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Héliogabale ou Élagabal (Varius Avitus Bassianus) (v. 203 - 11 mars 222) fut empereur romain de 218 à 222 sous le nom de Marcus Aurelius Antoninus.
Descendant des Bassianides, une grande famille d'Émèse (Syrie), Varius Avitus Bassianus est dépositaire dès l'âge de treize ans de la charge de grand-prêtre du dieu Élagabal.
Lorsque Caracalla est assassiné, le 8 avril 217, à la tête des armées dans une plaine voisine de l'Euphrate, toutes les femmes de la branche syrienne de la famille impériale, chassées de Rome, se replient dans leur fief d'Émèse.
Julia Mæsa, sa grand-mère, Julia Soæmias, sa mère, et Julia Mamæa, sa tante et mère du futur empereur Sévère Alexandre, parviennent à convaincre l'armée de proclamer Varius, en raison de sa ressemblance physique avec Caracalla, empereur sous le nom de Marcus Aurelius Antoninus.
Les femmes, qu'on appelait « les princesses syriennes », sont indissociables du destin d'Héliogabale.
Héliogabale laisse les rênes du gouvernement à sa grand-mère, Julia Mæsa, et à sa mère, Julia Soæmias : « Il fut tellement dévoué à Semiamira sa mère, qu’il ne fit rien dans la république sans la consulter. » dixit Ælius Lampridius
L’ambition de sa mère semble si dévorante qu’elle manque de prudence face aux lois romaines qui relèguent les femmes à l’arrière-plan ; elle impose même sa présence au Sénat.
Ce détail, par-dessus tout, choque les contemporains : « lors de la première assemblée du sénat, il fit demander sa mère.
À son arrivée elle fut appelée à prendre place à côté des consuls, elle prit part à la signature, c’est-à-dire qu’elle fut témoin de la rédaction du sénatus-consulte : de tous les empereurs il est le seul sous le règne duquel une femme, avec le titre de clarissime, eut accès au sénat pour tenir la place d’un homme. » dixit Ælius Lampridius
Cette mise en place d'un « sénat des femmes » sera considérée par ses contemporains comme l'un des nombreux exemples de la « corruption morale » d'Elagabale.
Sa réputation a souffert sous la plume des historiens pendant des siècles, pour cacher le fait qu'un empereur romain ait été parmi les premières personnes de l'histoire à demander une chirurgie de réassignation sexuelle.
Il est arrivé au pouvoir à quatorze ans, et selon les archives historiques, Elagabalus a rapidement développé une réputation d'excentricité extrême, de décadence, de fanatisme et de promiscuité sexuelle.
Ces préjugés ont persisté à travers l'histoire jusqu'à nos jours :
Au XVIIIe siècle, Edward Gibbon, a écrit qu'Elagabalus "s'est abandonné aux plaisirs les plus grossiers avec une fureur incontrôlée".
Barthold Georg Niebuhr, a déclaré que "le nom Elagabalus est marqué dans l'histoire au-dessus de tous les autres" en raison de sa "vie indiciblement dégoûtante".
Officiellement, Elagabalus a été marié cinq fois (et deux fois à la même femme) avant l'âge de 18 ans....
Mais, peu porté sur la gent féminine, Héliogabale ne consomme pas le mariage et s'en sépare rapidement.....
Ses « mariages » homosexuels, notamment avec deux « colosses » grecs prénommés Hiéroclès et Zotikos, choquent les historiens romains.
Dans ses écrits, Cassius Dio ( en latin Lucius Cassius Dio ( v. 155 – id., après 235) homme politique, consul et historien romain d'expression grecque ), fait notamment référence à Elagabalus par des pronoms féminins et déclare que l'empereur voulait épouser un ancien esclave et conducteur de char nommé Hiéroclès. ( Des rumeurs disent qu'il aurait également épousé Zotikos, athlète de Smyrne.)
Dio note qu'Elagabalus était ravi d'être appelé la maîtresse, l'épouse et la reine de Hiéroclès.
Selon Dio, l'empereur portait du maquillage et des perruques et préférait s'adresser en tant que « dame » au lieu de « seigneur ».
L'historien moderne Eric Varner note :
« Elagabalus serait également apparu sous le nom de Vénus et(....) un portrait peint a été envoyé à la capitale avant l'arrivée du jeune empereur afin d'habituer les habitants de Rome à son apparence "exotique" »
Heliogabale se travestissait au quotidien; dans la Rome antique, le travestissement était pratiqué pendant les Saturnales, mais était interdit en dehors de ce rite.
À tel point INTERDIT ou TABOU que les Romains l'avait érigé en une punition, ordonnant aux déserteurs de porter des vêtements féminins pendant trois jours avant leur exécution, afin de les couvrir de honte; les identités de genre étant fermement établies.
Au delà du travestissement, Heliogabale cherchait à changer de sexe en proposant des sommes importantes à tout médecin qui pourrait lui donner l'équivalent des organes génitaux d'une femme au moyen d'une incision chirurgicale; ce qui ne fut jamais réalisé pour des raisons évidentes de maintien en santé et des risques mortels pour l'Empereur....
La fin de son règne fut rythmée par des orgies homosexuelles avec des prostitués mâles (exolètes) recrutés pour l'occasion, selon Aurelius Victor (v. 320 – v. 390), historien et haut fonctionnaire impérial romain.
Dio rapporte qu'Elagabale se serait " prostitué dans des tavernes et des bordels"....
Le 11 mars 222, Heliogabale est assassiné par la garde prétorienne qui lui préfère son fils adoptif et cousin.
Le cadavre de l'empereur déchu est jeté dans le Tibre et il subira la "damnatio memoriæ" littéralement « damnation de la mémoire » qui fera casser, marteler, etc. toutes les représentations d' Heliogabale, mais aussi de tous ces proches, ex épouses comprises.
Statue de Julia Aquilia Severa (musée archéologique d'Athènes) vraisemblablement victime de la damnatio memoriæ de son mari.
Héliogabale laissera par ailleurs probablement le premier témoignage de "pony play" sur un camée....
Le cabinet des médailles de Paris possède un camée représentant Héliogabale nu, se présentant dans de « triomphantes dispositions intimes », sur un char tiré par deux femmes nues et à quatre pattes.....
Mais c'est là une autre dimension, histoire...
Posté dans: Techniques & Pratiques BDSM
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Merci à vous, Montaigne, pour cette chronique historique intéressante.
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29/11/21