Je publie ce texte datant de 2003, car je le trouve extrêmement bien expliqué et précis : sans doute, certaines évolutions seront à relever, alors n'hésitez surtout pas à apporter vos commentaires : merci à vous
nb : pour les puristes de l'écriture, il est écrit "Maitre" et "soumise" et jamais "Maitresse" et "soumis" : juste une facilité de langage mais tout se comprendra pour tous les genres
"Pour le grand public les fouets sont, avec la cravache, le symbole sulfureux d'une relation BDSM. Certains Maîtres les réduiront a l'état de triste substitut phallique d'une libido vacillante alors que d'autres sauront leur donner vie pour en faire les catalyseurs de cette alchimie entre douleur et plaisir.
Signal whip
Les single-tail , ou simple lanière
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Les single-tail sont les fouets mythiques du BDSM. Qui n' a pas rêvé devant l'image de la soumise attachée sur la croix de St André le dos zébré par les assauts répétitifs du single tail de son Maître. Mais ceux ci, comme une formule 1, sont les plus beaux les plus racés, les plus puisant entre des mains expertes, entre des mains inexpérimentées ils devient approximatifs et dangereux.
Qu'entend-on par single tail ?
Comme leur nom de simple lanière l'indique, ceux ci, a la différence des martinets, se terminent par une seule lanière. Ils sont constitués de 4 parties :
La poignée : soit en bois, soit une tresse de cuir et qui fait la différence entre les différents types de fouets.
Le corps : est une tresse d'étroites lanières de cuir, 8 ou 16 en général, entourant une âme centrale constituée, pour les fouets de qualité d'un fouet de 4 ou 8 lanière et de simple papier journal dans les fouets de basse qualité. Plus le nombre de lanières est élevé plus le fouet est nerveux et précis.
La queue : ou tombant, simple lanière de cuir fichée dans le corps (australian fall) ou en continuité avec la tresse externe du corps (american fall).
Le cracker : plumeau en nylon ou sur certains fouets en kevlar, c'est lors de son passage du mur du son que se produit le bruit caractéristique du fouet.
Ces fouets sont en général en peau de vache, les meilleurs étant en peau de kangourou. Mais d'autres cuir peuvent être utilisés en fonction des pays. La fabrications des single-tail est complexe; elle demande temps et savoir faire et ne supporte pas la médiocrité - ce qui en fait des objets de prix.
La grande famille des single-tail
Fouets de travail a l'origine leur forme et leur structure a été déterminée par l'usage auquel ils étaient destinés comme par la région où ils étaient fabriqués.
Bullwhips : A l'origine utilisé pour le bétail, ou par les planteurs Texan sur leurs esclaves, c'est le fouet d'Indiana Jones. Ceux-ci ont un manche rigide en général entouré par la tresse externe du corps. La queue est soit de type américain soit de type australien . Le cracker est le plus souvent attaché a la queue par un noud, ce qui permet un remplacement facile.
On différencie donc plusieurs types de bullwhip : australian bullwhip et american bullwhip (des différences existant entre les american bullwhip faits aux USA et en Australie ). Ces fouets très puissants sont souvent trop long pour pouvoir être utilisés en intérieur.
Shock whip : Le fouet australien par excellence, pour le bétail a l'origine. Constitué par un manche rigide assez long sur lequel est noué le corps de fouet. La queue est évidemment une lanière de cuir sur laquelle est noué le cracker. Ceux ci ne sont pas sans similitudes avec les fouets de chasse a cours ou le perpignan. Là aussi leur longueur les réserve plutôt a l'extérieur. Ces fouets sont beaucoup trop longs (environ 2,5m) pour être utilisés autrement qu'en extérieur.
Signal whip : Ce fouet, utilisé a l'origine pour les courses de chiens, est le fouet le plus utilisé en bdsm. . Le Blacksnake en est une variation d'un diamètre supérieur et légèrement plus long utilisé sur des animaux plus importants . Son manche, tressé, est souple et sans discontinuité avec le corps. De même il n'y a pas de réelle transition entre le corps et la queue - le cracker est épissé dans la tresse de queue. Les modèles les plus fréquents font 1,2m de long, les plus réputés sont fabriqués par Joe Wheeler.
Sjumbock
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Sjumbock : ce sont des fouets redoutables, utilisés, entre autre par la police Sud Africaine a l'époque de l'apartheid. Ceux ci sont constitués d'un manche rigide auquel est fixée une tresse qui se termine par une lanière sans cracker. Si les Sjumbock en cuir de girafe sont déjà très puissants et ne doivent être utilisés qu'avec circonspection, ceux en cuir de rhinocéros sont des pièces de musée et ont la réputation de pouvoir casser un avant bras. La police sud-africaine est équipée des modèles en plastique extrudé d'un prix dérisoire!
Quirt : autrement appelés dog quirt. Le manche et le corps sont comparable a ceux d'un signal whip, la queue et le cracker étant remplacés par une lanière de cuir d'environ 2 cm de large, ils sont donc assez courts 80 cm. Ces fouets sont difficiles a faire claquer et peuvent faire très mal.
Flogger
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Les fouets à plusieurs lanières
Ce sont les martinets achetés chez le droguiste du coin qui servaient a corriger les enfants pas sages, ce sont les chat a neuf queux en usage sur le Bounty comme dans toute la marine de cette époque.
Ceux-ci sont constitués d'un manche ( en général rigide) sur lequel s'implantent les lanières, le nombre et la forme des lanières permet de les classer. Même s'ils sont infiniment plus facile a manier que les single-tail il est impératif, pour pouvoir les utiliser correctement, que le poids du manche soit équilibré par rapport aux lanières. Même si leur fabrication est moins complexe que celle des single-tail, un gadget tel qu'on en trouve dans les supermarchés du BDSM ne pourra pas donner plus qu'il ne vaut, c'est a dire rien.
Le martinet, cauchemar des enfants pas sages, plaisir des soumises obéissantes
Les martinets et apparentés, floggers en américain, ont plusieurs lanières simples en cuir ou en d'autres matériaux. Les martinets a lanières de cuir sont ceux qui permettent la plus grande variété de sensations tant par le choix du cuir des lanières (du très doux daim a des cuir plus lourds comme le bison) que par la façon de les utiliser. Les martinets a lanière en latex, a l'opposé, permettent peu de subtilités, provoquant une douleur incisive difficilement dosable. D'autres matériaux peuvent être utilisés comme le crin de cheval ou la fourrure de lapin. Les « mops » sont une variété de martinets comportant 150 lanières en cuir léger comme du daim. Plus le nombre de lanières sera élevé et plus celles-ci seront larges, plus on obtiendra une sensation de masse en profondeur comme une vague enveloppant la soumise. A l'inverse, moins il y aura de lanières et plus celles-ci seront fines (l'extrême étant le martinet a 15 lanières latex) plus l'effet sera cinglant, mais la sensation ne pourra jamais atteindre celle provoquée par un single-tail ou un chat à neuf queux.
Cat'o nine tails
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Le chat à neuf queux, un air vieille marine
Dans la marine à voile le châtiment du fouet était administré à l'aide d'un chat a neuf queux que confectionnait le condamné a partit d'un cordage détoroné (3 torons, eux-mêmes composés de 3 brins). A la fin de la punition les chat à neuf queux étaient, entre autre pour des raisons d'hygiène, (en ces temps-là les matelots étaient fouettés au sang), jetés a la mer. Pas la peine donc de chercher chez un antiquaire l'authentique fouet du Bounty : ce serait une escroquerie. Les chat à neuf queux (cat O nine en anglais) actuels ont leurs 9 lanières tressées de section ronde de façon à garder l'effet cinglant des chat originels. Les lanières sont soit terminées par un nœud soit par deux petites langues en cuir. Ces sont des fouets très puissants, plus encore s'ils sont terminés par un nœud, même s'ils sont plus légers à qualité égale que des martinets. Leur effet est essentiellement cinglant. Un hybride entre chats et martinets est le « flat braid » dont les lanières - souvent 9 - sont tressées plates
Quel fouet choisir ?
Chaque type de fouet a un effet différent, du cinglant superficiel pour les single tail au pesant profond pour les martinets les plus lourd. Dans une même famille de fouets la nature du cuir aura une incidence, du daim extrêmement sensuel, au lourd cuir de bison pour les martinets. Il est donc impératif de choisir son fouet en fonction des sensations que l'on désire provoquer mais aussi de l'expérience de sa partenaire. Un fouet de qualité coûtant cher, il faudra procéder par étapes pour s'équiper.
Choisir son premier martinet :
Le martinet est le premier fouet qu'il est judicieux d'acheter, celui-ci étant le plus facile à manier. Apprendre leur maniement est assez simple et rapide et un entraînement minimal permet de les avoir bien en main, hormis pour les modèles les plus lourd ou un entraînement quasi quotidien est souhaitable. Même si le ridicule ne tue pas il est fortement déconseillé d'acheter un des pitoyables ersatz si souvent vendus dans les supermarchés du bdsm, ceux-ci étant au mieux médiocres voire dangereux, sans parler du grotesque combiné gode-martinet. Le premier point à vérifier lors de l'achat d'un martinet est que les lanières soient biseautées à leur extrémité et que leurs bords ne soient pas coupants afin de ne pas risquer de blesser sa partenaire. Il faudra ensuite s'assurer du bon équilibrage entre le manche et les lanières, gage d'une bonne prise en main et de mouvements fluides et seul moyen d'éviter une tendinite du coude. Il faudra enfin veiller à la bonne fixation des lanières au manche dans lequel elle devront s'emboîter, celles-ci devant former un bouquet harmonieux en cercles concentriques ou éventuellement en spirale afin de rester bien groupées lors de l'impact. Pour le choix du cuir, on consultera a profit l'excellent site de Janette Heartwood.
Passer au single-tail , le grand saut
Acquérir un single-tail, fouet roi du bdsm tant par les connotations qu'il véhicule que par l'intensité des sensation qu'il procure, c'est quasiment changer de dimension. L'improvisation et l'approximation ne pardonnent pas s'il n'y a que quelques millimètres entre une caresse et une coupure profonde, il y a des heures de pratique entre un bouffon et un artiste. « Adopter » un single-tail , c'est s'entraîner au moins trois mois sur un oreiller avant de pouvoir songer à l'utiliser sur sa partenaire, c'est encore s'entraîner un minimum d'une demi-heure par jour (les plus grands Maîtres de la scène américaine s'entraînent en moyenne 2 heures par jour), c'est à ce prix qu'il prendra vie et fera corps avec son maître. Les seuls fabricants étant aux Etats-Unis et en Australie, il faudra passer par Internet pour en faire la commande.
Le signal whip est le plus couramment choisi, moins puissant qu'un bullwhip, c'est quasiment le seul a pouvoir être utilisé dans un intérieur classique, une longueur de 4 pieds est un bon choix. Un 8 brins sera moins précis mais aussi moitié moins coûteux qu'un 16 brins, le choix est donc très personnel. Les plus réputés sont les 16 brins fabriqués pas Joe Wheeler.
Quelques principes de sécurité
Ne pas blesser sa partenaire
Les fouets principalement, les martinets et les chats a 9 queux, n'ont pas qu'un effet sur la peau, plus ceux ci sont lourd plus l'onde de choc se propage sur les tissus et les structures sous jacentes. Il faudra donc se limiter aux parties charnues recouvertes par des tissus musculaires ou des structures osseuses comme le haut du dos, les fesses, la poitrine et les cuisses. Il faudra absolument éviter l'abdomen ( foie et rate ) ainsi que les lombes (reins). Si chez la femme un fouetter léger de l'entrecuisse peut être très érotique, chez l'homme on s'expose a des lésions graves testiculaires. Ceux dont la main n'a pas encore une précision parfaite pourront avantageusement faire porter un serre-taille a leur partenaire, celui-ci recouvrant justement les zones à éviter. Même si certains experts du single-tail s'autorisent a caresser le visage de leur partenaire, ce sont, à moins d'une parfaite maîtrise, des pratiques particulièrement à risque à ne pas imiter. Lorsque vous vous servez du fouet sur plusieurs partenaires n'oubliez pas de désinfecter les lanières (le sang peut s'incruster en profondeur dans le cuir) ou les crackers.
Ne pas se blesser
Lors des débuts avec un single-tail il est important de se protéger les yeux et les oreilles des retour malencontreux. Avant de pratiquer dans une pièce il faut s'assurer que le single-tail dans son mouvement ne pourra s'accrocher à aucun objet, aucun lustre. Non seulement cela abîmerait le cracker mais le risque de recevoir l'objet n'est pas négligeable. Lorsqu'un single queue touche lors de sa course un objet ou un mur celui-ci a la fâcheuse manie de revenir sur son utilisateur, souvent au visage."
Extraits du site de KHAYYAM ALAMUT, texte signé Le SQUALE (2003)
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