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Les choses sont à peu près revenues à la normale. Xavier me rend visite, on traîne pas mal ensemble. Coté physique,
ça s'est également calmé. Même si j'ai toujours autant de désir pour lui, voire plus, et même si je le surprends souvent
en train de me regarder. On s'est embrassé quelques fois, mais il semblerait qu'on ait mis un moratoire tacite sur toute
démonstration d'affection physique. Je ne suis pas sûre de savoir pourquoi. Je ne suis pas sûre que cela me plaise. J'ai
envie de lui. J'ai besoin qu'il me touche. Je suis mes cours à l'université, je vais courir, je travaille à mi-temps comme
serveuse dans un bar à cocktails. Et je le vois de temps en temps mais c'est loin d'être suffisant. Surtout, j'essaie de ne
pas paniquer en attendant de savoir si je suis acceptée ou non dans l'année supérieure de la faculté. Avec tout ce qui
s'est passé depuis que je l'ai croisé sur le campus, j'ai réussi à oublier que j'attendais une réponse. La lettre arrive enfin,
c'est Xavier qui me l'apporte avec le reste de mon courrier. Je suis assise sur le comptoir de ma cuisine, les pieds sur
une chaise, quand il frappe à la porte et entre sans attendre que je lui dise de le faire. La lettre de l'université est la
dernière, bien évidemment. Quand je la vois, mon cœur se met à battre très fort et je fais tomber toutes les autres. On
laisse tous les deux cet instant de tension passer en silence. Le temps de déchirer l'enveloppe, mon passage en classe
supérieure est validé. Je suis folle de joie mais je ne parviens pas à décrypter l'expression de son visage. On est l'un à
coté de l'autre, debout dans le séjour. Je tends ma main pour prendre la sienne, j'enlace mes doigts avec les siens.
Son visage s'adoucit. J'avance plus près, je me colle contre lui. Il lâche ma main et passe son bras autour de ma taille,
me serrant encore plus contre lui. Sa main est posée sur le creux de ma hanche, d'un seul coup, le feu de sa présence,
de sa chaleur, de ses muscles m'envahit. Le moindre contact me brûle, consume toutes les couches de vêtements entre
nous jusqu'à ce que je sois presque capable de sentir sa peau contre la mienne. J'ai besoin de ça. Cela fait trop longtemps
qu'on joue à ce petit jeu maintenant et le maigre avant-goût que j'ai eu de lui ne suffit plus. J'ai besoin de plus. Je ne sais
pas pourquoi il a conservé cette distance entre nous, mais j'en sais assez. J'ai joué le jeu, j'ai ralenti nos baisers quand
il le faisait lui, je n'ai pas insisté. Nos baisers sont presque platoniques ces derniers temps. Un effleurement des lèvres
qui va parfois jusqu'à franchir la porte du royaume de la chaleur et du désir. Maintenant mon corps chante d'être si près
du sien, mon esprit et mon cœur bourdonnent d'adrénaline. Ses doigts se plantent dans la chair de ma hanche, ses yeux
brûlent dans les miens, deux flammes couleur cobalt posées sur moi. Je sais qu'il ressent tout à fait la même chose.
Je me mords la lèvre en sachant parfaitement quelle sera sa réaction. Ses yeux s'ouvrent et ma poitrine se gonfle. Ses
doigts se resserrent sur moi encore plus jusqu'à ce que soit presque douloureux, d'une façon excitante. Je cambre mon dos
et prends une grande inspiration, j'écrase mes seins contre lui. Je suis prisonnière de l'ardeur de mon propre désir. Sa
bouche descend jusqu'à la mienne, dure et violente, et ses dents attrapent ma lèvre inférieure, la mordent, affamées,
la dévorent. Sa langue glisse entre mes dents, elle remue furieusement contre la mienne en s'entremêlant. Je gémis tout
doucement. Je sens sa chaleur brute juste derrière moi et j'entends mon sang marteler dans mes oreilles. Les marches
pour arriver à ma chambre n'en finissent pas. Je suis à deux doigts de me retourner et de me jeter sur lui dans l'escalier.
Le désir m'accable. C'est comme être affamée, un besoin qui transperce chaque parcelle de ma peau. J'ai besoin de son
corps, de ses mains, de sa bouche, de ses lèvres. J'ai besoin de passer mes doigts dans ses cheveux, de tracer les lignes
de son anatomie et de m'abandonner à tous les paradoxes qu'il est, ses muscles saillants, sa peau satinée, le vagabondage
de ses doigts et de son membre viril. Trempée, je tremble entre mes cuisses et j'ai besoin de le sentir en entier maintenant.
J'enroule mes jambes sauvagement autour de sa taille, prends son visage entre mes mains et unis ma bouche à la sienne,
dans un baiser sauvage. Je sens toujours le fantôme de Xavier cogner contre mon âme, et celui de ma culpabilité et de ma
souffrance. Je les ignore, qu'ils me hantent, qu'ils hurlent. Ses mains caressent mon dos, mes fesses, je n'entends plus les
fantômes. Il recule, cherche mes yeux, de ses deux saphirs étincelants et je vois ses fantômes à lui qui essaient de sortir.
Nous sommes tous les deux hantés par les spectres du passé, mais il faut bien tourner la page un jour et faire taire la voix
de notre culpabilité. Et ce jour, c'est maintenant. Xavier me repose doucement par terre et je sens son érection quand mes
hanches glissent contre les siennes. Je le contourne et me mets à marcher à reculons en direction du lit. Ma respiration est
de plus en plus faible. Je me défais de son étreinte et ses sourcils se froncent de confusion. Ses traits se détendent quand
il me voit continuer à reculer en dansant et attraper le bas de mon tee-shirt. Je l'enlève d'un seul geste et le jette par terre.
Je ris, saisis l'arrière de ma jupe et fais glisser la fermeture Éclair. Il se fige dans le couloir. La lueur phosphorescente qui
vient du salon accentue sa silhouette virile. Je défais mon soutien-gorge, une agrafe à la fois, le tout glisse le long de mon
bras jusqu'au sol. Son regard sur moi me fait chavirer. La pointe de mes seins se tend. Et puis, je ne peux plus me retenir.
Je lui enlève son tee-shirt et l'imite en le reniflant. Mes doigts courent le long de son torse et s'arrêtent sur le chemin de son
boxer. Ils effleurent son sexe. Le tissu est humide au niveau de son gland. Il enlève son jean et nous sommes désormais
tous les deux en sous-vêtements. Il se penche et m'embrasse. J'empoigne ses fesses. Il plonge à genoux devant moi et je
dois m'accrocher à l'encadrement de la porte. Il écrase son visage contre mon sexe moite. Un cri m'échappe quand il baisse
mon string d'un coup sec. Me voici entièrement nue. Sa langue lèche mon intimité en traçant des cercles autour de mon
clitoris. Je sens une pression brûlante monter en moi. Plus je hurle, plus ses coups de langue deviennent rapides et fiévreux.
Je suis sur le point de jouir, il ralentit. Sa langue sort de mon vagin, puis recommence à lécher mes lèvres. Il est partout
en moi. Je m'écroule, les genoux tremblants, dans sa bouche, sur ses doigts, mes mains s'emmêlent dans ses cheveux.
Il va et vient. Il attrape mon clitoris entre ses dents. Je suis la ligne de son flanc, le long de ses côtes, redescends sur ses
hanches. Je commence à le caresser du bout d'un doigt. Juste la pulpe de mon index frôlant l'extrémité de son gland. J'ai
envie de le prendre dans ma bouche. Il est épais et dur comme du bois. Il glisse sa main dans mes cheveux puis incline la
tête en arrière quand je trouve enfin le courage de le prendre entre mes lèvres. Il a un goût tiède. Un liquide chaud sort de
son gland, je le sens sur ma langue, une odeur de musc et de sel. Il gémit et je l'avale plus profondément, centimètre par
centimètre dans ma bouche, faisant courir ma langue le long de son membre. Je le tiens toujours dans ma main, que je
bouge de bas en haut. Mes lèvres rejoignent mes doigts, je vais aussi loin que possible avant de m'étouffer. Je recule et
le fais glisser hors de ma bouche avec ma main. Il agite légèrement les hanches quand il touche le fond de ma gorge.
Il gémit et se met à bouger en suivant mon rythme. Je sais qu'il a dit qu'il ne voulait pas jouir dans ma bouche, mais je
décide du contraire. J'en ai envie. Je veux l'avaler, le goûter, le sentir, le sentir s'abandonner dans ma gorge. Je prends ses
testicules dans une main, ils sont tendus, gonflés. Je les masse aussi délicatement que possible, en continuant de bouger
mon autre main sur la base de son pénis. Je le suce énergiquement. Son souffle semble épuisé, ses hanches convulsent
de façon incontrôlable. Je l'avale en entier à chaque mouvement, sans m'étouffer. Cela me rend fière. Je sens ses testicules
se contracter, palpiter. Et d'un coup, il explose au fond de ma bouche. Je sens une coulée chaude gicler dans ma gorge.
Je recule pour que son gland soit au bord de mes lèvres et le suce énergiquement. Il grogne bruyamment, ses hanches se
rebellent et un autre jet jaillit dans ma bouche. J'y goûte cette fois. Un liquide épais, chaud, salé qui coule sur ma langue,
puis dans ma gorge quand je l'avale. Je serre son sexe à la base, pompe, continue à le sucer et il se laisse aller une
troisième fois, un jet moins dense et plus doux. Quand je ressens les convulsions s'évanouir, je le reprends une dernière
fois. Je le relâche et je glisse le long de son corps afin de me reposer sur son torse. Son gland encore dur chatouille mon
sexe et je ne peux m'empêcher de me tortiller, de me placer au-dessus. C'est à mon tour. J'ai envie de lui en moi.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Merci chère Méridienne pour vos textes sublimes, et votre façon, toute en nuance, d’exprimer le désir.
Une question cependant, pourquoi parler de « fantasme masculin » à propos de la fellation alors même que tout votre texte témoigne que c’est aussi et dans ce cas surtout un désir de femme?
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22/07/20
Chère Méridienne. Ce n’était qu’une remarque en passant. Le fond est bien plus important que la forme. En tout cas, je me retrouve dans votre texte et le désir qui en ressort
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22/07/20