Suzie K.
par le 15/07/19
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Vous m’avez donné la forêt, vos mains sur ma nuque, dures comme la pierre sous les miennes, et votre queue impérieuse, plus dure encore que vos mains et la pierre, qui m’éventre à l’ombre des pins. Votre grondement agacé pour me faire taire quand mes gémissements deviennent cris et couvrent les cigales outrées. Et votre rire de gosse quand nous avons trouvé l’antre des fées.
Vous m’avez rendu la poésie brutale de l’injure, quand votre bouche sale me chuchote des horreurs et que j’en redemande. Je suis à vous. Votre pute. Votre chienne. Et je porte ces titres avec l’orgueil du sang royal. Sa pute. Sa chienne. Sienne. Poésie de la chair, comme vos râles quand je parviens à vous faire jouir, quand vous acceptez enfin de vous abandonner, un peu, vous aussi. Ils réveillent mon désir comme si vous ne m’aviez pas encore touchée, comme si vous n’étiez pas déjà en train de me violenter, de me ravager. Et quand je m’en souviens ensuite, quand je les convoque dans mes solitudes rêveuses, ils m’incendient plus violemment que cette canicule qui n’en finit pas.
Vous m’avez donné la fierté de marcher à votre bras, de m’asseoir à vos pieds en public, et la joie féroce de la vôtre, de fierté, quand j’ai su tenir ma place.
Vous m’avez donné un collier. Un collier de cuir noir, large, odorant, animal, rien de fanfreluche, rien qui pourrait être confondu avec un bijou, rien qui pourrait dire autre chose que ce qu’il dit. Vous m’avez donné un collier qui dit : Ma chienne. Mienne.
Vous m’avez donné de vous. Un peu plus à chaque fois. Tout à l’heure, quand nous reposions entre deux étreintes, en sueur, sales, mon corps douloureux et ravi, le vôtre brûlant et tendu encore, vous m’avez murmuré : « j’ai confiance en toi ». De tous vos compliments, celui-ci a déchiré mon ventre. J’aurais voulu vous mordre, vous étouffer contre moi pour ne pas pleurer. Je n’ai pas pleuré. J’ai fermé les yeux. Moi aussi, mon Maître, j’ai confiance en vous. Quand vous promenez sur ma peau vos lames ou vos lanières, qu’elles sifflent et glissent si près de mon visage, quand vos doigts s’enroulent autour de ma gorge à m’en soulever, ou fouillent mes intimités sans tendresse, bouche, sexe, fesses, quand vous vous frayez de force un passage où je ne sais pas encore vous accueillir, quand vous me giflez, me crachez sur la bouche, me menacez, riez, puis me bercez contre vous en me couvrant de mots doux, quand je vous laisse, éperdue, faire ce que vous voulez de moi, j’ai confiance en vous.
J’ai confiance en vous.
10 personnes aiment ça.
Linsoumise
Oh oui... la confiance et tout devient possible... avec un peu d’amour et beaucoup de vice. Ou l’inverse.
J'aime 15/07/19 Edité
Hurqalya
Votre plume est belle et vous me rendez fier..
J'aime 15/07/19
Suzie K.
Merci mon Maître, vous savez ce que ces compliments m'apportent... et merci Linsoumise, je plussoie 1f609.png
J'aime 15/07/19
Hurqalya
Compliments plus que mérités ma soumise... De savoir que je vous inspire tout celà me rend heureux.
J'aime 15/07/19
Ølivia de Saxe
Ta plume est aussi belle que toi ! .. oui seule la confiance autorise l’abandon, et elle se cultive comme un bien précieux.. bisous à vous deux ????
J'aime 19/07/19
Suzie K.
Merci à toi Ølivia, des bisous !
J'aime 19/07/19
Linsoumise
Oui je lis toujours tes textes plusieurs fois 1f642.png a bientôt vous deux
J'aime 19/07/19
Suzie K.
Merci chaque fois alors, et un bisou par lecture 1f609.png
J'aime 19/07/19