Un bureau où nos doigts s’évidencent dans les phrases empruntées aux tiroirs de nos âmes
Une cachette à secrets qui demandent à être écoutés dans la nuit invisible en murmures indélébiles
Une commode bancale de doute, jaunie par les éclats de vie, rompue par les lames contreplaquées
Quelques pages blanches froissées, remplies de silences résonnances, frôlées par le vent des poèmes, l’acouphène d’un bavard taché d’encres marines
Là j’écris
A la chaleur d’une bougie, j’écris des textes, , je ne les envoie pas, je les sème ici ou là
J’écris les mots qui me bousculent, des mots qui se serrent blottis sur des lignes courbées, des bouts de phrases qui ne viennent pas, des syllabes qui font mal, des refrains qui font du bien , le vide et le trop plein, le manque et l’affluence
J’écris ce que je suis, ce que je vis, ce que je ressens, ce que je comprends, ce que j’imagine, ce que je devine
Pour apaiser mes nuits blanches, calmer l’avalanche des bourrasques qui m’entrainent, j’écris l’océan de mes pensées
J’écris à la lenteur d’un saule pleureur, à la vitesse d’un ouragan, au rythme de mon cœur
Au crayon de bois, j’écris mon équilibre précaire sur ce secrétaire
Ce panneau de chêne poli par les ans, griffé par le temps
J’écris le recyclage des mots mutiques qui n’ont pas tout avoué, à court de sons que je n’ai pas soufflé, à la flamme de mes sens, mon ordinaire, mes ombres écorchées, l’inconditionnel de mes marées
16/11/23