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par le 06/10/19
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AVANT-PROPOS
En dehors de sa réputation sulfureuse, que sait-on du Marquis de Sade ?
Qu'il est né à Paris,le 2 Juin 1740,en l'hôtel de Condé, dans une vieille famille aristocratique de souche provençale, de grande noblesse. Qu'il fut écrivain,philosophe,et homme politique,longtemps voué à l'anathème,en raison de la part accordée dans ses écrits,à l'érotisme,associé à des actes de violence et de cruauté,qu'il passa pour cela,près d'une trentaine d'années en prison avant de s'éteindre le 2 Décembre 1814,dans l'asile d'aliénés de Charenton.
L'étude dédiée au site, a pour but de tenter d'éclairer le lecteur sur la portée littéraire de son œuvre,qui a évolué du 19 ème siècle à nos jours, avec le double souci d'un respect scrupuleux de la réalité historique, et d'une stricte neutralité dans l'analyse,tous deux indispensables,à la fourniture d'une base de réflexion,ouverte à tous (tes).
Elle se décompose en cinq articles à paraître, en vue d'en faciliter sa lecture, portant respectivement,sur la vie de l'homme,de son enfance à sa mort (I),d'un rappel de la période historique qu'il traversa (II), d'un exposé de ses différents écrits (III), de l'évolution du regard porté sur son œuvre (IV),et enfin de la place qu'il occupe,aujourd'hui dans l'univers du BDSM et de ses pratiques, accompagné,in fine,en annexe, d'une chronologie synthétique de sa vie. (V).
Détenu sous tous les régimes politiques (Monarchie,Révolution et première République,Consulat puis Empire), condamné à mort par contumace pour crime de "sodomie et empoisonnement", puis embastillé, de 1784 à 1789,libéré au début de la révolution.
Devenu secrétaire de la section des "Piques",de nouveau arrêté pour ses origines aristocratiques,il échappa de peu à la guillotine.
Interpellé sous l'Empire,en 1801, pour atteinte à la morale,il fut incarcéré sans jugement à la prison de Sainte Pélagie,enfin transféré,à la suite d'un nouveau scandale,à Bicêtre.
Il termina sa vie à l'asile de Charenton, dirigé alors par un homme de valeur, dénommé Coulmier.
Paradoxalement,le Marquis de Sade ne parut jamais devant aucun tribunal,considéré alors comme un prisonnier d'Etat,atteint de folie,et secouru par les demandes réitérées de sa famille.
Comble de l'ironie de l'Histoire,la détention de Sade, après la tourmente révolutionnaire,rappelle à tout point,le système aboli par la Révolution,des lettres de cachet de l'ancien Régime,dont avait été victime, un autre célèbre et sulfureux libertaire,le comte de Mirabeau.
11 personnes aiment ça.
rainbowcat
Merci pour ce partage, méridienne d'un soir", nous attendons la suite avec impatience... bon courage pour cette fin d'étude.. et bonne rédaction..
J'aime 06/10/19
insolence
Merci Méri comme dit ailleurs, vivement de lire la suite, bises
J'aime 06/10/19
thomasreplay
Merci pour ces articles, intéressants et qui auront le mérite de remettre de la vérité historique sur un personnage à la réputation déjà faite.
J'aime 06/10/19
Dionysos66
Sade est certainement le seul écrivain français qui ait été persécuté par les trois régimes qui ont existé en France : la monarchie, la république et l'empire.
J'aime 07/10/19
Condor
Merci beaucoup Méridienne
J'aime 07/10/19
Condor
Merci Méridienne à vous aussi très belle journée, bisous
J'aime 07/10/19
Il faudrait sans doute creuser l'aspect libertaire de l'oeuvre du marquis. Ses transgressions lui ont valu d'être, non pas poursuivi, mais étouffé par tous les régimes. Ce n'est pas un hasard. Il s'est heurté aux limites de la liberté d'expression dont nous jouissons ici même. Mais jusqu'à quand ?
J'aime 07/10/19
Un aristocrate anarchiste, étonnant non ?
J'aime 07/10/19
Voir la philosophie dans le boudoir. De toute façon, je ne crois pas que le terme anarchiste existait à l'époque. Au fait, j'ai un boudoir chez moi, et il est plein de livres.
J'aime 07/10/19
Mais le vôtre est aussi joli.
J'aime 07/10/19
thomasreplay
Méridienne nous dira si Justine et Juliette étaient des victimes plus ou moins consentantes.
J'aime 07/10/19
thomasreplay
Je crois me souvenir que Justine, lorsqu'elle le décidait, pouvait s'échapper très facilement de la captivité à laquelle elle était soumise. Avant ses "évasions", on avait le sentiment que la fuite lui était impossible. Et pourtant, elle arrivait à s'enfuir avec une déconcertante facilité, sans obstacle. Justine était-elle une victime volontaire ?
J'aime 07/10/19
thomasreplay
La notion de consentement n'est pas explicite chez Sade (est-ce d'ailleurs une question pour lui ?), mais elle ne manque pas d'interroger les lecteurs contemporains.
J'aime 07/10/19
mia michael
Bravo pour ton article, j'ai appris beaucoup de choses sur le Marquis...
J'aime 08/10/19
thomasreplay
Le plaisir de Sade était jus(in)ement que ses victimes étaient non consentantes. En cela, il serait "hors sujet" aujourd'hui.
J'aime 08/10/19
thomasreplay
En revanche, côté imagination, il n'était pas hors sujet ! Quelle imagination.
J'aime 08/10/19
masque_gris
L'évidence fait souvent peur. Sade, d'une certaine façon, était un miroir. Les deux faces imagées par Juliette et Justine, montraient et révélaient la société qui, dans l'absolu, n'a pas du tout changée... J'attends avec impatience, Méridienne d'un soir, la suite de votre étude qui sera passionnante et l'objet de biens des débats...
J'aime 08/10/19
masque_gris
A mon avis, Sade, par ses écrits, avait fragilisé les socles de bien de certitudes convenables et confortables... En fait, en créant une certaine forme de doutes, il appuyait sur quelques points sensibles dont il ne faudrait jamais parler... Bousculer importune...!
J'aime 09/10/19
thomasreplay
Sade aurait certainement pensé que la vertu de l'une éclaboussait le vice de l'autre ?
J'aime 09/10/19
ktycat35
bonsoir et merci de votre article, comme beaucoup, je reste suspendue à votre plume et apprécierai la suite de votre article. j'ai aimé lire sade, j'avais trouvé une édition complète de l'oeuvre de juliette, dans cette édition, la totalité des propos du marquis étaient présents. je suis souvent tombée sur des éditions où une bonne partie manquaient et notamment les propos relatif à la politique et à la remise en questiion du 'bon ordre" de l'époque, qui explique en partie son incarcération, sans jugement, comme prisonnier politique, je pense que ce sont bien plus ces idées libertaires qui lui ont valu ces trente années d'enfermement, que son libertinage.
J'aime 11/10/19