Elina_doll
par le 13/02/25
239 vues

Le jeu avait commencé, sans que je m’en rende compte.

Il ne m’avait rien imposé, pas un seul ordre que je n’avais pas déjà désiré recevoir. Chaque échange était un fil tissé avec soin, une patiente architecture de silences et de mots choisis, jamais brusques, toujours précis. Il m’observait, me jaugeait, et surtout, il me laissait venir à lui. C’était étrange, cette sensation d’être si exposée, et pourtant en sécurité. Comme si je pouvais tomber sans craindre de heurter le sol. Il ne précipitait rien. Il savait. Et moi, je me laissais glisser.

Lui parler était devenu une obsession, une faim insatiable qui me hantait dès le matin et jusqu’au soir.

Chaque vibration de mon téléphone, chaque message me plongeait dans une fébrilité brûlante. Je découvrais une attente nouvelle, une impatience troublante, un frisson qui courait le long de ma colonne vertébrale à la simple idée qu’Il puisse penser à moi, quelque part. Et puis, il y avait mon corps. Un corps qui ne m’obéissait plus tout à fait. Qui s’éveillait au moindre de ses mots, qui réagissait à sa seule présence, comme si mon esprit et ma chair avaient soudainement compris à quoi ils étaient destinés. Jamais je n’avais ressenti cela.

Une chaleur diffuse, constante, insidieuse, qui s’infiltrait dans mes journées sans prévenir, s’attardait entre mes cuisses, me laissait haletante et fébrile. Une humidité intime, veloutée, qui témoignait silencieusement de cette soumission qui s’ancrait déjà en moi, bien avant même que je ne l’accepte pleinement. C’était fluide, glissant, un appel silencieux qui ne cessait de grandir, tachant mes dessous...

Je n’avais jamais connu un désir aussi total, aussi absorbant, aussi obsessionnel. Et pourtant, Il ne m’avait pas touchée.

Tout était dans la tension.

Dans l’attente.

Dans cette promesse suspendue entre nous, ce fil invisible qui se resserrait peu à peu autour de mes poignets, sans que je cherche à m’en défaire. Puis vint la première règle. Non pas assénée comme un ultimatum, mais glissée dans nos échanges avec une autorité tranquille.

« Lorsque tu auras choisi d'être ma soumise, tu devras me demander la permission {de te masturber et jouir}. »

Les mots se sont infiltrés en moi comme une onde de choc. Une règle si simple, en apparence. Mais qui bouleversait tout. Mon plaisir quotidien, que j’avais toujours cru intime, instinctif, devenait soudain un territoire partagé. Une offrande, un acte qui ne dépendait plus uniquement de mon propre désir, mais du Sien.

Ce jour là, assise sur le fauteuil de mon bureau, la respiration trop courte, la peau trop chaude... mes doigts ont glissé sur mon ventre, effleuré mes hanches, lentement. Comme une caresse hésitante, une exploration nouvelle d’un territoire pourtant familier. Jusqu’à atteindre cette chaleur débordante, ce flot insatiable qui s’échappait de moi, coulant entre mes cuisses avec une lenteur exquise.

Je me suis arrêtée.

J’ai serré les jambes, troublée par ma propre réaction, par cette manière dont mon corps répondait déjà à Son contrôle, alors qu’Il n’était même pas là.

Et puis, un doute.

Avais-je seulement le droit ? Ma main tremblait en attrapant mon téléphone.

« Monsieur… ai-je l’autorisation de me caresser ? »

L’attente fut une torture. Chaque seconde était une brûlure, chaque battement de mon cœur pulsait jusqu’à mon ventre, mes cuisses, mon centre de gravité. Puis enfin, la réponse. Un frisson a parcouru ma colonne vertébrale. J'avais la permission, mais il voulait tout savoir. Pas seulement l’acte. Mais les pensées, les images qui avaient nourri ce plaisir. Je me suis mordue la lèvre, partagée entre l’excitation et une pudeur étrange, presque nouvelle.

Devais-je vraiment tout Lui dire ?

Lui avouer que c’était Son autorité qui me faisait glisser dans cet état second ?

Que je mouillais à l’idée d’ouvrir les cuisses pour Lui, de m’agenouiller à Ses pieds, d’être scrutée, inspectée, modelée sous Son regard ?

Que rien que d’imaginer Sa voix m’ordonnant d’écarter les lèvres me faisait trembler d’anticipation ?

Je n’étais plus qu’un flot de désir incontrôlable, une vague de chaleur et de soumission qui m’envahissait entièrement. Alors, j’ai obéi.
Et quand enfin la jouissance a éclaté en moi, intense, puissante, dévastatrice, je commençais seulement à comprendre une chose fondamentale... 

Ce plaisir ne m’appartenait plus.

Il était à Lui.

Thèmes: novice, soumission
13 personnes aiment ça.
Corto2b
Merci pour ce récit très agréable à lire
J'aime 13/02/25
Bonjour Vous exprimez là dans une forme précise et... "maîtrisée" le D/S dans ce qu'il a de plus beau, subtil, suggéré, d'autant plus intense et profond.
J'aime 14/02/25
Elina_doll
Merci Messieurs pour ces beaux retours
J'aime 15/02/25