Master Mind
par le 31/05/20
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Pour ceux trop pressés : la soumination n'existe pas, c'est une autre façon de dire D/s.
Pour la suite de mon propos, j'ai choisi un Dominant et une soumise, mais le sexe des protagonistes n'a aucune importance, c'est le rôle et non le genre qui importe.
Analysons les rapports de pouvoir dans une relation D/s. Tout le monde sait que le Dominant ordonne et que la soumise exécute. Donc la logique veut que ce soit le Dominant qui ait le pouvoir. Mais est-ce vraiment le cas ?
À moins d'habiter dans certaines parties du monde où l'esclavage existe encore, la soumise se soumet par choix. Mieux, elle choisit même son Maître. Nous voici devant le premier paradoxe.
Dans toute relation D/s de bon niveau, il est coutumier d'avoir un "safeword" qui signale au Maître qu'il dépasse les capacités de la soumise. Et j'irais même plus loin, si le Dominant ne remplit pas les attentes de la soumise, elle peut partir purement et simplement. Tiens encore un paradoxe : la soumise décide de quand on arrête.
Certains ne jurent que par le contrat qui lient et sacralisent les limites des deux parties. Encore une fois la soumise a son mot à dire avant de signer. Elle va fixer des limites, formalisées ou non par écrit. Troisième paradoxe : la soumise fixe les limites.
Avec une soumise qui choisit son Maître, qui a le pouvoir de dire stop et de fixer les limites de la relation, qui détient réellement le pouvoir ? La soumise !
Et oui, les soumises ont aussi des attentes. Certaines veulent souffrir, se faire humilier, aiment la violence ou le sexe. Aussi douloureuses et pénibles que soient les activités et punitions offertes par leur Maîtres, elles en ont besoin. Mais plus qu'un besoin physique, un besoin psychologique.
De ce fait, une soumise va faire tout ce qu'elle peut pour pousser son Maître à la combler : la vilaine souminatrice !
Et le Dominant va tout faire pour garder sa soumise et donc tout faire pour la combler : le vilain souminateur !
Malheureusement, vous pouvez retourner le problème dans tous les sens, une relation D/s durable sera faite de compromis. Dès lors, elles seront toutes des relations souminateur/souminatrice et là, personne n'y comprend plus rien, et personne ne sait qui fait quoi. Alors restons sur nos conventionnels D/s pour que chacun sache se situer et ce qu'il est censé faire et arrêtons de parler de soumination.
Thèmes: soumination
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Ge_Piska
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette analyse qui certes comporte beaucoup de vérités mais il me parait intéressant de pousser plus loin dans la signification ou plus exactement l’utilisation du terme « soumination ». Bien évidemment, quand on parle de Lien D/s, il s’agit en tout premier lieu d’une relation consentie par les deux parties… donc oui le (la) soumis(e) a le choix d’accepter ou pas de se soumettre et à qui se soumettre. Il (elle) a le choix d’accepter le Lien et/ou d’y mettre un terme. Ce sont, à mon sens, les seules décisions qui lui incombent. En ce qui concerne le contrat, ou à minima les termes de la relation (car le contrat arrive dans un 2ème temps, après avoir effectué une période d’essai), il est évident que les limites du (de la) soumis(e) peuvent et doivent être discutées… il est primordial pour le (la) Maître(sse) d’en connaître la teneur, et c’est à lui (elle) seul(e) de décider de les respecter ou, le cas échéant, de les repousser progressivement. Le safe word … lui aussi est important ! il ne s’agit pas de donner au (à la) soumis(e) l’opportunité de refuser un acte mais de faire savoir à son (sa) Maître(sse) qu’il (elle) n’est pas en capacité d’aller plus loin … c’est un code de sécurité, mais aussi d’information très important pour le (la) Maître(sse). Quand je parle de soumination, c’est plus dans le sens où le (la) soumis(e) va tenter par tous les moyens d’orienter le (la) Maître(sse) vers un exercice qu’il (elle) souhaite effectuer. J’ai eu des soumis souminateurs… qui voulaient systématiquement m’imposer ce qu’ils voulaient et ne tenaient pas compte de mes propres exigences… qui spoliaient mon pouvoir de décision. Le (la) Maître(sse) n’est pas l’instrument des fantasmes du (de la) soumis(e)… Si tel est le cas, il devient souminateur. Bien sûr, la communication est la base d’un Lien D/s et le soumis peut et doit informer son (sa) Maître(sse) des pratiques qui lui plaisent, ou à contrario lui déplaisent… mais le choix définitif reste de la responsabilité du (de la) Maître(sse). Bien évidemment, je n’ai pas la prétention de détenir la vérité, et je respecte très profondément votre point de vue, mais j’espère que mon analyse portera à réflexion. Bonne journée à vous tou(te)s, dominant(e)s, soumis(es)… et souminateur(trice)s !
J'aime 01/06/20
Anoa féline
Je trouve ce texte très explicite. Si j offre ma soumission c'est parce que je cherche la jouissance et le lacher dans l abandon de mon corps aux desirs du Maitre. En contrepartie jattends que mon besoin de plaisir sexuel physique et cérébral soit comblé. Merci pour ce texte que je partage
J'aime 01/06/20
Ge_Piska
bien sûr que le soumis a des besoins et des désirs ... et c'est de ma responsabilité de les satisfaire. Comme je dis souvent, un soumis comblé est un soumis docile et fidèle. A mon sens, c'est au (à la) Maître(sse) de prendre soin de son (sa) soumis(e)... d'où l'intérêt de la communication... pour ma part, j'ai toujours à coeur de prendre grand soin de mon soumis... je suis à son écoute et je lui apporte son lot de plaisir et de jouissance... mais aussi de frustration et d'humiliation !... quand je parle de souminateur, ce n'est pas quand le soumis me dit aimer telle ou telle pratique... c'est quand il insiste lourdement pour faire telle ou telle chose à un moment précis... si mon soumis me dit aimer porter une cage ... j'en prend note... et je lui ferai porter la cage ... au moment où je le déciderai... rien ne sert de me le demander maintes et maintes fois en espérant que je céderai et que je m'empresserai de lui imposer la cage ... auquel cas ce ne serait pas ma décision mais celle du soumis ! ... c'est moi, en ma qualité de Maîtresse, qui déciderai quand et comment je lui imposerai ce que je sais qu'il désire
J'aime 01/06/20
Anoa féline
Ge_Piska . Oui je comprends. Cest ainsi que je le vois en tant que soumise. Moi j attends juste de jouir, au moment ou le dominant avec qui je suis le decide bien sûr. Je cherchele sexe mais je ne le réclame pas. Jai exprimé mes besoins, au dominant d u répondre, selon son desir à lui
J'aime 01/06/20
Ge_Piska
c'est tout à fait ça Anoa féline !!!! Enviedevous... oui la frustration exacerbe la jouissance ... le fait de contenir la jouissance lui donne plus de puissance quand le (la) Maître(sse) autorise enfin le (la) soumis(e) de jouir... c'est aussi une façon de marquer son pouvoir ... il ne faut pas se mentir !!! la frustration a donc un double effet ... et c'est très intense, tant pour le (la) soumis(e) que pour le (la) Maître(sse)
J'aime 01/06/20
FemmeFemelleEsclave
Merci à tous pour vos contributions, intéressantes à tous points de vue. Concernant le terme même de « soumination », je concède volontiers à DpF que je le trouve particulièrement laid. Sur le fond, dans ce que vous exprimez, sur qui, de la soumise ou du Maitre, détient le « pouvoir », je souscrit largement à votre propos. Oui, la soumise a le pouvoir de choisir son Maitre. Oui, c’est elle qui impose ses limites. Et oui encore, elle peut décider de « partir ». Pour autant, au delà de ces affirmations de principes, je serais peut être plus nuancée. ______ Sur la base de la seule chose dont je puisse parler en connaissance de cause, mon propre vécu, j’ai été, longtemps, dans cette posture de « souminatrice », imposant à mes amants de rencontre mes choix, mes limites, mes désirs. Pour autant, ils en ont, eux aussi, tiré plaisir. Et, dans le cadre que certes je leur imposais, je leur reconnaissais le droit d’abuser de moi à leur convenance. Alors, si chacun y trouve son compte, où est le mal ? ______ Aujourd’hui, dans une relation qui s’est inscrite dans la durée, je serais cependant plus nuancée. Oui, j’ai voulu, souhaité, désiré « appartenir » à celui qui est désormais mon Maitre. En ce sens je l’ai « choisi ». Mais je ne serais pas aujourd’hui son « esclave » s’il ne m’avait agréée comme telle. Oui, au début, nous sommes convenus (pas seulement moi, de manière unilatérale) de « limites non négociables » (en nombre limité). Mais, une fois ce cadre fixé, ce qu’il m’impose ne dépend que de lui. Et, même dans ce cadre j’ai accepté par avance de subir de sa part des contraintes, des violences ou des actes pour lesquels je n’avais ni expérience ni intérêt, voire même de l’appréhension ou de la peur. Oui, au début de notre relation, il m’a imposé de me choisir un « safeword » (alors que j’étais prête à y renoncer). Mais même lors de nos séances les plus dures, j’ai toujours préféré serrer les dents et subir que d’y avoir recours, lui laissant la décision de continuer ou pas. Oui, l’ « esclavage » au sens de la propriété, du droit absolu d’un individu sur un autre n’a plus cours désormais ou seulement de façon marginale. Et oui, même si je définis volontiers comme son « esclave » pour caractériser nos rapports intimes, je demeure en dehors de ce cadre une femme autonome et libre et j’ai le pouvoir de mettre un terme à notre relation. Mais ce pouvoir, il le détient également, et peut parfaitement, s’il estime trouver « meilleure soumise ailleurs » me renvoyer de la même manière. ______ J’ai commencé par dire que je trouvais particulièrement laid le terme de « soumination ». Le bdsm, tel que je le conçois aujourd’hui, implique clairement le « pouvoir » du Maitre du l’esclave. Mais ce pouvoir est aussi fait d’interactions entre celle qui se soumet et celui qui la domine. Il n’empêche qu’aujourd’hui, pour moi, ce pouvoir c’est d’abord celui que j’ai reconnu à mon Maitre. Tout en sachant lorsque je me suis offerte que son plaisir était fondamental mais qu’il veillerait aussi à satisfaire mes propres attentes.
J'aime 01/06/20
FemmeFemelleEsclave
Parce ce que c’est ainsi qu’agit un Maitre digne de ce qualificatif.
J'aime 01/06/20
Ge_Piska
oui FemmeFemelleEsclave... vous avez touché du doigt la nuance non négligeable ! ... entre un(e) Dominant(e) et un(e) Maître(sse)... pour une relation en dent de scie.. faite de séances occasionnelles, il est évident que le (la) soumis(e) va être attentive à obtenir le plaisir recherché ... à donner des limites rédhibitoires .. parce que les protagonistes ne se connaissent pas (ou si peu !)... parce que la connaissance mutuelle et la communication n'ont pas forcément leur place ! Vous vivez aujourd'hui une vraie relation D/s (voire D/e)... et en ce sens c'est totalement différent ... parce que votre Maître connait vos attentes et vos limites ... il sait parfaitement ce qu'il peut faire pour vous donner du plaisir ou au contraire pour pousser en dehors de votre zone de confort ... sans pour autant porter atteinte à votre sécurité.
J'aime 01/06/20
Ge_Piska
et, à mon sens, c'est là que la relation D/s apporte toute l'intensité et la plénitude recherchée par le (la) Maître(sse) et le (la) soumis(e).
J'aime 01/06/20
Master Mind
Ce qui me dérange dans le terme soumiation, c'est qu'il est utilisé comme un joker qui fonctionne dans tous les cas. Selon qui soumine, il y a une connotation positive ou négative. Alors qu'on parle toujours de la même chose : induire son partenaire à vous donner du plaisir. Ce qui est et restera un comportement normal.
J'aime 01/06/20
Ge_Piska
soumination est la contraction de soumis et domination ... pour moi le terme induit qu'il s'agit d'un soumis qui veut dominer , diriger la séance... en lui imposant ses envie... j'ai bien dit en lui imposant !!! ... ce qui n'a rien à voir avec un soumis qui solliciterait de la bienveillance de son Maître pour qu'il accède à son souhait de faire certaines choses... Pour moi il n'y a rien de positif dans la soumination ... et je refuse un tel comportement de la part d'un soumis
J'aime 01/06/20
EN SOMMEIL Sisyphe_44
Merci Madame... Entièrement d'accord avec vous ! La soumination peut être un jeu fait de subtilité au sein d'une relation fusionnelle. Elle est une nuisance quand il y a manipulation délibérée du soumis afin d'assouvir des besoins et envies personnels.
J'aime 02/06/20 Edité
Master Mind
Un soumis qui veut diriger une séance n'est ni soumis, ni souminateur... Il est simplement switch ou dominant. "Frappe-moi !" c'est un ordre, même si le dominant n'est pas du côté habituel du fouet. La relation D/s est basée sur un échange de pouvoir. Ce que vous percevez comme une nuisance fera le bonheur d'un autre, un "brat tamer" par exemple.
J'aime 03/06/20
FemmeFemelleEsclave
En relisant votre article, et les échanges qui ont suivi, il m'est apparu nécessaire de compléter mon propos précédent, pour préciser ce qui ne correspond évidemment qu’à ma vision des choses. Je ne prétend pas décider pour les autres ni imposer ma perception des relations bdsm. Également, je sais que notre « monde » est multiple et varié. Que le bdsm concerne aussi bien des rapports hommes dominants/femmes soumises que dominatrices/soumis mâles, relations hetero ou homosexuelles sans compter les trans. Chacun vit ses attirances et son plaisir comme il l’entend, et chacun est légitime dans les choix qui sont les siens. Par contre, étant pour ma part femme, hétérosexuelle, soumise et cisgenre, par commodité d’écriture, je me situerai dans le seul contexte que je connais, le mien. A chacun donc de lire Maîtresse là où j'écrirai Maitre ou soumis quand je dis soumise. _______________ Comme vous, je trouve le terme de « soumination » particulièrement détestable. Pour autant, je ne suis pas de votre avis lorsque vous considérez que la réalité qu’il recouvre n’existe pas et que chacun, quel que soit son sexe, son genre et la posture qui est la sienne est peu ou prou souminateur ou souminatrice. Pour moi, toute relation bdsm repose sur le pouvoir, celui qu’un individu exerce sur un autre, avec l’assentiment de ce dernier. Mais, ce principe posé, les choses deviennent beaucoup plus complexes. J'ai été "souminatrice". Pendant longtemps, j'ai fait partie de ces "soumises" qui « choisissent » leurs Maitres, qui fixent les limites, qui imposent leurs désirs en revendiquant de pouvoir tout arrêter à tout moment. Les hommes qui me baisaient avaient peut être l’impression d'exercer leur pouvoir sur moi, mais ce n'était qu'une apparence, parce qu’in fine, le véritable pouvoir, c’est moi qui le détenait. Mais j'ai rencontré Maxime, et tout a changé. Pour la première fois, j'ai désiré, souhaité, voulu me donner à un Homme, mais la décision finale, celle de m’accepter comme son « esclave », je savais que ce serait la sienne. Concernant la question des « limites », c'est lui qui a voulu l'aborder. Mais si nous en avons longuement discuté, in fine, les seules limites "non négociables" dont nous sommes convenus ont concerné l’absence d’atteinte à mon intégrité physique ou des actes ou pratiques illégales ou dangereuses pour autrui, sur lesquelles étions de toute manière en totale harmonie. Pour tout le reste, ce que j’appelle mes préférences personnelles, ce que j’aime, que j’aime moins ou que je n’aime pas, je m'en suis remise à lui, le laissant juge de ce qu'il déciderait de m'imposer en fonction de ses désirs à lui. C'est lui aussi qui m'a forcé à choisir un "safeword", auquel j'étais prête à renoncer, et qu' en deux ans, je n'ai jamais utilisé, préférant serrer les dents sous la douleur plutôt que de risquer de le décevoir. Et apprenant à jour ce que j'avais jusqu'alors refusé aux autres. Ce faisant, grâce à lui, j'ai découvert de nouveaux plaisirs mais j'ai surtout appris que la jouissance d'une soumise ne réside pas dans la satisfaction égoïste de ses désirs à elle, mais dans le plaisir qu'elle offre à celui qui la possède. J'ai aussi compris aussi qu'en me comportant de la sorte, en me soumettant au pouvoir de mon Maître et en le laissant jouir de moi à sa guise, mon plaisir n'en était que plus intense, puisque c'est de lui qu'il dépendait. Je ne suis plus "souminatrice", je ne lui impose rien, je le laisse simplement décider, agir, imposer, jouir. Et je sais maintenant que c'est dans ce sentiment d'abandon que je me réalise et qu'avec lui je ne risque rien. Parce que pour un Maître digne de ce nom, le pouvoir c'est aussi assumer la responsabilité de l'autre.
J'aime 28/06/20
Master Mind
En lisant ce dernier commentaire, je reconnais ce que j'aime le plus dans la relation D/s. Un jeu de pouvoir, donné ou exercé, selon le point de vue. La soumise cherche l'abandon le plus total et le Maître, le contrôle absolu. Peut-être seulement lors de séances mais idéalement, tout le temps. Le plaisir de chacun vient de l'autre. La soumise aime quand son Maître prend du plaisir avec elle. Prendre au sens premier du terme, sans contrepartie et sans concession. Prendre sans demander. Et le Maître éprouve du plaisir et de la fierté de ce que sa soumise est capable d'endurer pour lui. Ils se complètent et ne fonctionnent pas l'un sans l'autre. Mais ce n'est pas parce que l'on s'est abandonnée totalement que l'on influence pas son Maître. Les regards, les gémissements et les soubresauts involontaires de la soumise sont autant d'informations à la disposition du Maître. Après, c'est à lui de décider ce qu'il en fait...
J'aime 06/07/20 Edité
FemmeFemelleEsclave
Merci de ce complément à mon propos. Oui, lorsque mon Maitre m’ « utilise » pour son plaisir nous sommes en permanence en interactions, comme connectés l’un à l’autre. Et ces « informations » que mon corps, mon attitude, mes gestes, me gémissements lui transmettent, il s’en sert pour adapter (ou non) son propres comportement.
J'aime 06/07/20
FemmeFemelleEsclave
Et cela fait aussi partie de mon plaisir que de le savoir.
J'aime 06/07/20
_Lady_Lou
Merci pour tout l’article est ????
J'aime 11/10/20