Méridienne d'un soir
par le 25/01/22
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Juliette convint que la séance de flagellation endurée par Charlotte la veille suffisait. Non pas qu'elle le
regrettât, au contraire, mais il fallait que tout ne lui soit pas infligé à la fois, pour qu'elle ne s'habituât pas
à en tirer du plaisir. Elle recommencerait pour juger du résultat, non pas de ses cris ou de ses larmes,
plutôt des traces, plus ou moins mordantes et durables, que les lanières de cuir laisseraient sur sa peau.
Et surtout, il lui paraissait sage d'alterner les tourments et les languissements, les supplices et les délices,
afin que la confiance qui les unirait, conditionne à l'avenir tous les excès, c'est à dire tous les bonheurs.
Le devoir de Charlotte serait de s'abandonner toujours au premier mot de Juliette ou de qui l'enjoindrait.
Lorsque Juliette eût pris le soin de diriger le rayon de la lampe de façon que la clarté tombât d'aplomb
sur son visage et sur le sexe de sa soumise, qui en était tout près, elle le fourrât brutalement. Elle gémit
quand les doigts, qui appuyaient sur le renflement de la chair d'où part la corolle intérieure, l'enflammèrent
brusquement, le quittèrent pour laisser la pointe de la langue l'enflammer davantage. Elle gémit plus fort
quand les lèvres la reprirent. Elle sentait durcir l'aiguille cachée, qu'entre les dents et les lèvres une longue
meurtrissure aspirait et ne lâchait plus, une longue et douce meurtrissure, sous laquelle elle haletait.
Comme dans un rêve, on entendait le feulement de Charlotte monter peu à peu vers l'aigu et un parfum
déjà familier s'exhala de sa chair sur laquelle les lèvres de Juliette s'étaient posées. La source qui naissait
de son ventre devenait ruisseau, à l'instant précédant la jouissance, quand Juliette prit la perle qui se cachait
entre les nymphes que sa soumise lui offrait. Se cambrant alors de tous ses muscles, sa main droite balaya
inconsciemment la table de massage sur laquelle elle était allongée nue et plusieurs objets tombèrent sur
le sol. Ses cuisses se resserrèrent alors autour de la tête de Juliette puis s'écartèrent de nouveau dans
un mouvement d'abandon exquis. Elle était délicieusement impudique, ainsi couchée devant Juliette,
les seins dressés vers le plafond, les cuisses ouvertes et écartées dans une position d'offrande exhibant
les moindres replis de ses intimités les plus secrètes. Elle commença à trembler de tout son être quand
Juliette viola d'un doigt précis l'entrée de ses reins et l'orgasme s'abattit sur elle avec une intensité inouïe.
Pendant tout le temps que le feu coula dans ses veines, Juliette but les sucs délicieux que son plaisir libérait
et quand la source en fut tarie, elle se releva lentement. Charlotte était inerte, les yeux clos, les bras en croix.
Juliette lui caressa doucement les cheveux, lui lissa les sourcils du bout des doigts, lui baisa furtivement les
lèvres. Elle lui dit qu'elle l'aimait. Charlotte, encore tremblante, lui répondit: "-Je vous aime", et que c'était vrai.
Venant d'un autre monde, sa Maîtresse entendit sa voix lui dire qu'elle était heureuse et qu'elle voulait que cela
ne finisse jamais. Juliette s'agenouilla entre les jambes de Charlotte, faisant alors onduler ses cheveux clairs
au-dessus de la vulve alors prisonnière du plus doux et du plus chaud des fourreaux qui lui prodiguait la plus
divine des caresses. Un court instant, elle s'interrompit pour lui dire qu'elle n'aurait jamais pensé qu'il était aussi
bon de la dominer sans la violenter puis brusquement, ses doigts vinrent se joindre à ses lèvres et à sa langue
pour la fouiller. Mille flèches s'enfoncèrent dans le sexe de Charlotte. Elle sentit qu'elle allait jouir de nouveau.
Elle voulut l'arrêter mais bientôt les dents de Juliette se resserrèrent sur la crête rosée. Un plaisir violent et
doux s'abattit sur les deux amantes et le silence envahit la pièce. Le plafond était haut, les moulures riches, toutes
dorées à la feuille. Juliette invita Charlotte à pénétrer dans la salle de bains où elle fit immédiatement couler l'eau
dans une baignoire digne d'être présentée dans un musée, un bassin en marbre gris à veinures rouges, remontant
à l'avant en volute, à la façon d'une barque. Un nuage de vapeur emplissait le monument. Elle se glissa dans l'eau,
avant même que la baignoire ne fut pleine. La chaleur est une étreinte délicieuse. Une impression d'aisance l'emplit.
Voluptueuse, Charlotte s'abandonna à ce bien-être nouveau sans bouger. Le fond de la baignoire était modelé de
façon à offrir un confort maximum, les bords comportaient des accoudoirs sculptés dans le marbre. Comment ne
pas éprouver un plaisir sensuel ? L'eau montait sur ses flancs, recouvrait son ventre pour atteindre ses seins en une
onde caressante. Juliette ferma les robinets, releva les manches de son tailleur et commença à lui masser les épaules
avec vigueur, presque rudesse. Ses mains furent soudain moins douces sur son dos. Puis à nouveau, elle la massa
avec force, bousculant son torse, ramollissant ses muscles. Ses doigts plongèrent jusqu'à la naissance de son ventre,
effleurant la pointe de ses seins. Charlotte ferma les yeux pour jouir du plaisir qui montait en elle, animé par ces mains
fines et caressantes qui jouaient à émouvoir sa sensibilité. Une émotion la parcourut. L'eau était tiède à présent. Juliette
ouvrit le robinet d'eau chaude et posa ensuite sa main droite sur les doigts humides de Charlotte, l'obligeant à explorer
la cavité de son sexe, la poussant à des aventures audacieuses. Ses phalanges pénétrèrent profondément son ventre.
Juliette, que Charlotte n'osait plus regarder, demanda alors, après avoir passé la main sur ses seins et le long de ses
reins, qu'elle écartât les jambes. Elle avait saisi et lentement ouvert, les lèvres qui protégeait le creux de son ventre.
Juliette la tira vers elle, afin qu'elle fût mieux à portée et son bras droit glissa autour de sa taille. Cette humiliation qu'elle
n'acceptait jamais sans se débattre et sans être comblée de honte, à laquelle elle se dérobait aussi vite qu'elle pouvait,
lui semblait sacrilège. Que sa Maîtresse fût à ses genoux, alors qu'elle devait être aux siens. Elle se vit alors fourvoyée.
Juliette perdit l'équilibre et bascula sur le bord de la baignoire. Son tailleur trempé devint une invitation à la découverte,
et la soie blanche de son corsage fit un voile transparent révélant l'éclat de ses sous-vêtements. Elle dégrafa sa jupe
et se débarassa de son corsage. Dessous, elle portait un caraco vaporeux et une culotte de soie, un porte-jarretelle
assorti soutenant des bas fins qui, mouillés, lui faisaient une peau légèrement hâlée. Les pointes durcies de ses seins
pointaient sous le caraco. Elle le retira délicatement dénudant ainsi sa poitrine. Bientôt, les mains de Charlotte se
posèrent langoureusement sur ses épaules, glissèrent aussitôt sous les bras pour rencontrer les courbes gracieuses
de la gorge. Il était rare que sa Maîtresse lui accorde un tel privilège. Elle aima cette pensée. Enhardie, ses doigts fins
s'écartèrent du buste pour glisser jusqu'à la ceinture élastique de la culotte. La caresse se prolongea sous le tissu.
Juliette pencha la tête en arrière et s'abandonna au plaisir simple qui l'envahit. Alors, rien n'exista plus pour elle que
ce bien-être animé par le voyage rituel de ces doigts dans la cavité de sa féminité. L'attouchement fut très audacieux.
Combien de temps restèrent-elles ainsi, à se caresser et à frissonner, ne fut-ce pas un songe, l'ombre d'un fantasme ?
Elles n'oseraient sans doute jamais l'évoquer. Mais Juliette se rhabilla et abandonna Charlotte sans même la regarder.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
Thèmes: littérature
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archivinae
Que dire ? tres tres réaliste ........... Transgression et engouement , mais peut etre que la dominée n'est pas celle que l'on croit...l'addiction a une compagne........
J'aime 25/01/22
Méridienne d'un soir
En effet @archivinae, la dominée n'est pas toujours celle que l'on croit. 1f607.png
J'aime 25/01/22