sylvie35
par le 18/04/23
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« Tu as passé une bonne nuit, salope ? »
Ces mots me sont déjà presque familiers et me réchauffent le cœur.
« Ouvre la bouche ! »
Qu’il est agréable de goûter au sperme du Maître dès le réveil !
Oui, j’ai bien dormi dans cette cage pourtant inconfortable.
Dehors il pleut à verse ce qui renforce ma sensation d’être dans un cocon, sous la protection de mon Maître. Esclave, mais heureuse.
C’est au tour de Sonia d’entrer dans le salon.
« Hello Ysideulte ! Nice day, isn’t it ? »
Elle me fait sourire cette fois. Qu’il pleuve ou qu’il vente, c’est toujours un « Nice day » pour Sonia. Ah ces British…

Je n’ai que de vagues souvenirs de la veille. Je me suis masturbée jusqu’à épuisement… et puis j’ai appelé mon Maître pour lui annoncer le résultat de ma réflexion. Il n’a pas eu l’air surpris. Comment aurait-il pu l’être d’ailleurs. Notre relation démarre à peine et elle est déjà si puissante. Je lis dans ses pensées, il lit dans les miennes. Pas vraiment bien sûr, mais c’est tout comme.
J’ai été sortie de ma cage et fessée sur le champ. C’est seulement lorsque mes fesses furent jugées suffisamment écarlates qu’il m’a accordé un plaisir qu’il sait que j’adore. Chevaucher la bite. « Dans la chatte ! », m’a-t-il ordonné alors que je m’apprêtais maladroitement à m’empaler le cul, les fesses en feu.
« Profites-en bien, tu ne l’auras pas souvent dans la chatte ». J’ai joui comme une malade…  Après ça, mes souvenirs sont vagues.

Nouveau jour, nouvelles aventures, me dis-je pour me donner du courage. Mon Maître me libère de ma cage et je peux profiter d’une certaine liberté, me refaire une beauté.  
Il allume la télévision. Comme dans chaque foyer, le décodeur est équipé d’une micro-caméra destinée à contrôler le respect des nouvelles obligations. Trente minutes quotidiennes d’écoute d’une chaîne d’information, c’est le minimum légal sous peine d’amende. Chacun peut choisir librement sa chaîne d’information préférée – nous sommes en démocratie.
L’inauguration du ministère de la vérité, en charge de combattre la désinformation et les fake news, est le sujet du jour. Le nouveau ministre fait la tournée des plateaux.
« C’est pour nous un grand honneur de vous recevoir, Monsieur V.   Les français ont été impressionnés par l’intégrité et le courage dont vous avez fait preuve pendant la pandémie. C’est donc sans grande surprise qu’ils plébiscitent votre nomination. Qui d’autre que vous avait l’étoffe pour prendre en charge ce ministère vital pour l’avenir de notre démocratie ».
« Quel lèche-cul ce journaliste ! » me dis-je tout haut, provoquant le sourire amusé de mon Maître.
 « Allez, va t’installer au lieu de râler ! »


Je monte à l’étage et m’installe sur le fauteuil d’examen gynéco. J’attends. Je me perds dans mes pensées. Je suis contente que mon Maître ait finalement décidé de se charger de l’affaire. Cela donne du sens à l’opération, un peu comme un marquage au fer. La symbolique c’est important. In fine, tout se passe dans la tête. Toujours. J’en arrive presque à espérer que ce sera douloureux, pour lui montrer que je peux souffrir pour lui, que je suis une esclave courageuse. Mais en réalité je n’ai aucune idée de ce que je vais ressentir.
Je ne saisis que quelques bribes de l’interview en cours. Le son est lointain, étouffé. « Comment osez-vous ! » crois-je comprendre à un moment. Réaction d’agacement à une question pas tout-à-fait « dans les clous » posée par un membre du public, pourtant soigneusement sélectionné ? Malgré le filtrage, quelques dérapages arrivent encore. Rarement.
Mon Maître me rejoint, accompagné de Sonia. Je ressens à nouveau de la honte à me retrouver dans cette position en présence d’une autre femme. Elle me demande si elle peut rester. Je commence à répondre quand mon Maître m’interrompt sèchement d’une bonne gifle. « Ce n’est pas à toi de décider ! » Oui, c’est sûr. Il me faudra encore du temps pour acquérir les bons réflexes.
Pendant qu’il  m’attache solidement, je sens l’excitation monter. Je ne peux pas voir mon clitoris mais je me doute qu’il est gonflé à bloc. Tant mieux, cela facilitera les choses.


Le liquide est versé très lentement sur ma chatte, chaque goutte provoquant un petit frisson qui me parcourt le bas-ventre. Puis les minutes passent et je ne ressens rien de spécial. Je crois que c’est un échec, malheureusement.
Je m’apprête à interroger Sonia quand une violente douleur me fait sursauter et hurler. J’ai l’impression que l’on m’a transpercé le clitoris avec une aiguille électrifiée. C’est atroce ! Ce fut bref mais ça m’a fait un mal de chien. Heureusement que je suis solidement attachée ! Puis plus rien, aucune sensation.
Mon Maître me détache et m’aide à me redresser un peu pour que je puisse examiner ma chatte. J’ai une érection carabinée, comme je le pressentais. J’observe deux minuscules gouttes de sang qui perlent à l’extrémité de mon clitoris, là où le zébralyvox gémellaire s’est introduit.
Avec la permission de mon Maître, je me touche délicatement, mais je n’ai aucune sensation. C’est très étrange d’être en érection et de ne rien ressentir au toucher.
Mon Maître me laisse seule avec Sonia, qui me fournit quelques informations techniques. Cela me rassure. Pour un esprit cartésien comme le mien, il n’y a rien de plus angoissant que l’ignorance. Puis nous rejoignons mon Maître au salon.


Je m’attendais à être remise en cage, mais mon Maître, fin gastronome, m’annonce qu’il nous invite au restaurant pour célébrer ce moment « historique ».
Nous y allons à pied.
La pluie s’est arrêtée et les nuages ont disparu. L’air est cristallin. « Respire, tu es en Auvergne ! » me dit mon Maître, comme pour commenter le magnifique paysage qui s’étend sous nos yeux. La légère brise sur mon visage et mes jambes nues me procure une sensation de bien être.
L’air frais qui s’engouffre sous ma robe ultra-courte me rappelle si besoin était que je ne porte pas de culotte, ainsi que l’exige mon Maître.
« Il va falloir marcher ! » dit mon Maître, comme pour s’excuser de ne pouvoir sortir l’Aston Martin. Trop risqué, avec ces caméras de surveillance partout. Mieux vaut être prudents depuis notre mésaventure avec les Brigades de Défense de la Démocratie. Et puis, l’autobus non plus n’est pas une option envisageable : Sonia ne peut pas prendre le risque de présenter son pass carbone, désormais obligatoire pour l’accès aux transports en commun. Ce serait l’assurance de voir débarquer les BDD illico-presto.


On dirait que Sonia s’est coiffée avec un pétard. J'ai du mal à retenir un fou rire à chaque fois que je la regarde. Ses cheveux ébouriffés masquent son visage. Bonne stratégie pour minimiser le risque d’être reconnue, mais il faut oser sortir comme ça. Femme étonnante, vraiment…


Nous descendons à pied jusqu'à l’entrée du village, où se situe l’un des derniers restaurants gastronomiques encore en activité. Le chef s’est installé dans cette région il y a une trentaine d’années, pris d’un coup de foudre pour la beauté du site. Comme bien d’autres avant lui, il va bientôt fermer, sous la pression des nouvelles normes environnementales. L’établissement va être repris par la chaîne Mac Cricket. Partout dans le village, des affiches vantent déjà la réputation rapidement acquise de la chaîne, et son désormais célèbre slogan « Je mange chez Mac Cricket et la température de la planète descend ». La chaîne soigne son image haut de gamme destinée à attirer la jeunesse branchée et soucieuse du climat : farandole d’insectes du terroir, hâchis parmentier de criquets et son coulis d’asticots, sabayon régal nappé d’ailes de drosophiles, … Tous ces délices sont à la carte et sont très appréciés.
Nous devons faire de nombreux détours pour éviter les caméras de surveillance – on n’est jamais trop prudents. Quelques chemins ne sont pas encore équipés – pour combien de temps ?
La pente est raide. Il va falloir remonter tout cela au retour, me dis-je, et avec les hauts talons obligatoires pour l’esclave sexuelle que je suis à présent c’est dur.


Plaisir des yeux annonçant le plaisir des papilles, me dis-je en découvrant l’entrée que le serveur nous apporte, tout en zieutant sur mes cuisses nues que je n’ai d’autre choix que de maintenir ouvertes – ordre du Maître. C’est beau ! Tant de savoir faire qui va disparaître. Quel gâchis.
La conversation est agréable et détendue. Mais j’ai du mal à être dans l’instant présent, car la même pensée me revient en permanence à l’esprit. Le zébralyvox est-il toujours là ? Il faut que j’en aie le cœur net. Je prends mon courage à deux mains et demande à mon Maître la permission de me rendre aux toilettes, en lui expliquant la raison. « Pas question! Masturbe-toi ici». J'ai perdu une occasion de me taire!  J'essaie de le faire discrètement, mais difficile d'échapper aux yeux des serveurs. Je suis encore en érection, comme je le pressentais – mon Maître a bien raison de me traiter de salope - mais je ne ressens absolument rien au toucher. Je me masturbe un peu plus vigoureusement, mais rien. Le zebralyvox gémellaire est discret, mais redoutable d’efficacité ! En ce qui le concerne le slogan « Sûr et efficace »  ne serait pas usurpé !


De retour dans la conversation, je tente à nouveau d’interroger Sonia. Quel est le plan ? Que suis-je supposée faire à l’avenir ? Comment pourrais-je l’aider efficacement ? Elle reste bien évasive, me faisant gentiment comprendre qu’elle ne peut pas m’en dire plus.
Tout cela ne me rassure guère. Et s’il n’y avait pas de plan ? Et si Sonia naviguait à vue ?
Mais finalement quelle importance ? Que puis-je faire d’autre que de garder espoir, même s’il est bien maigre. Ne suis-je pas lâche de toujours compter sur elle ? Et si c'était à moi, l'esclave, de prendre la relève à présent ? Peut-être que c'est ce qu'elle veut me faire comprendre sans oser me le dire.


Sonia me tend un objet qui ressemble vaguement à une carte de crédit. Sur sa surface est imprimée en miniature la photographie d’un document visiblement très ancien, qu’il ne m’a pas été difficile de reconnaître tant il est caractéristique. Magna Carta, la grande charte des libertés. L’un des nombreux textes anciens désormais censurés, car jugé subversif et dangereux pour la démocratie. « Think about it when you feel there is no hope left. It’s yours, now » me dit-elle, comme en écho aux doutes qui m’assaillaient.

 

A suivre.

 

Post-scriptum :
Si ce texte a éveillé votre curiosité et que vous souhaitez en découvrir le contexte social et humain, la liste de mes articles précédents se trouve ici :
https://www.bdsm.fr/sylvie35/blog/
(à lire de préférence dans l’ordre chronologique de leur publication)

Origine de l’illustration (libre de droits) : Dr John Campbell   https://drjohncampbell.co.uk/

 

24 personnes aiment ça.
sylvie35
Merci Jakez pour ce chaleureux et encourageant commentaire ! Tant que cela intéressera quelques personnes, je compte bien continuer 1f642.png
J'aime 21/04/23
Si j'ai un regret, c'est que les articles n'aient pas davantage de visibilité sur le site. Ils sont perdus dans la rubrique articles, que peu de personnes consultent et sont enfouis dans l'historique en quelques jours seulement. Il y a pourtant dans cette rubrique quelques écrits remarquables qui surpassent beaucoup d’œuvres éditées et qui mériteraient d'être davantage mis en lumière. J'imagine l'effort intellectuel et l"imagination qui sont nécessaires pour créer une saga comme la tienne et pour l'écrire dans un style aussi fluide, et pourtant la moindre petite blague ou photo de bite sur le mur général aura davantage de visibilité. C'est assez injuste, comme bien d'autres choses en ce bas monde. Je n'ai pas de solution, c'est seulement une constatation et un regret.
J'aime 22/04/23
sylvie35
Vous me faites beaucoup d'honneur Jakez 1f60a.png C'est sûr que quand on écrit on espère toujours être lu, sinon on ne prendrait pas la peine de rédiger et de publier. Mais même avec une meilleure "mise en lumière" un article n'aura jamais la même audience qu'une photo de bite (ou de chatte...). C'est ainsi. De même que par exemple, en poussant un peu le trait, une conférence d'information sur le futur traité pandémie, qui va confier à l'OMS des pouvoirs incroyables, fait une audience ridicule par rapport à un match de foot. Pourtant, l'un aura un impact considérable sur nos libertés dans le futur alors que l'autre ne changera strictement rien à nos vies. J'avais estimé à 60 000 le nombre de membres inscrits sur le site. Mes articles font de l'ordre de 200 à 300 vues, soit à peine 0.5% des inscrits, et encore là dessus il faut enlever tous ceux, probablement nombreux, qui lisent seulement les premiers mots et abandonnent. Vu comme ça, on peut se dire "à quoi bon...". Mais vu sous un autre angle, je constate que ceux, même rares, qui prennent la peine de lire y trouvent un certain intérêt, un certain plaisir (et sans doute, pour quelques uns, matière à se poser des questions et à y réfléchir), donc du point de vue qualitatif, je trouve que ça vaut la peine. Enfin, je vois ça comme ça... A titre personnel aussi, c'est un exercice intéressant, puisque n'étant pas du tout littéraire, et étant bien plus à l'aise avec les équations qu'avec les mots, cela me met hors de ma zone de confort et me pousse à faire des efforts, ce qui n'est jamais une mauvaise chose. Et puis, "last but not least", même si mon Maître ne m'y oblige pas, il m'y encourage disons "très fortement" 1f642.png
J'aime 23/04/23
gitane sans filtre
Si, si certains vous lisent et en redemandent ... moi ! et à chaque fin d'article , j'attends la suite avec impatience, c'est prenant !
J'aime 24/04/23
albadeo
incitez fortement tout un art
J'aime 24/04/23
sylvie35
Merci Gitane pour vos chaleureux encouragements ! 🙂
J'aime 24/04/23
sylvie35
@albadeo Je connais un grand artiste
J'aime 24/04/23
albadeo
beau compliment auquel je m'associe
J'aime 25/04/23
###PROFIL EN SOMMEIL######PROFIL EN SOMMEIL###Docteur_X
Avez vous la sensation qu'il y a un totalitarisme "climatique" qui émerge? D'où vous est venu le nom zébralyvox?
J'aime 23/09/23
sylvie35
Vaste question à laquelle je me garderai bien de donner une réponse tranchée, ayant plus de doutes que de certitudes. Mais disons que quand je constate qu'un sujet qui devrait être de nature scientifique devient une religion j'ai tendance à me demander pourquoi. Conjonction de petits et de gros intérêts probablement, effet d'opportunisme, ... Je ne me prononce pas sur le fond, que je n'ai pas étudié, mais sur la forme. Quand il n'y a pas d'intérêts cachés, le débat contradictoire - base de la méthode scientifique - est naturellement présent. Quand il devient interdit de questionner le dogme sous peine d'excommunication, quand on nous dit qu'il y a un consensus ""scientifique" et qu'il est interdit de le mettre à l'épreuve, ce n'est généralement pas bon signe. Pour le zebralyvox, il y a un indice du pourquoi de la racine zebra dans l'illustration d'un article précédent (mais ce n'est sans doute pas facile à trouver). Le suffixe lyvox n'a pas de sens particulier. Je trouvais que ça sonnait bien 😉
J'aime 24/09/23 Edité
###PROFIL EN SOMMEIL######PROFIL EN SOMMEIL###Docteur_X
Pour ma part, je pense qu'il y a les faits d'une part, et les émotions que suscite ces faits. Quand l'émotion est fortement présente il n'y a plus de discussion possible (par ex; tout ce qui a tourné autour du Pr. Didier Raoult). Après il y a des faits issues de recherche plus questionnable que d'autres. En particulier sur la manière dont ils ont été obtenu ou du moins sur les relations de cause à effet qu'ils suggèrent alors que ce lien n'a pas été démontré (comme l'article publié dans american journal of medicine que vous avez cité précédemment sur le fait que la vaccination COVID diminuait le risque d'accident de la route !).
J'aime 24/09/23
sylvie35
Effectivement, j'avais cité cette publication ahurissante dans mon 3ème article (https://doi.org/10.1016/j.amjmed.2022.11.002) car je la trouvais révélatrice du fait que lorsque la "science" aboutit à des conclusions qui plaisent bien aux "décideurs" (même si elles sont absurdes) ces travaux "scientifiques" sont financés par les autorités, et sont publiés sans problème dans des revues prestigieuses. Dans un domaine comme la médecine, où il y a d'énormes enjeux politico-financiers, le biais de publication est très fort: les études qui ne plaisent pas ont énormément de difficultés à se faire publier, souvent les articles sont immédiatement rejetés par les éditeurs avant même d'entrer dans le traditionnel processus de review, et inversement les études qui plaisent franchissent sans difficulté toutes les étapes. La conséquence, c'est que même en lisant des articles théoriquement solides, on a une vision déformée de la réalité si l'on n'a pas conscience de ce biais. Certaines revues comme le British Medical Journal, m'ont semblées moins biaisées que qu'autres: sans doute est-ce lié au mode de financement de chaque revue, à l'identité des actionnaires du groupe propriétaire de la revue, à l'importance de la publicité (une revue sera par principe réticente à publier un article qui risquerait de déplaire à l'un de ses annonceurs), etc. Après, même malgré ce biais, j'ai pu constater qu'il y a un gouffre entre ce que disent les médias et ce que l'on peut lire en allant à la source. Sur la question de l'émotionnel, je suis bien d'accord: quand il y a trop d"émotion, il n'y a plus de débat possible. Mais on peut creuser davantage: pourquoi certains sujets sont-ils devenus passionnels ? La majorité de la population n'y connait quasiment rien à ces sujets (au niveau scientifique, je veux dire), alors pourquoi les gens ont-ils des avis bien tranchés et réagissent-ils avec passion ? Mon hypothèse est qu'ils sont conditionnés par les médias (et qu'ils n'ont même pas conscience de l'être).
J'aime 25/09/23 Edité
###PROFIL EN SOMMEIL######PROFIL EN SOMMEIL###Docteur_X
Je n'ai pas de notion d'actionnariat dans le domaine des revues scientifiques (après je ne me suis jamais intéressé au fonctionnement des grands groupes comme Elsevier). Il est certains que les éditeurs d'une revue peuvent orienter les tendances (ou les suivre) en mettant en avant un domaine (ou sous domaine) de recherche plutôt qu'un autre. Mais dans l'ensemble, j'ai la conviction que la plupart des chercheurs sont intègres. Ce qui me gêne plus, c'est que nous cherchons les financements, nous réalisons le travail, nous écrivons l'article, nous réalisons la revue des articles de nos collègues gratuitement, nous payons parfois pour soumettre l'article et pratiquement toujours lorsque l'article est accepté. En outre, nous devons donner l'ensemble des droits liés à notre travail à l'éditeur. Et en bout de chaîne c'est l'éditeur qui revend notre travail sans que nous ayons notre mot à dire. L'ironie dans l'histoire c'est qu'elle revend souvent le travail (pas le biais des abonnements) à ceux qui nous ont financé. Les maisons d'éditions récoltent le fruit d'un travail qu'ils n'ont pas fait, pour lequel ils n'ont rien payé. Cependant, concernant la qualité, de manière générale plus la revue est bien classée, plus le travail est généralement fiable et rigoureux (même s'il y a toujours des exceptions et des supercheries possibles). En sommes, je suis convaincu que dans les gros journaux, les supercheries sont de plus en plus compliqué à mettre en oeuvre (nous devons de plus en plus mettre en ligne les données bruts, enregistrer notre étude, les méthodes employés avant de démarrer le travail (ClinicalTrials.gov pour les essais cliniques).
J'aime 25/09/23
sylvie35
Bonjour Docteur_X. Oui, c'est très juste, la publication scientifique est une affaire très juteuse. Le chiffre d'affaires d'Elsevier (propriétaire entre autres de "The Lancet"1f609.png ) est de l'ordre de 10 milliards d'Euros... Rien que ça... Sur ce sujet, j'avais trouvé cet article du BMJ intéressant, car il montre comment les intérêts financiers corrompent l'ensemble du système: Jon Jureidini, Leemon B. McHenry, "The illusion of evidence based medicine", BMJ 2022;376:o702 https://www.bmj.com/content/376/bmj.o702 Et sur un sujet connexe, à savoir le crédit que l'on peut accorder aux agences de régulation (qui sont supposées veiller à notre sécurité sanitaire!) , cet article de la journaliste d'investigation Maryanne Demasi est tout simplement édifiant. Malheureusement, ce genre d'information reste confiné à des revues spécialisées, comme le BMJ. J'attends le jour où des médias grand public informeront leurs auditeurs du fait que le régulateur européen est financée à 89% par les industriels dont il est supposé contrôler les produits... S'il n'y a pas là un conflit d'intérêt majeur, je ne sais pas ce que conflit d'intérêt veut dire: Maryanne Demasi, "From FDA to MHRA: are drug regulators for hire?", BMJ 2022;377:o1538 https://www.bmj.com/content/377/bmj.o1538 Le côté positif, c'est que tout cela me fournit des éléments d'inspiration pour mes petites histoires 1f642.png
J'aime 25/09/23 Edité
###PROFIL EN SOMMEIL######PROFIL EN SOMMEIL###Docteur_X
Intéressant. C'est vrai que j'ai baigné dans la recherche fondamentale réalisée à l'aide de finance publique mon point de vu est donc incomplet sur la question. Lorsque l'on est financé par l'industrie, il nous est interdit de publier les résultats sans l'accord du financeur (j'ai effectivement des exemples de collègues sur ce type de projet) donc tout ce qui ne va pas dans le sens de l'industrie tombe dans l'oublie. Les résultats négatifs ne sont donc pas publiés et donc censurés. La recherche publique est donc essentielle, mais pour en avoir fait les frais elle a été plus que saccagé depuis N. Sarkozy.
J'aime 25/09/23
Lady Spencer
Industrie plus que juteuse, d'autant plus per et post pandémies. Ce sont de véritables scandales financiers et sanitaires, puisque sans indépendance, il n'est plus possible de critiquer l'utilité de certaines molécules. L'utilité, les effets secondaires, la dangerosité et le prix : le concept " bénéfice -risques" est sans nul doute, un tiroir caisse intéressant pour l'industrie pharmaceutique
J'aime 26/09/23
sylvie35
Dans ma grande naïveté, j'ai un moment espéré que la pandémie et tout ce qu'elle a révélé de pas joli joli (enfin, c'est mon point de vue) aurait conduit à une prise de conscience menant à remettre à plat le fonctionnement du système, faire la chasse aux conflits d'intérêt, établir des garde-fous pour préserver les libertés publiques, ... Il ne semble pas que l'on prenne ce chemin, aucune leçon n'ayant été tirée, donc on est bien partis pour faire de pire en pire. Jusqu'où ? C'est la grande question...
J'aime 26/09/23
sylvie35
Bonjour Mental. Merci pour le lien. Je connais Ariane Bilheran à travers son livre, publié en 2023, qui propose une intéressante interprétation psycho-pathologique des dérives totalitaires. En tout cas, elle fournit des clés de compréhension des mécanismes psychologiques complexes par lesquels la population devient très vite complice du totalitarisme sans même en avoir conscience. Je n'avais pas vu cette interview, que je regarderai avec plaisir.
J'aime 07/08/24 Edité
MENTAL
Elle a écrit un autre livre avec Vincent Pavan. Voici leur interview croisée : https://www.youtube.com/watch?v=pip2cSV1lMw « Il faut manipuler 2 émotions pour obtenir une soumission psychique » – Ariane Bilheran, V. Pavan
J'aime 07/08/24