Max-Him
par le 09/10/24
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Ils sont arrivés vers minuit.

Elégants mais sobrement vêtus ; elle d’une robe longue et noire laissant les épaules nues, lui d’un costume sombre.

Ils se sont assis à l’écart et ont commencé à parler à voix basse. Très proches l’un de l’autre.

Il était difficile de leur donner un âge : elle, peu grande, plutôt ronde, la cinquantaine ; lui, élancé, sévère, plus de 60 ans.

Ils sont restés longtemps assis, buvant, parlant toujours à voix basse, semblant ne pas se soucier des autres autours d’eux. Comme des amoureux. Comme des complices.

Le temps s’écoulait dans l’entrechoc des verres, des volutes de fumée, des chuchotements.

Vers deux heures, ils se sont levés et ont disparu dans la pièce voisine.

J’ai attendu un peu, puis à mon tour, je suis passé dans l’autre pièce.

 

Elle avait quitté sa robe et conservé ses dessous ainsi que ses escarpins. Lui, affairé à l’attacher à la croix, ne s’était défait ni de son veston ni de son allure austère.

Quant elle eut les mains liées, visage contre le mur, il ne parvint pas à lui attacher les chevilles. Renonçant à perdre du temps à chercher d’autres liens, il murmura simplement : "écarte bien tes pieds je te prie".

Sa voix était grave, posée, impérieuse. Elle obtempéra et je l’observai : peu grande donc, poitrine avenante, hanches larges, fesses rebondies. Elle dégageait plus de charme que de beauté. Elle était là, peau blanche dans la pénombre, attendant de vivre ce à quoi ils s’étaient calmement préparés.

 

De ma place, debout contre le mur, je me faisais observateur muet et immobile.

La cravache arriva par petites touches sur les fesses puis le dos.

Les coups étaient mesurés. Calculés. Lui, du regard, estimait les réactions de sa compagne et faisait varier le rythme comme un écho aux mouvements et à la respiration de la femme.

Le bruit de la cravache s’amplifiait. La peau s’échauffait et le corps ondulait.

La précision.

La force.

La détermination.

 

Des petits gémissements survinrent. Il s’approcha d’elle et lui susurra quelques mots puis passa délicatement sa main sur son dos.

Pfouit fouit fouit !!!

Trois coups secs. Trois gémissements. A nouveau les mots doux et la caresse.

Et il continua ce ballet de coups, de mots doux, de caresses apaisant le feu.

 

Tandis qu’elle reprenait son souffle, je le vis poser la cravache et revenir avec un martinet aux longues lanières de cuir.

"Ecarte les jambes je te prie"….

Il cherchait la meilleure place pour, ni trop près ni trop loin, économiser ses gestes et assurer l’efficacité des lanières.

 

Doucement d’abord puis vivement ensuite, il frappa. La femme entamait des contorsions significatives. Comme une montée chromatique, l’homme dosait ses effets, fesses, dos, fesses, dos, cuisses, flans, fesses… et faisait monter les geignements.

A chaque coup et cris plus marqués, il s’arrêtait, chuchotait quelques mots à l’oreille de sa "victime"… caressait les parties les plus rosissantes et reprenait la cadence.

 

Et cela dura. La peau devenait plus sensible, plus chaude. Les frappes étaient plus variées, prenant par surprise ce corps qui, sous les coups et les plaintes dansait et devenait liane au vent.

Telle une ballerine affolée, pliée sous la tempête, elle gémissait ; et les coups devenaient série, violents, intenses.

 

J’étais à l’Opéra. Spectateur ému et troublé.

 

L’homme s’arrêta soudain, et sans un mot se tourna vers moi et me tendit le martinet tandis que le souffle haché, le dos et les fesses marqués la femme continuait d’offrir sa nudité meurtrie et sublime.

D’un sourire je refusais l’offre, trop heureux de pouvoir jouir, égoïstement, de ce que l’on m’offrait sans que je ne fisse quoi que ce soit.

 

Alors, comme pour me faire regretter ma renonciation, l’homme fit virevolter le martinet, frappa ici, là et puis là, et ici encore avec tant de vigueur que sa compagne céda enfin, laissa aller ses gémissements devenus exhortations, et dans une communion "dramatique" nous offrit son abandon.

 

Il la consola, la détacha et la conduisit vers moi.

"Madame" lui dis-je, "je vous remercie pour l’émotion que vous m’avez donnée".

Je lui baisai la main et les abandonnai tandis qu’elle se revêtait.

 

Club Cris & Chuchotements 22 juin 2012

© PL Shujin Max-Him 2016

 

 

 

Thèmes: musique(s)
8 personnes aiment ça.
trés joli moment de communion de désirs réunis , sans vulgarité ou excés, juste le bonheur d'excitations complémentaires reunies en ce beau tableau , avec ce respect mutuel si souvent oublié qui magnifie ce plaisir elégamment partagé
J'aime 10/10/24
Max-Him
Merci maitre5457 !
J'aime 10/10/24
stephane
très joliment écrit
J'aime 12/10/24
Max-Him
Arigato gozaïmas' stephane ...
J'aime 12/10/24
Elle l'avait bien mérité
J'aime 13/10/24