde. Installé à Palo Alto, et refusant d'aller travailler à Hollywood, il continue à écrire. "Nuits noires" sort en 1942 et "Rue de la Sardine" en 1945. En 1947 paraissent "Les Naufragés de l'autocar", variation sur le thème du groupe ainsi isolé de son contexte et des diverses réactions psychologiques de ses membres. Il faut attendre 1952 pour la publication d'"À l'est d'Eden" qui, comme la plupart des romans de Steinbeck, est porté à l'écran, avec James Dean dans le rôle principal. Enfin, en 1955, paraît "Le Beau Jeudi". Citons encore des recueils de nouvelles postérieurs au premier, "Les Pâturages du ciel" ,"Le Poney rouge" (1937), "La Grande Vallée" (1938), incluant le précédent. "Journal russe" raconte un séjour en U.R.S.S. (1948). John Steinbeck reçoit en 1962 le prix Nobel de littérature. Il meurt le vingt décembre 1968, à l'âge de soixante-six ans. Écrivain en marge, détestant les mondanités, les conférences, les photographes, il est le peintre d'un sous-prolétariat agricole dont il montre l'exploitation. Romancier soucieux du détail réaliste, il est aussi le peintre de la psychologie sociale et de l'impersonnel collectif. En cessant d'avoir pour matière des individus, le roman cesse d'être un art de narration pour devenir un art de description. Comme les grands films russes, il tend alors de plus en plus à être un documentaire qui se borne à montrer statiquement la réalité impersonnelle dont il parle, sans davantage la conter.

 

"Il y a là une souffrance telle qu'elle ne saurait être symbolisée par des larmes. Il y a là une faillite si retentissante qu'elle annihile toutes les réussites antérieures. Un sol fertile, des files interminables d'arbres aux troncs robustes, et des fruits mûrs. Les enfants atteints de pellagre doivent mourir parce que chaque orange doit rapporter un bénéfice". Pas plus que celle de John Dos Passos, la stature de Steinbeck, qui était alors, en France au lendemain de la guerre, l'égale de celles de William Faulkner et d'Ernest Hemingway, n'a survécu telle quelle. Nombreux sont ceux qui, quant à son importance dans l'histoire de la littérature, le considèrent maintenant comme un écrivain mineur. C'est un peu sévère, mais il est vrai que sa notoriété est en partie la conséquence du fait que c'est un écrivain relativement facile, et que ses meilleures œuvres datent des cinq années de l'avant-guerre. Cela n'empêche pas celles-ci de rester très populaires, particulièrement en Asie. Sa poésie n'éclate pas, comme celle de William Faulkner, en formules magiques, en cascades d'images rutilantes et farouches. Elle est d'une nature plus franche, plus délicate et plus intime aussi, et beaucoup plus loyale. Steinbeck joue toujours franc-jeu et se montre sans voiles. De sa sensibilité refoulée naît le désir d'évasion qui, sous des formes diverses, agite tous ses personnages. C'est l'esprit d'aventure qui met Henry Morgan à la tête des frères de la côte, qui suggère à Joseph Wayne de quitter le Vermont paisible et sûr pour la Californie incertaine, qui stimule le zèle de Mac, qui fait errer George et Lennie sur les grand-routes. À la base de cette inquiétude il y a le rêve. Pour Henry Morgan, c'est la Santa Roja, pour Joseph Wayne, la communion avec la terre, pour Danny et ses amis, les fantaisies miraculeuses qui embellissent leurs existences sordides, pour Mac, la république des travailleurs, pour George et pour Lennie la petite ferme et les lapins soyeux. Et la fin de ces rêves est toujours une désillusion. La Santa Roja ne diffère pas des autres femmes, la terre aimée de Joseph Wayne se dessèche et lui boit le sang, le paradis communiste de Mac recule à l'arrivée de la police, et Lennie meurt, les yeux ravis par la vision de ses lapins. Le monde de Steinbeck est un monde cruel qui justifie un pessimisme né d'une sensibilité trop aisément froissée et qui, aux moments de révolte, frôle parfois la morbidité. Il aime peindre les déshérités, les monstres et les fous, il affectionne les scènes d'horreur et de brutalité, mais, à la différence d'Ernest Hemingway, il ne se permet pas de violences gratuites et ses héros n'ont rien du matamore. On ne trouve pas non plus chez lui le macabre burlesco-sensuel d'Erskine Caldwell. En revanche, il sait envelopper ses pages les plus atroces dans une atmosphère de conte fantastique où l'on peut déceler la trace de ses attaches irlandaises. Ainsi, jamais il ne manque de laisser entrevoir, à travers un idéalisme vivace, encore qu'éternellement blessé, une tendresse de bon Samaritain envers ses compagnons de misère et de rêve dans cette vallée de larmes. Et cette sympathie constante n'est pas le moindre agrément d'ouvrages qui, par leurs autres qualités, d'un ordre moins subjectif, méritent qu'on les signale, à l'attention des lecteurs avides de découvrir les ravages de la grande crise.

 

"Imagine un type ici, tout seul, la nuit, à lire des livres peut-être bien, ou à penser, ou quelque chose comme ça. Des fois, il se met à penser et il n'a personne pour lui dire si c'est comme ça ou si c'est pas comme ça. Peut-être que s'il voit quelque chose, il n'sait pas si c'est vrai ou non". On retrouve plusieurs thèmes dominants dans l'œuvre de Steinbeck, avec d'abord la Californie, et en particulier les villes où il a vécu. Il met ainsi souvent en scène des personnages communs, de classe ouvrière, confrontés au Dust Bowl et à la grande dépression, allant de la crise de 1929 au déclenchement de la seconde guerre mondiale. Le prix Nobel de littérature en 1962 et le succès de certains de ses livres, "Des souris et des hommes", les "Raisins de la colère", ont longtemps valu à Steinbeck une réputation égale à celle de Faulkner et d'Hemingway, ses contemporains, mais qui résiste mal au temps et à une analyse sérieuse. Steinbeck est probablement l'un des meilleurs romanciers régionalistes américains. C'est son principal mérite. Son histoire est un peu celle du paysan corrompu par la ville. Steinbeck le fruste, le romancier de l'élémentaire, de l'immanence absolue n'aurait jamais dû quitter son village qui l'inspire si bien. Il connaît parfaitement cette "grande vallée" de Salinas, en Californie, descendant vers le Pacifique, à deux cents kilomètres au sud de San Francisco, avec ses champs fertiles, ses immenses ranches, les pêcheurs mexicains de Monterey. C'est là qu'il est né, d'une famille très simple d'origine irlandaise: père fonctionnaire, mère institutrice. C'est là qu'il a ses racines, son "poney rouge" qui sera le titre d'une nouvelle qui paraîtra en 1937, sa modeste cabane en bois. Si Steinbeck avait accepté la pente naturelle de son talent, ce serait une sorte de Giono de la Californie. Là, dans l'isolement, il écrit son premier livre, la "Coupe d'or" ("Cup of Gold", 1929), où se devine déjà un romantisme facile. Il publie, en 1932, les "Pâturages du ciel" ("The Pastures of Heaven"), puis en 1933 "À un dieu inconnu" ("To a GodUnknown), un livre panthéiste, dont le lyrisme rappelle D. H. Lawrence. Si l'œuvre de Steinbeck doit survivre, ce ne sera ni pour son message social, ni pour son réalisme engagé, mais pour ses qualités poétiques, son sens des correspondances panthéistes entre la main, la plante et la terre. Ce sera pour cette mystique de la nature sauvage, qui rapproche parfois Steinbeck de D. H. Lawrence et de Walt Whitman. Mieux doué pour observer les choses que pour exposer des idées, l'auteur, nobélisé "par défaut", mérite l'estime comme écrivain généreux et humain, qui atteint parfois une simple grandeur quand il se contente seulement de décrire les gens du "pays" avec humanité.

 

Bibliographie et références:

 

- Dave Stancliff, "John Steinbeck, a great writer"

- Bob Basefaller, "Remember John Steinbeck"

- Joy Fallking, "John Steinbeck, painting earth"

- Maurice-Edgar Coindreau, "Life of John Steinbeck"

- Alec Gilmore, "John Steinbeck's view of man"

- Jackson J. Benson, "The true adventures of J. Steinbeck"

- Robert DeMott, "Introduction to The Grapes of Wrath"

- Edward F. Ricketts, "Remember John Steinbeck"

- Susan Petrilli, "The Grapes of Wrath"

- Charlotte Pudlowski, "Steinbeck, prix Nobel par défaut"

- Eric Johnson, "John Steinbeck, a biography"

 

Bonne lecture à toutes et à tous.

Méridienne d'un soir.

Thèmes: littérature
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