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Frappe. Plus fort. Cesse donc de trembler, c’est moi qui dois trembler, cesse de dompter tes coups. Ne crains pas ma douleur, elle est mienne, c’est à moi seule de la craindre. De te craindre. Frappe. Frappe encore. Mieux que ça. Cesse de m’obliger ainsi à t’obliger, à te rassurer, ne vois-tu pas ce que tu fais ? Ne vois-tu pas qu’à quatre pattes et entravée je te domine encore, que je t’ordonne encore, ne sens-tu pas que ta crainte fait fuir la mienne ? Frappe. Mais frappe donc. Fais-moi taire, ou hurler. Si j’articule encore tu perds, tu me perds. Un coup, un peu plus fort. Je gémis, je te dis que j’ai mal. Enfin. Et tu retiens ton bras. Et tu te précipites. Pour cette douleur en noir et blanc qui m’éveillait à peine, tu te jettes à mes pieds. C’est encore toi qui trembles. À quoi bon s’être dit jaune, s’être dit rouge quand tu retiens ton bras, quand je sais bien que tu le retiens, quand je dois encore, moi, te diriger, t’encourager ? Quand dessous je suis encore dessus ? Quand tu pâlis au moindre cri, au moindre grondement incolore ? Tu grimes ta lâcheté en bienveillance, ta faiblesse en respect. Ta paresse en tendresse. Ta sollicitude m’écœure. Après, elle m’aurait portée. Maintenant, elle signe la mort de ton autorité factice. Tu souris. Tu es content de toi. Tu ne sens pas l’odeur de fin qui se diffuse avec les huiles. Elle m’entête. Tu m’agaces. Frappe. L’irritation prend le pas sur l’envie. Si tu glousses à nouveau, je pourrais t’arracher la gorge avec les dents. Tu as bien fait de m’attacher. Je pourrais te faire mal, moi. Tu crois que c’est un jeu. Tes ordres qui sonnent faux. Ta cravache en promo du magasin de sport. Ta corde fauchée aux machinos du théâtre avant-hier, pour me faire plaisir. Et ma faim. Et ma rage. Démesurées. Mon pauvre amour, frappe encore, frappe. Mais le cœur n’y est pas, et mon corps n’y est plus. Détache-moi, va. Rhabille-toi.
Et va-t’en.
Va-t’en.
Va-t’en.
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Merci Gladiateur, et bien, sûr, dans l'idéal, malgré mon manque d'expérience, je conçois l'autorité dans ce cadre intime très exactement de la façon dont vous l'évoquez. Mais cette adhésion n'est pas universelle, elle naît d'un respect et d'un désir mêlés du fait d'une autorité et d'une fiabilité naturelles du dominant, je pense en tout cas. Et cette dernière devient factice lorsque votre compagnon gloussant et maladroit tente de contrefaire ce trait naturel pour vous faire plaisir ou se rassurer. Ça suffit à certaines... d'autres en font des textes avant de se barrer chercher ce qu'elles veulent vraiment ^^
En fait c’est plus complexe que ça... ????. Comment dire? ... éducation positive pendant 25 ans, en infléchissant son désir de me satisfaire par des récompenses plus que des sanction.. oui mais? C’est pas BDSM tu vas me dire! En fait si, car ce qui me satisfait c’est qu’elle se soumette à mes coups de cravache ... tout un paradoxe car alors plutôt qu’une colère à sa rébellion j’eprouve Un réel plaisir sadique à lui imprimer le cul des coups de cravaches qu’elle essaiera d’acquiescer pour moi. Et dieu sait si elle est résistante dans la colère et contrairement à son offrande ... Alors ma satisfaction est bien plus grande de la voir se dépasser pour moi que de se plier à moi. C’est bizarre dit comme ça car ça fait plus soumission de sa part que domination de la mienne .
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17/05/19
Oui mais dans l’esprit vous êtes sur le même mécanisme nan? Ne parlons pas des actes mais de la dimension relationnelle: le pas assez qui vous énerve
J'aime toujours autant ce texte et qui résonnent en moi toujours autant aussi ;-) Merci pour le up Linsoumise
Je découvre votre texte, chère SuzieK. Et je le trouve tout simplement admirable. Et je vous rejoins pleinement lorsque vous parlez d’un «respect et d'un désir mêlés du fait d'une autorité et d'une fiabilité naturelles du dominant ». Il n’y a rien de pire qu’un Maitre qui n’est pas à la hauteur de celle qui se donne à lui.