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Esclave des désirs
Allez comprendre pourquoi on est parfois scotché par un visage ou une personne que l’on croise sur son chemin.
Un jour j’ai regardé une passagère dans une rame de train qui voyageait avec son vélo.
Il ressortait de sa personne une lumière et un calme intérieur qui m’a fasciné. J’en serais tombé raide amoureux pour le coup ! Je n’osais pas trop la regarder et posais avec discrétion mon regard sur elle de temps en temps en décortiquant le contour de se yeux amandes et de son visage ovale, puis mon regard glissait sur ses mains qui pianotaient doucement l’une sur l’autre au dessus de ses genoux en attendant de descendre à la bonne station.
Oui j’en étais paralysé de bonheur de contempler cette femme qui m’avait déjà englobée dans son aura de bonté et de douceur sans que je n’y ait pris garde… Elle rayonnait et sa lumière m’apprivoisait…
Si elle m’avait demandé de la suivre comme esclave, j’en aurait été comblé de bonheur et l’aurait suivi…
Oui j’aurai eu plaisir à devenir esclave de mes désirs en m’enchainant à ses souhaits et ses caprices…
Pour sûr j’aurai eu plaisir à tout découvrir de sa sagesse tranquille qui diffusait autour d’elle une auréole de douceur ferme et déterminée…
Son élève aurait été docile et appliqué pour la combler dans son extase désirée, apprivoisé que j’étais déjà par son regard intemporel…
Une merveille des merveilles qu’une vie n’aurait suffi à satisfaire de ses désirs inassouvis…
Je suis perdu depuis par ce désir qui m’englobe et m’emporte dans ce souhait virtuel de lui appartenir… Ne serait-ce que par un seul regard de sa part…
La porte du wagon s’est ouverte à la station et elle est descendue du train en enfourchant son vélo… Mon regard l’a suivi sans qu’elle ait même détourné son visage pour m’abandonner à la piqure de mon cœur soudain solitaire de cette apparition déjà évanouie dans la multitude…
La recroiserai-je un jour si notre destin s’en mêle que j’accepterais d’en suivre son ombre si elle me le demandait…
Serais-je déjà enfin presque devenu le petit toutou à sa mémère ? C’est bien possible…
Bon en même temps je me dis que ce n’est pas possible de devenir le toutou à sa mémère, car je me souviens de la phrase de Khalil Gibran : « Combien noble est celui qui ne veut être ni maître, ni esclave ! »
Ah que ce monde est déroutant parfois surtout quand vos désirs profonds vous rendent esclaves !
Texte trouvé sur le net sans signature
L.H
23 personnes aiment ça.
Bonsoir et merci de ce partage...
Georges Brassens en d'autres temps y consacra une chanson.
Si particulier, ne pas être toutou à sa mémère, et désirer être esclave d'une inconnue...
Complexité de nos désirs secrets, jolie photo et superbe texte Madame Lady Hydre