Laidy Sienne
par le 07/10/21
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Quand j’ai cherché ma serviette dans la cuisine, j'ai vu l'heure : deux heures. J’ai espéré qu’on allait s’arrêter, ce qui n’a pas eu lieu. Je me suis demandée pourquoi on continuait, j’étais fatiguée, en manque de sommeil.
Ensuite, bandeau sur les yeux et pinces sur les seins, déjà tellement malmenés que la douleur a encore augmenté.
Des pinces sur les grandes et les petites lèvres, je ne savais pas ce que vous faisiez, ça faisait hyper mal. et vous me disiez que c’était les pinces qui pincent le moins.
Est-ce que c’était votre première utilisation ? Ca faisait mal, très très mal, je ne me souviens plus quand j’ai eu une douleur physique aussi intense, il y a des années surement. Vous avez commencé à retirer les pinces à ma demande. Heureusement. En me disant que j’étais hypersensible. Et là .....Enorme crise de larmes, poumons bloqués par la douleur, je ne pouvais plus respirer, plus reprendre mon souffle. J’ai commencé à paniquer de ne pas respirer, je suis entrée en moi, me suis calmée seule, et ma respiration est revenue.
Je ne voulais plus rien, juste m’en aller, et certainement pas vous approcher. Puisque vous êtes celui qui fait mal. La seule raison qui m’a fait rester est que j’étais épuisée, et vous, le seul être humain à la ronde. Je vous en ai voulu beaucoup, de ce peu de compassion et d’humanité apparente, pas de petite phrase « viens dans mes bras, tu as été courageuse ». Non, des ordres, juste « viens là, calme toi ».
Votre explication : la jouissance d’après cette douleur devrait être encore plus forte. Ça n’a pas été le cas, je n’ai pas joui plus fort, j’ai subi cette douleur très vive pour peu de plaisir supplémentaire.
Trop fatiguée pour aller plus loin dans la recherche de plaisir ? sûrement. Ou trop de force pour vraiment lâcher prise …..
Ensuite, du shibari que j’apprécie toujours autant. Une fessée avec un chausse-pieds en métal, froid, agréable, et aussi comme une menace de l’endroit à frapper.
Après …. Les coups fatiguent. Les marques sont encore là, quatre jours après, elles partiront sûrement. Sur les pieds aussi, douloureux, aussi. Vous m’avez laissée un petit temps encordée, agréable pour me reposer, j'en profitais pour me remettre, et respirer longuement en attendant la suite.
J’avais atteint le stade de capitulation, je n’osais plus rien faire, et plus rien dire non plus, de peur de me faire pincer les seins, ou avoir mal, encore et encore : ce n’était plus drôle depuis un bon moment, tard dans la nuit aussi, et vous n’aviez apparemment pas l’intention d’arrêter.
Et pourtant, je continuais. C'était peut-être ce que vous souhaitez : me "mater"
Je continuais, pour voir, pour savoir ce que cette découverte pouvait comporter. J’étais là pour apprendre, sur moi, c’est mon souhait. L’envie de savoir était plus forte que l’inconfort, la douleur ou la fatigue. MON envie de savoir, d'apprendre, d'expérimenter. MA volonté aussi, qui a été largement testée. Et je savais aussi que je pouvais m’en aller à tout moment. Une grosse sécurité pour moi.
Quand vous avez mis une pince sur ma langue, je l’ai enlevée. Quand vous avez parlé de l'appliquer à mes narines, la phrase est sortie toute seule « si vous faîtes ça, je m’en vais ». J’ai rassemblé mes forces 3 secondes pour faire ça, mon instinct de survie probablement. Le silence est tombé dans la chambre, éloquent. Je vous ai senti déçu. Et surpris. De quoi ? Pour autant, vous avez respecté mon souhait et m’avez désencordée. Ouf. Ensuite je vous ai donné du plaisir avec ma bouche, j’ai entendu « ma douce soumise », à moitié endormi, sur le dos, tranquille.
Un peu bougon, vous restez au lit, le temps que j’aille prendre une douche. Pas de douche ensemble, d'aftercare si précieux pour moi, l'eau c’est mon élément, je profite de ce moment seule, dommage. Ça m’aurait donné une occasion de vous voir nu.
Une fois douchée, en guise de bonne nuit, c’était « fais moins de bruit », charmant ! Vais-je dormir dans cette chambre, ou dans la chambre à côté ? De fatigue, je suis restée. Dormi deux heures, réveillée avant vous, vers 5-6 heures à cause des ronflements, malgré les bouchons d’oreille et l’huile essentielle …... Une prochaine fois, je ferai autrement.
Réveil presque câlin, fellation et sodomie. J’ai échappé à une nouvelle torture de mes seins, je ne sais pas si j’aurai supporté. J’aime entendre les hommes jouir, c’est mon plaisir, c’est gratifiant pour moi.
Petit déjeuner calme, vous debout tout le temps, vous mangez, parlez et buvez debout. Allez-vous continuer à me pincer les seins, le jeu est-il fini ? Dans le doute, je reste en semi-alerte, je n'ai pas ou plus confiance. Mais vous ne me touchez pas, ça me détend.
En tous cas, 3 petites heures de sommeil n’ont pas l’air de vous déranger, vous ne semblez pas fatigué, un homme solide. Un bisou sur la bouche en partant, une des rares récompenses accordée à ses soumises. Probablement un signe positif pour moi. Vous m’avez dit aussi que j’étais une bonne soumise.
Retour chez moi, boulot le matin et 2 heures de sieste pour me remettre, vu qu’une longue soirée m’attendait. Criblée de courbatures le vendredi, le frottement de ma robe est douloureux devant. Du mal à dormir sur le ventre, les seins douloureux, bleuis et les tétons un peu écorchés. Pas trop de mal du côté des fesses, à part les traces violettes.
Avec le recul, je me suis aussi demandée quand vous aviez prévu de vous arrêter pour cette première rencontre. Si je ne vous avais pas stoppé, aviez-vous prévu une nuit blanche ? Pourquoi trop fort, trop long, trop douloureux, sadique, peu voire pas sensuel ? Quelle aurait été votre limite ? Est-ce que vous n'en avez pas du tout ? (ce qui serait effrayant) Je me le demande encore. Je suis venue, j'ai vu, j'ai perdu (veni, vici, perdidi)
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Edit 2021
Avec le recul, deux années après, je me rends compte à quel point je voulais tester des choses. Et à quel point j'ai une très forte volonté. Cela n'aurait pas pu se faire sans. Et de la patience. Capable de me faire passer 7h avec une personne qui ne me correspond pas. Et à quel point mon instinct de survie s'enclenche. Quand il le faut. A bon escient. Ca me rassure, aussi de savoir que j'ai cette ceinture de sécurité personnelle. Et enfin, comment je sais entrer en moi, avec quelques respirations, comment je peux m'isoler du monde par la simple force de mon souffle.
Pour ceux qui liraient mal entre les lignes, ce n'est PAS du masochisme. C'est une expérience. Sévère, abrupte, mais c'est ainsi.
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Quelle a été la suite de cette fameuse soirée ? Ce dom, d'une vieille famille bordelaise très connue, n' avait pas souhaité que l'on se rencontre dans un café à Bordeaux avant cette soirée, car il était marié. Et plutôt connu. Donc difficile pour lui de se promener avec une femme qui n'est pas son épouse. Et je ne me voyais pas l'inviter chez moi. Ensuite, il habitait en Normandie et je savais que ce ne serait pas une relation intense, vue la distance.
Suite à mon courrier, il a été effaré par le retour que je lui en ai fait, la description précise. Et a signalé que ça le calmait bien de recommencer. Preuve qu'il n'avait pas observé/compris ce qui se passait durant la séance. Que sa limite était ...... la mienne : drôle de dom qui délègue la limite à sa soumise, sait-il lire mes signaux ? 
Et pour la petite histoire, ce monsieur a vécu un sévère "retour de boomerang". Découvert par son épouse, son téléphone surveillé par ses fils, il a totalement disparu des réseaux sociaux. Et ses ex-soumises n'ont plus entendu parler de lui. C'était donc un dom ...... pas si dom que ça :-)

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Peer
Et finalement assez bouleversant, et ... triste. Ou pas ...
J'aime 07/10/21
Laidy Sienne
Bonjour à tous les deux. Et merci de vos commentaires.
J'aime 07/10/21
Lady_Agnès
Donc il habitait la Normandie mais ne pouvait prendre un café en ville avec une femme à ... Bordeaux? rien que ça déjà signal d'alarme au rouge.... Je n'ai lu que cette partie de votre témoignage mais là on est bien loin de lire le comportement d'un Dom, mais juste d'un bourreau sadique et sans respect. Alors oui vous auriez pu partir plus tôt, mais franchement aucun Dom ne devrait pousser une personne jusqu'au point où c'est son instinct de survie qui la pousse à fuir. Juste une question, avez-vous avant cette rencontre, définit les limites?
J'aime 07/10/21
Laidy Sienne
Bonjour Lady_Agnès : disons qu'il habitait en Normandie et que sa famille est une vieille famille bordelaise, qui a pignon sur rue, et un château familial. D'où ce choix. Et pour répondre à votre question, non je n'avais pas défini de limites, car mon ex-Maitre (2018-2019) m'avait toujours respecté de ce coté. Certaines séances n'ont, tout simplement, pas eu lieu à l'époque car je n'étais pas en état, sans que je le demande expressément, et sans qu'il m'en tienne rigueur. Bonjour André62 : merci pour ce compliment. Il parait, oui. Oui, j'aime les écrits lisibles facilement. Et j'ai un petit coté "ayatollah de l'orthographe". (NB : Certains posts sur ce groupe me sont malheureusement inaccessibles, je dois les lire en phonétique pour comprendre. Ca me prive de certains commentaires, mais c'est ainsi)
J'aime 07/10/21 Edité
Lady_Agnès
merci pour votre réponse @Laidy Sienne, donc une rencontre dans le vif du sujet sans que des limites soient demandées et fixées, du grand n'importe quoi.. Voilà qui confirme que cet homme est tout sauf un Dom 1f621.png .. A FUIRE.
J'aime 07/10/21 Edité
Laidy Sienne
Merci Lady_Agnès pour ce commentaire ; comme vous avez lu plus haut, cet homme s'est mis tout seul hors d'état de nuire dans la sphère BDSM. Amusant retour de bâton. Captain33 :je vous remercie pour ce retour. Oui en effet, j'aurai pu et j'aurai du, probablement (je ne prends pas mal votre remarque). L'idée de ces articles, de cet étalage volontaire de mon expérience est plutôt de voir ce que cela suscite, si j'ai raté un truc. Ecrire permet de se comprendre aussi. C'est ma quête. Et merci pour le mot "rustre", je l'appellerai comme ça désormais ! :-) Tout haut gradé de l'armée qu'il était.
J'aime 07/10/21 Edité
softail
Tout nous construit, fait de nous ce que nous sommes. Bonnes et mauvaises expériences. Souvent un mélange des deux. On apprend plus des échecs que des réussites parait-il. Merci pour ce partage aussi captivant qu'instructif.
J'aime 08/10/21
Lady_Agnès
@Laidy Sienne , j'espère aussi que cette expérience vous aura permis de devenir plus prudente: comme ne plus pratiquer sans avoir fixé vos limites , fixer un safeword et surtout savoir utiliser ce SW ou dire stop à partir du moment où le plaisir n'est pas présent Le BDSM n'est pas destruction de soi ni de l'autre mais partage, lorsqu'il n'y plus partage ce n'est plus du BDSM.
J'aime 08/10/21
monza
merci pour ce partage: il me faudrait beaucoup de lignes pour commenter tout cela, pour commencer je fais la meme chose ... non pas ce genre de séance1f61f.png !! non, demander un retour à ma soumise , pour apprendre, comprendre, découvrir un moment, une situation que j'ai mal vu passer, on a beau essayer d'etre connecter on ne voit pas tout...et j'ai souvent découvert de bonnes choses.Mais je me sens tellement loin de votre description, pas par les pratiques, il manque même des choses pour moi, mais pour le consenti, le ressenti, le partage, l'evolution. cela fait penser plutôt à une sorte de challenge avec lui même, du type : attends la prochaine fois que j'en chope une.... je vais lui faire la totale.... j'admire votre mental, même sil est admis depuis longtemps que mesdames possèdent dans ce domaine une force indéniable. Une question si vous permettez...avez vous gardé un " traumatisme" ou une "mémoire corporelle " sur un aspect...pas exemple une appréhension sur une pratique, un geste, une attitude.
J'aime 08/10/21
Laidy Sienne
@Captain33 : merci pour ce retour. Le rustre restera là où il est. @softail : et oui, nous ne sommes que le produit de nos expériences. Merci pour ce retour positif. C'était un test pour moi, je me demandais si ce partage allait intéresser, susciter des réactions ou au contraire de la pitié ..... Lady_Agnès : oui en effet, c'est une bonne façon de comprendre ce qui ne convient pas. Je suis d'accord que le BDSM est partage et construction. @monza : merci de ce retour. Si si, écrivez toutes les lignes que vous voulez, cet endroit est un lieu d'échanges, pas un musée de mes écrits ! :-) Oui, j'ai un mental assez fort, et une résilience parait-il exceptionnelle, liée à mon histoire de vie. Ceci explique peut-être pourquoi je n'ai PAS à ma connaissance de traumatisme, ou mémoire corporelle identifiée.
J'aime 08/10/21 Edité
Je sais que vous aimez la écriture bien et correctement, mais c'est ne pas ma langue donc excusez moi pour le fautes. Je suis nouveau dans cette Mond du bdsm, et je lu votre expérience avec agitation, frison et compassion. Je quasiment pas de expérience dans cette domaine et je ne sais pas jusqu'à où certains sont capables de y aller. Peut-être je suis trop soft, mais mon intérêt est le plaisir, pour chaque partie. Bdsm oui, mais aussi de une façon humaine. Merci beaucoup pour votre partage. J'en tirée mes leçons.
J'aime 08/10/21
monza
la symbolique de la photo.... bien trouvée
J'aime 08/10/21
PHI88
Laidy Sienne, vous en conviendrez certainement, mais votre expérience va à l'encontre de certains principes fondamentaux à mes yeux. Une pré-rencontre bien sûr, qui n'a pas pu se réaliser : cette impossibilité aurait dû, à mon avis annuler toute suite et arrêter la relation avant qu’elle ne commence. Quel que soit l’attrait que vous aviez au départ pour cette personne, les antennes doivent se mettre en alerte si elle annonce ne pas avoir cette possibilité. Un(e) soumis(e) se retrouve entre les mains de son (sa) dom, ce n’est pas une relation banale, et doit pouvoir le voir, l’analyser un peu plus avant… Puis cette première séance a été beaucoup trop longue à mes yeux. Pour une première, je me limite à une durée de 2 heures environ et je l’annonce à la soumise en lui demandant si ça lui convient ; puis on fait le point et on prend du recul avant d'aller plus loin. Cette pratique d'une si longue séance entre personnes qui ne se sont jamais vues m'étonne vraiment. Il me parait important de définir et de limiter une durée approximative avant, pour la 1ère rencontre surtout, même si on a déjà du vécu D/s comme c’était votre cas : il est toujours temps de dire, après ces 2 heures qu’on a envie de continuer. Ensuite, quand on se connait mieux, on peut adapter alors la durée et l’allonger… ou pas… Et si on est très éloignés, on peut se voir une journée sans que toute la journée soit sous le signe du bdsm. Merci pour ce témoignage très bien écrit, comme les précédents d’ailleurs. J’ai lu que vous appréciez les textes écrits sans fautes, c’est aussi mon cas, car on voit certains récits qui en deviennent parfois incompréhensibles et remplis de contresens possibles. N’hésitez pas non plus à nous conter vos bonnes expériences car vos récits sont très plaisant à lire… On y situe très bien la scène... 1f60a.png1f60a.png
J'aime 13/10/21
Laidy Sienne
@JJ : merci pour votre commentaire. N'hésitez pas à lire des textes, des blogs de soumis.es et de dominant.e.s : cela permet de bien comprendre ce qui se passe dans la tête. PS : il n'y a pas de "trop" soft, ou pas assez. C'est ce qui VOUS va, qui prime. @monza : merci pour cet avis. Oui, j'ai stoppé net l'escalade. @Justeme : merci pour ce gentil commentaire. Non, je ne voulais pas spécifiquement respecter mes engagements, puisque c'est moi qui ai stoppé la séance à la fin. Je voulais voir ...... jusqu'où il irait, jusqu'où ça me menerait. J'ai vu :-) @PHI88 : je comprends vos remarques. Et oui, il est sage et prudent de rencontrer la personne en vrai. Ce que je fais bien sur, quand les discussions arrivent au point où c'est le moment de la rencontrer. Maintenant, j'ai défini une sorte de limite géographique autour de ma ville, de façon à ne pas forcer les choses pour une rencontre. Merci aussi pour le gentil commentaire sur mes écrits : j'essaie du mieux que je peux, de me relire, corriger avant de cliquer sur "Envoyer". Et même je modifie les textes APRES envoi, puisque j'ai trouvé la fonction (trois petits points) pour le faire. Ca aide :-)
J'aime 13/10/21 Edité
Laidy Sienne
Merci gitane sans filtre , oui c'est bien que ce soit la fin. Et la fin de la relation par la même occasion.
J'aime 17/10/21
Zuip
Une expérience vraiment très douloureuse... Et tu as eu le courage de publier ce compte-rendu...
J'aime 10/09/22 Edité
Laidy Sienne
Merci Zuip
J'aime 10/09/22 Edité
Marc Nancy
De mon point de vue pas un dominant, mais un soudard égoïste qui utilise le bdsm pour satisfaire ses pulsions violentes
J'aime 04/04/24